
En toute logique, pour assurer leur transition énergétique, TPE et artisans ont besoin d’utilitaires électriques dont les caractéristiques d’autonomie et de charge utile correspondent au mieux à l’activité et aux trajets des techniciens. Avec deux qualités importantes : être modulables selon les besoins mais aussi facilement réparables. La description de ces véhicules idéaux correspond aux Goupil G3 100 % électriques qu’Arras Mahieddine emploie depuis 2008 pour Abiver, son entreprise montpelliéraine de vitrerie et ferronnerie. « Au début, retrace ce responsable, nous avions choisi les G3 par souci de facilité d’exploitation et d’accès au...
En toute logique, pour assurer leur transition énergétique, TPE et artisans ont besoin d’utilitaires électriques dont les caractéristiques d’autonomie et de charge utile correspondent au mieux à l’activité et aux trajets des techniciens. Avec deux qualités importantes : être modulables selon les besoins mais aussi facilement réparables. La description de ces véhicules idéaux correspond aux Goupil G3 100 % électriques qu’Arras Mahieddine emploie depuis 2008 pour Abiver, son entreprise montpelliéraine de vitrerie et ferronnerie. « Au début, retrace ce responsable, nous avions choisi les G3 par souci de facilité d’exploitation et d’accès au centre-ville. À cette époque, il y était complexe pour les artisans d’y intervenir et d’y stationner longtemps. »
TPE et artisans à la recherche de VU idéaux pour une transition énergétique…
Ces G3 s’imposent alors parce qu’ils s’accommodent de l’étroitesse de certaines rues du centre-ville de Montpellier, mais également de l’espace entre les bornes du mobilier urbain qui bloquent le passage des voitures. Et ces véhicules se remisent dans les locaux d’Abiver où ils peuvent être chargés en outillage et matériel. Les G3 offrent aussi la particularité de s’aménager aisément selon les besoins : certains se destinent aux techniciens spécialistes du vitrage, d’autres aux spécialistes de la ferronnerie. Une fois aménagés, ces G3 peuvent notamment embarquer jusqu’à 600 kg, avec des structures qui autorisent le dépassement des chargements vers l’arrière ou le haut des véhicules. Ils peuvent ainsi transporter des vitrines de jusqu’à 3 m par 2 m. Certes, réaliser ces modifications demande une compétence, mais rien d’inaccessible à des professionnels de la ferronnerie.
Côté autonomie électrique, annoncée à 70 km, « elle suffit pour notre usage des véhicules : nous travaillons essentiellement en centre-ville et nous n’atteignons pas cette distance », indique Arras Mahieddine. Et si nécessaire, le rayon d’action de ces G3 peut aller jusqu’à une vingtaine de kilomètres autour de la ville. La recharge s’organise dans les locaux de l’entreprise, proches du centre-ville de Montpellier. « Les véhicules sont rechargés tous les jours en cinq ou six heures. Mais avec leur autonomie, ils tiennent largement une journée ou deux », décrit Arras Mahieddine.

… et électrique
Cette adéquation entre les véhicules, l’activité de l’entreprise et son environnement urbain a conduit Abiver à multiplier les G3, au point de délaisser progressivement les modèles thermiques. La flotte, qui a compté jusqu’à cinq véhicules thermiques, se compose désormais uniquement d’une dizaine de Goupil et de trois deux-roues électriques dont un scooter Askoll électrique et un deux-roues avec un important coffre arrière, acheté d’occasion à La Poste. Un Partner d’une dizaine d’années est le dernier modèle thermique employé par l’entreprise.
Quant aux réparations, elles sont réalisées par Arras Mahieddine qui a acquis depuis quinze ans une expérience de la mécanique de ces véhicules, ou par l’un de ses salariés. « Ces G3 sont très faciles à réparer », assure ce responsable qui rapproche leur mécanique de celle d’une 2CV. « Ils ont peu d’électronique et des éléments comme les arbres de direction ou encore les suspensions sont assez simples à changer », estime Arras Mahieddine.
Cette compétence interne a son importance car Abiver s’est toujours approvisionné sur le marché de l’occasion. Une solution intéressante : « Neuf, un G3 vaut environ 28 000 euros. D’occasion, son coût est d’environ 10 000 euros pour un modèle en bon état, auxquels s’ajoutent de 3 000 à 4 000 euros d’équipements pour l’aménagement », détaille Arras Mahieddine. Ce fonctionnement a aussi amené l’entreprise à développer un réseau de contacts particulièrement utiles aujourd’hui alors que le G3 n’est plus produit par Goupil.

Des compétences pour la revente
« Dès que nous trouvons des modèles, nous les achetons. Nous les trouvons sur Le Bon Coin ou par le bouche-à-oreille. Nous avons repris la flotte d’un caviste Nicolas à Nice et nous avons aussi récupéré des véhicules auprès d’administrations », illustre ce dirigeant. Et lorsque l’offre dépasse la demande d’Abiver, la compétence acquise permet de revendre des modèles que l’entreprise peut adapter aux besoins des acheteurs. Abiver a pareillement développé un réseau d’approvisionnement en batteries. « Ces batteries commencent à faiblir au bout de cinq ans d’exploitation », constate Arras Mahieddine. Là aussi, Abiver dispose de plusieurs sources d’approvisionnement. « Il faut compter dans les 2 500 euros pour un jeu de batteries », précise ce dirigeant.
Autant de solutions qui ne poussent pas cette entreprise à envisager le recours à d’autres modèles, neufs ou d’occasion. D’ailleurs, le successeur du G3, le G4, plus large d’une dizaine de centimètres, ne peut malheureusement pas passer entre les bornes du mobilier urbain montpelliérain…
NS Pro Services sur la piste du rétrofit
De son côté, NS Pro Services, spécialiste des interventions de propreté et des services associés (débarras, déblayages, traitements anti-nuisibles), suit une autre piste. Solenne Bachelet, la gérante de cette entreprise francilienne, envisage ainsi de rétrofiter ses trois Renault Master, c’est-à-dire de les faire équiper d’un moteur électrique en lieu et place de leur moteur thermique. Avec l’objectif de « répondre à toutes les questions d’environnement et d’énergie bien sûr, mais aussi de stationnement à Paris », note Solenne Bachelet, alors que la ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité) de la Métropole du Grand Paris se met progressivement en place. Une ZFE-m qui incite de plus en plus de TPE et d’artisans à emprunter le chemin de la transition énergétique.
L’électrification a d’ailleurs déjà débuté au sein de NS Pro Services : en plus des trois Master, le parc de VU compte depuis deux ans un Kangoo Z.E. électrique. Et pour les deux deux-roues réservés aux déplacements de suivi ou de réalisation de devis, l’électrification est à l’étude, avec un financement en location longue durée pour au moins un des deux. Quant aux Master, « le projet est toujours à de les renouveler parce qu’ils arrivent, au bout de cinq ans, en fin de vie, ou bien de les transformer. Pour notre petite structure, le coût est important », relève Solenne Bachelet. D’autant que ces véhicules sont financés en achat « et que nous les aménageons à l’intérieur selon nos besoins », indique la gérante.
Un choix économique et écologique
Dans ce contexte, le rétrofit disposerait d’un atout non négligeable : la possibilité de conserver les aménagements de ces utilitaires. « Et avec le rétrofit, nous réalisons une économie de pas loin de 50 %. Il faut en effet compter 50 000 euros pour un véhicule neuf électrique, sans l’aménagement, alors que nous avons évalué le budget d’un véhicule rétrofité à environ 20 000 euros », expose Solenne Bachelet. Et les autonomies possibles avec le rétrofit suffiraient pour l’activité de NS Pro Services. Solenne Bachelet estime de fait le kilométrage des trois Master à 500 km par semaine. « Nous n’avons pas de trop longs trajets et nous pouvons nous brancher pour recharger à peu près partout dans Paris », ajoute-t-elle.
Si la décision finale n’est pas encore prise, le rétrofit « nous ferait avancer dans une démarche écologique, sans procéder à des investissements trop lourds », conclut la gérante. Tout en utilisant les mêmes véhicules bien au-delà de leurs cinq ans d’exploitation. Une logique à la fois économique et écologique.
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