Léo Larivière est responsable du plaidoyer électrification des flottes chez Transport & Environment.
« Il est difficile de savoir exactement où en sont les flottes en matière d’électrification. Il nous paraissait d’intérêt général de travailler sur ce bilan inédit de l’électrification sur le segment professionnel en relation avec les quotas fixés par la LOM de 2019 et la loi Climat et Résilience de 2021, entrées en vigueur en 2022. Le WWF France avait déjà élaboré un baromètre sur ce sujet en 2021. Basé sur le volontariat, il visait à demander aux entreprises de communiquer les chiffres liés aux flottes. Mais cette ONG a récolté seulement...
Léo Larivière est responsable du plaidoyer électrification des flottes chez Transport & Environment.
« Il est difficile de savoir exactement où en sont les flottes en matière d’électrification. Il nous paraissait d’intérêt général de travailler sur ce bilan inédit de l’électrification sur le segment professionnel en relation avec les quotas fixés par la LOM de 2019 et la loi Climat et Résilience de 2021, entrées en vigueur en 2022. Le WWF France avait déjà élaboré un baromètre sur ce sujet en 2021. Basé sur le volontariat, il visait à demander aux entreprises de communiquer les chiffres liés aux flottes. Mais cette ONG a récolté seulement 2 % des chiffres (soit 40 entreprises) sur 5,7 millions de véhicules professionnels de France. Globalement, l’étude n’avait donc pas du tout permis de faire un état des lieux sur l’électrification des flottes professionnelles.
Une accélération attendue pour atteindre les objectifs
Dans ce rapport d’électrification des flottes de Transport & Environment, nous annonçons que deux tiers des entreprises visées ne sont pas en ligne avec les objectifs d’immatriculations. Peut-être qu’avec les commandes de fin d’année, on atteindra un chiffre moins important au final, mais il reste certain que l’on tirera un constat d’échec généralisé. Avec cette étude, nous appelons à l’action et tirons la sonnette d’alarme. Si nous restons sur ce rythme, l’objectif de 70 % de véhicules verts en 2030 va se transformer en 30 % de véhicules 100 % électriques. Or, d’ici 2035, il faudra être à 100 % de véhicules 100 % électriques pour les renouvellements. Il faut se mettre sur la bonne voie dès maintenant.
Face à de tels écarts vis-à-vis des objectifs légaux, nous informons ainsi les pouvoirs publics que la plupart des entreprises, des administrations, des collectivités ne les atteindront pas. Et ce, même en prenant les commandes de 2022, ce que nous saurons réellement en 2023. Nous prenons ainsi du retard sur nos objectifs climatiques et nous n’incitons pas les constructeurs à produire ces 2 millions de véhicules électriques d’ici 2030. Et nous ne permettons pas non plus aux ménages les plus modestes et aux classes moyennes d’accéder à l’électrique sur le marché de l’occasion. Sur le marché du VP neuf, nous en étions à 18,5 % de véhicules 100 % électriques pour les particuliers, contre 9 % pour les professionnels en 2022, soit un taux deux fois moins important pour les professionnels, une situation liée au poids des hybrides rechargeables chez ces derniers. »