
Avec 100 véhicules moteur implantés à Cavaillon (84), Manosque (04) et Gap (05), les Transports Charbonnier réalisent 70 % de leur chiffre d’affaires dans la distribution de produits alimentaires frais ou froids en milieu touristique. Été comme hiver, leurs camions bravent l’altitude et le froid ou la chaleur pour livrer les enseignes des villes de sports d’hiver ou de la Côte d’Azur.
La montagne consomme + 15 % d’énergie
Pour accompagner la transition énergétique de la grande distribution, le transporteur a choisi le GNV. « Nous avons reçu trois Iveco Stralis au GNL pour l’ouverture des stations GNLC de Proviridis à Cavaillon et Manosque en début d’année », déclare Jean-Marc Charbonnier. Après six mois d’exploitation, ce dirigeant exprime une vraie satisfaction. « L’économie est réelle sur l’exploitation et le prix du carburant, explique-t-il. Mais dans les cols de montagne, les poids lourds au gaz consomment, comme ceux au gazole, 10 à 15 % de carburant en plus pour tenir les délais. »

Les contraintes du GNV
Certaines contraintes atténuent aussi le bénéfice du gaz. « Je m’attends à des surcoûts avec la maintenance qui doit s’effectuer tous les 50 000 km et que je devrai confier au concessionnaire. Mes ateliers ne sont pas adaptés à la technologie du gaz et mes mécaniciens pas encore formés, expose Jean-Marc Charbonnier. Le réseau d’avitaillement est correct, mais exige d’avoir plusieurs marques de cartes carburant pour renouveler le plein partout. Enfin, les démarches administratives pour obtenir les subventions afin d’investir davantage sont trop diverses et complexes pour une PME comme la nôtre. »
Le GNV plus écologique que les biocarburants
Les Transports Charbonnier achèteront néanmoins d’autres VI au GNV. « Avec les déforestations et les nombreux transports de déchets verts qu’ils suscitent, les biocarburants me paraissent moins écologiques, justifie ce dirigeant. J’aimerais prendre des Volvo Trucks au gaz pour leur puissance et leur motorisation que nous connaissons bien, mais il faudra que le constructeur augmente d’abord leur autonomie. »

Un porteur au gaz en double poste
Pour ses livraisons côtières, le transporteur a acquis un porteur Renault Trucks D Wide au GNC équipé d’un groupe frigorifique Carrier au gaz. « Nous l’avons fait monter avec une boîte de vitesses automatique Allison pour compenser son manque de puissance, explique Jean-Marc Charbonnier. C’est un pari sur l’avenir car il nous a coûté le double du prix d’un camion diesel. Et entre l’alimentation du groupe frigorifique, la climatisation et la température qui réduit sa réserve de gaz, il est plus proche des 450 km d’autonomie que des 600 km attendus. Pour le rentabiliser, nous l’utilisons donc en double poste. »
