
Filiale de Lagadec TP depuis 1995, Transports Frémy (Plabennec, 29860) est passé en quinze ans du transport de bois, de sable et de granulats, au transport de déchets, de béton et ciment, de matériaux pulvérulents et de véhicules de TP. Et ce, pour de grands acteurs comme Colas, Eiffage, Vinci, Lafarge Bétons, Bouygues, Veolia, Suez ou Guyot Environnement. Cette active couvre trois départements : Finistère, Côtes d’Armor et Ille-et-Vilaine.
BTP ou céréales et bateaux
Au premier trimestre 2022, Frémy est ainsi intervenu pour livrer des matériaux d’enrochement aux ports de la Turballe et, surtout, de Brest. À Brest, il avait livré, de 2017 à 2019, 2 millions de t de cailloux pour la conception du polder du port. « Il y a eu une reprise de cette activité, que la hausse du prix des matériaux a vite suspendue, regrette Antoine Drogou, directeur des Transports Frémy. Pareil pour la construction de pavillons dont le prix a grimpé depuis six mois. Du coup, nous nous rabattrons sur la collecte de céréales et le transport de bateaux de plaisance cet été pour compléter notre activité. »

168 semi-remorques à usages divers

Pour effectuer ces transports, Frémy cumule 168 semi-remorques Schmitt, Benalu ou Fruehauf, de la tautliner au plateau, en passant par du fond mouvant, des porte-chars ou porte-concasseurs et des citernes pulvérulentes, mais aussi des malaxeurs à béton, des toupies et des mixopompes De Buf. Il dispose aussi d’une flotte de 95 tracteurs et porteurs qu’il loue avec conducteur à sa maison-mère et à ses clients, ou qu’il utilise en transport pour compte d’autrui. Tous ces véhicules sont achetés. « Ils entrent ainsi dans le capital de l’entreprise, précise Antoine Drogou. Nos camions et nos semi-remorques éloignés de notre atelier intégré de Dol-de-Bretagne ou qui participent à des activités éprouvantes sont acquis avec un contrat d’entretien. »

Scania, Volvo Trucks et MAN
Les poids lourds roulent tous au gazole et sont Euro VI, sauf trois véhicules-relais. Antoine Drogou les choisit pour leur puissance de 500 ch et la qualité du service après-vente. « Nous avons 55 tracteurs Scania, 30 tracteurs Volvo Trucks et 10 porteurs MAN, énumère-t-il. Scania est notre première marque. Sa chaîne cinématique est fiable et réduit la consommation, et le concessionnaire est proche de Plabennec, et son excellent SAV compense notre manque de mécaniciens. Les Volvo et les MAN sont implantés à Dol de Bretagne et entretenus par notre atelier. Les nouveaux MAN n’ayant plus la chaîne cinématique Scania, nous ne les renouvellerons pas », poursuit Antoine Drogou.

Durées de vie rallongées pour les camions
Mais le renouvellement des véhicules tarde à cause de la pénurie d’acier et de semi-conducteurs. « Nous attendons encore ceux prévus pour 2021, note Antoine Drogou. Cela décale les immobilisations et rallonge la durée d’usage. Alors que nous gardons les tracteurs 800 000 km et les porteurs 600 000 km ou dix ans, nous devrons garder nos Volvo jusqu’à 1 million de km. Ils y parviendront, mais nous devrons changer leurs systèmes d’AdBlue, leur catalyseur et leurs capteurs avant de les revendre. Et nous ne profiterons pas des véhicules d’occasion. Avec la pénurie, leurs prix ont doublé par rapport à 2021. »

Ce dirigeant attend aussi des Scania au GNC à Plabennec, où le Syndicat départemental d’énergie et d’équipement du Finistère a ouvert une station BioGNV. « Les délais sont si longs que nous avons commandé deux Scania au GNC avec 18 mois d’avance pour répondre aux futurs appels d’offres, explique Antoine Drogou. Nous prévoyons aussi pour 2024 des poids lourds au B100 exclusif. »

Maintenance préventive prioritaire
Pour compenser, le transporteur fait gérer sa flotte au plus près par son chef de parc. « Le préventif devient la priorité avec une maintenance prédictive par nos propres services dès 400 000 km au lieu de 500 000 km auparavant, rapporte Antoine Drogou. Nous contrôlons le turbo, l’embrayage, les coussins d’air. Deux sociétés viennent tous les week-ends pour suivre les pneus. Nous avons fait installer des leds d’alerte sur les bouchons pour détecter les fuites et des tuyaux reliés à un compresseur pour déclencher un gonflage automatique pour éviter les crevaisons lentes. » Le transporteur va aussi chercher ses pièces détachées à la casse poids lourds la plus proche. « Comme nous livrons des déchets métalliques aux ferrailleurs et aux recycleurs, ils nous en réservent », ajoute Antoine Drogou.

Éco-conduite, sécurité et énergies alternatives
Certifié MASE pour la sécurité et l’environnement, le transporteur réduit aussi ses émissions carbonées. Ses 70 conducteurs, qui ont tous le permis super lourd et sont polyvalents, sont formés à l’éco-conduite sur tous les nouveaux véhicules par les constructeurs et par deux conducteurs tuteurs pour réduire leur consommation de carburant et de pneus. « Ils reçoivent aussi une leçon de sécurité de quinze minutes tous les vendredis par petits groupes afin de réduire l’accidentalité », ajoute Antoine Drogou.