
Désireux d’engager la transition énergétique de leurs 50 véhicules Mercedes-Benz, les Transports Rousseau ont retenu le Pur-XTL d’Altens. Avec un objectif : réduire l’empreinte carbone de ses clients. Les Transports Rousseau (Cognac, 16100) sont en effet spécialisés dans le transport en citerne de vins et spiritueux en Charente et Charente-Maritime, pour le compte de grands négociants comme Hennessy ou Rémy Cointreau. En national, le transporteur transporte aussi du bois, des fûts et des bouteilles de verre, ainsi que des matériaux pour Placoplâtre et Saint-Gobain.

Changement de carburant sans rétrofit
Ce Pur-XTL est un carburant de synthèse produit à partir de déchets huileux et graisseux. Il affiche une réduction de 90 % des émissions de CO2, de 33 % des particules, de 9 % des Nox et de 24 % du CO. En outre, son indice de cétane élevé permet un démarrage à froid. Le Pur-XTL est aussi miscible avec le gazole, raison de cette décision radicale des Transports Rousseau. « Je voulais que notre parc moteur, soit dix tracteurs Euro 4, quatorze Euro 5, vingt Euro 6 et six porteurs, puisse être totalement compatible, Éléonore Rousseau, dirigeante de l’entreprise. Après l’accord de Daimler Truck, nous avons mené un essai de six semaines en septembre 2021 avec un client. Il n’y a eu ni perte de puissance moteur, ni surconsommation. Nous avons passé tous nos camions au Pur-XTL en octobre. Cela a été d’autant plus facile qu’il n’y a eu ni rétrofit, ni modification à pratiquer », poursuit Éléonore Rousseau.

Approvisionnement en cuve propre ou en gazole
Pour les Transports Rousseau, cette miscibilité du Pur-XTL a aussi simplifié l’approvisionnement des véhicules de transport régional. En effet, ces derniers rentrent au dépôt tous les soirs. « Nous avons une citerne de carburant et je l’ai fait remplir de Pur-XTL plutôt que de gazole, commente Éléonore Rousseau. Mes conducteurs qui partent en zone longue refont un plein de gazole en cas de besoin. » Mais cette miscibilité a un inconvénient : aussi propre soit-il, le Pur-XTL restera Crit’Air2. « À terme, cela posera problème pour livrer les grandes agglomérations comme Bordeaux. Mais nous pensons utiliser à terme des eActros, poursuit la dirigeante. Avec 350 à 500 km d’autonomie annoncés, ils conviendront aux livraisons en citernes qui ne dépassent jamais 300 km. Les conducteurs sont déjà demandeurs. »

Accord de hausse tarifaire
Autre inconvénient pour les Transports Rousseau, le Pur-XTL est plus cher que le gazole. « J’estime le surcoût entre 15 et 18 %, reconnaît la dirigeante. C’est toute la difficulté d’engager une transition énergétique. C’est pourquoi j’ai contacté mes clients pour leur rebasculer une partie du surcoût. Ils ont accepté parce qu’ils sont eux-mêmes très engagés dans le développement durable et qu’avec cette solution, je réponds à 100 % à leur demande. Et nous sommes le premier transporteur de la région à passer au biocarburant. Cela a changé notre image. »