Transports routiers : un enjeu écologique et de santé publique
Oxyde d’azote, particules fines ou bien encore ozone, les transports routiers sont responsables d’une large part des émissions de polluants, dans l’Hexagone et plus largement en Europe. Sans oublier le CO2, contributeur bien connu au réchauffement climatique. Et le bilan en termes de santé publique est lourd, lourd et assurément sous-estimé.
Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le secteur des transports est le premier émetteur de CO2 en France avec 35 % des rejets. Et cette part des transports routiers est restée stable entre 1990 et 2011 avec 95 % du total de ces émissions.
Les moteurs thermiques sont mis en cause principalement pour leurs émissions de polluants atmosphériques. Selon l’Ademe, en 2011, le secteur des transports routiers était responsable de 56 % des émissions d’oxyde d’azote (NOx), de 15 % des particules PM10 et de 18 % des particules PM2,5. La route contribue en outre à la formation d’ozone (O3) en période de chaleur. Une...
Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le secteur des transports est le premier émetteur de CO2 en France avec 35 % des rejets. Et cette part des transports routiers est restée stable entre 1990 et 2011 avec 95 % du total de ces émissions.
Les moteurs thermiques sont mis en cause principalement pour leurs émissions de polluants atmosphériques. Selon l’Ademe, en 2011, le secteur des transports routiers était responsable de 56 % des émissions d’oxyde d’azote (NOx), de 15 % des particules PM10 et de 18 % des particules PM2,5. La route contribue en outre à la formation d’ozone (O3) en période de chaleur. Une pollution plus importante en ville : ainsi, les émissions de PM2,5 du trafic routier pèsent 18 % des émissions nationales de PM2,5, 30 % de celles d’Île-de-France et 58 % de celles de Paris.
La France ne respecte pas les seuils établis par l’Europe en matière de PM10 et bientôt la situation sera comparable pour le dioxyde d’azote (NO2). D’après les études sanitaires, habiter près du trafic routier augmente la morbidité attribuée à la pollution atmosphérique. L’exposition aux particules fines (PM2,5) réduit l’espérance de vie de 8,2 mois et provoque 42 000 morts prématurées chaque année. Le lien entre pollution de l’air et pathologies respiratoires et cardiovasculaires a été établi par plusieurs études qui pointent également des conséquences sur la reproduction, le développement du fœtus et du système nerveux.
Des polluants cancérogènes
D’autres polluants extérieurs comme le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone sont pareillement toxiques pour l’Homme et l’environnement. Le NO2 renforce la formation d’ozone et de particules secondaires, et irrite les voies respiratoires. En juin 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les effluents d’échappement des diesel comme cancérogènes certains. Quant aux émissions des moteurs essence, elles ont été classées cancérogènes probables.
La pollution atmosphérique a aussi des conséquences économiques. Son coût annuel représenterait 20 à 30 milliards d’euros en France, dont 0,7 à 1,7 milliard sont supportés directement par le système de santé. Moins immédiat mais tout aussi alarmant, les voitures thermiques contribuent au réchauffement climatique à travers leurs émissions de CO2, principal gaz à effet de serre.
Depuis 1990, les émissions globales des transports routiers augmentent, mais l’évolution est contrastée entre les différents types de véhicules. La part des VP a baissé de 60,1 % en 1990 à 56,4 % en 2011, quand celle des poids lourds et des VUL est passée de 39,2 % en 1990 à 42 % en 2011. Et les gains techniques obtenus sur chaque véhicule sont effacés par l’accroissement du trafic routier. Cela étant, entre 2000 et 2012, les émissions ont reculé de 6,6 % quand elles avaient bondi de 15,8 % entre 1990 et 2000. Sur cette période, l’amélioration est due à une montée en puissance du diesel moins émetteur de CO2 au kilomètre que l’essence.
Des rejets qui restent sous-estimés
Ces données anciennes ont été établies avant les scandales liés au diesel et à certains constructeurs dont les véhicules étaient programmés pour émettre moins de polluants locaux et moins de CO2 lors des tests d’homologation. Selon des essais réalisés par l’International Council on Clean Transportation (ICCT), seuls 10 % des véhicules ne dépassent pas les limites des seuils de pollution fixées par la norme Euro 6 en vigueur depuis 2015 pour tous les véhicules neufs. À partir de septembre 2018, les normes WLTP et RDE remplaceront la norme NEDC pour obtenir des émissions de CO2 et de carburant plus fidèles à la réalité. Aujourd’hui, elles seraient sous-estimées de 20 % en moyenne.
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