
Le 9 mars 2022, les trente membres de l’Union française de l’Industrie pétrolière (Ufip) ont officialisé le nouveau nom d’Ufip Énergies et Mobilités (UfipEM). L’objectif : marquer leur « volonté de contrer le réchauffement climatique, déclare son président Olivier Gantois. Ainsi, l’UfipEM sera l’union des industriels multi-énergies qui fournissent des énergies bas carbone et contribuent au déploiement des solutions énergétiques pour la mobilité, basées sur l’électricité, l’hydrogène et le biogaz. »
650 milliards de dollars pour remplacer 88 raffineries

Dans ce projet de décarbonation, l’Ufip Énergies et Mobilités suit l’avis de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) de poursuivre les investissements pétroliers. En arguant « qu’il faudra encore 92 millions de barils de pétrole par jour pour alimenter l’industrie et l’économie et 50 millions par jour en 2050 ». Selon une étude de Fuel Europe, il faudra 650 milliards de dollars pour remplacer d’ici 2050 les 88 raffineries existantes par 800 plates-formes industrielles multi-énergies. Des plates-formes capables de fournir les 160 millions de tonnes par an de carburant liquide bas carbone, nécessaires à l’industrie européenne. » C’est pourquoi les 11 000 stations-service encore actives en France distribueront en 2050 ces nouvelles énergies bas carbone.
Un nouveau mix énergétique

Les nouvelles énergies bas carbone comprendront 6 % de charbon, 21 % de pétrole, 10 % de gaz naturel,. Mais aussi 6 % de réseaux de chaleur et 40 % d’électricité. Et 4 % d’ammoniac, hydrogène et carburants de synthèse et 13 % de biomasse. Elles auront ainsi été traitées par les 800 plates-formes selon cinq axes : sobriété énergétique ; efficacité énergétique ; énergies renouvelables, décarbonation et économie circulaire. Les plates-formes produiront des liquides bas carbone pour la chimie et la mobilité. Elles capteront et stockeront le carbone (CCS). Elles développeront aussi des biocarburants avancés et des carburants liquides de synthèse (e-fuels). Enfin, elles déploieront un réseau de recharge électrique et hydrogène sur la France.
Biocarburants et bornes électriques

Les membres de l’Ufip Énergies et Mobilités consacrent déjà 20 % de leurs investissements à des plates-formes bas carbone comme Grandpuits (77) qui produira 400 kt par an de bio-kérosène en 2024. La plate-forme de La Mède (13) fournira quant à elle 500 kt par an de biodiesel. L’électrolyseur de 200 MW Normand’Hy d’Air Liquide verdira de l’hydrogène pour l’industrie normande. De leur côté, TotalEnergies et Esso S.A.F. construisent une unité de captage du carbone et utilisation ou stockage (CCUS).
D’ici 2025, TotalEnergies opérera 150 000 bornes de recharge électrique en Europe. Shell en exploitera 500 000, dont 75 000 privées et 200 000 publiques. BP déploiera 100 000 points de recharge rapide d’ici 2030. Les énergéticiens se sont aussi accordés avec les constructeurs Daimler Truck, Volvo Trucks, Traton ou Iveco. Avec un objectif : développer un réseau de recharge rapide pour camions. En échange, l’Ufip Énergies et Mobilités demande la reconnaissance des carburants bas carbone et la consolidation des taxes sur le carbone.