
Urbaser La Rochelle a été confronté à l’obstruction des SCR (Selective Catalytic Reduction) sur au moins 16 % de son parc de 23 bennes à ordures ménagères (BOM). Et ce spécialiste de la collecte des déchets et des ordures ménagères de la collectivité rocheloise, a constaté la récurrence de ce problème sur les systèmes de dépollution de ses BOM. « Nos véhicules comptent 700 arrêts par jour sur leur tournée, commente Anthony Roblet, directeur d’exploitation des sites de La Rochelle et des Olonnes chez Urbaser. La mauvaise réaction chimique du fait des arrêts fréquents entraîne une réparation qui peut atteindre les 5 000 euros par véhicule, en plus d’une immobilisation de deux à trois jours. »

SCR : le cas particulier des BOM
Depuis l’Euro IV, les poids lourds carburant au DEF (Diesel Exhaust Fluid) s’équipent en effet d’un SCR. Grâce à l’adjonction de la solution aqueuse à base d’urée appelée AdBlue, ce SCR transforme les oxydes d’azote (Nox) émis par les moteurs en diazote et en eau. Mais si le couple SCR + AdBlue est efficace pour les PL qui cumulent les kilomètres, il l’est moins pour les véhicules soumis à de nombreux arrêts comme les BOM. « Les gaz d’échappement n’ont pas le temps de monter en température, explique Frédéric Poilane, directeur de Renault Trucks en Charente-Maritime. La réaction chimique est donc incomplète et des cristaux d’acide cyanurique se forment sur le catalyseur et le bouchent. »

Urbaser La Rochelle : 7 à 10 fois moins de pannes
Chez Urbaser La Rochelle, les BOM sont de marque Renault Trucks. La filiale Renault Trucks Oils a ainsi développé une solution d’urée à 32,5 %, d’eau déminéralisée et d’un ensemble d’additifs spécifiques, appelée CleanR Max. De 2017 à 2021, Urbaser La Rochelle a pu utiliser le CleanR Max et constater ses effets. « Nous avons adopté pour ce produit en 2017, rapporte Anthony Roblet. L’impact sur la flotte a été radical : nous avons sept à dix fois moins de pannes depuis trois ans. »

Les tracteurs du TP sont concernés
Selon Renault Trucks, ce produit remplace l’AdBlue dont il a les propriétés, mais permet une réaction chimique à de plus basses températures, ce qui évite la formation de cristaux d’acide cyanurique. Il estime que la cristallisation des systèmes SCR peut affecter tous les véhicules dont la température des gaz d’échappement est insuffisante pour que la réaction avec l’AdBlue soit complète. Sont ainsi concernés les poids lourds qui font de fréquents arrêts, y compris les camions de livraison urbaine, qui roulent peu, comme les bennes de TP ou les toupies à béton, ou qui emportent de faibles charges.