Chez Renault, les responsables notent que le taux d’équipements de sécurité des VUL est de plus en plus élevé. « Cela s’explique par la prise de conscience des clients et l’impulsion de Renault avec la mise en base de certains équipements : 97 % de l’offre VUL comprend une cloison pleine tôlée ou vitrée et des packs ont été proposés comme le pack Extra qui offre, pour 200 euros HT, le radar de recul et le régulateur-limiteur de vitesse. Chez les grands comptes, les CHSCT et les politiques RH poussent à plus de sécurité. Mais si la tendance de fond est là, le déploiement reste lent et parcimonieux », nuance-t-on chez le constructeur.
Constat assez semblable chez Nissan : « La majorité des équipements de sécurité est de série chez Nissan. Pour les systèmes optionnels, le taux d’équipement est en forte hausse. Le point de départ de cette hausse a coïncidé avec les primes à l’équipement de la Cnam et des Carsat. Depuis l’arrêt de cette aide, le taux de commande des options airbag passager et ESP continue de progresser fortement. L’ensemble de la clientèle y est toujours plus sensible », souligne-t-on pour le constructeur japonais.
TPE, PME, grands comptes privilégient la sécurité
« Du côté des TPE, l’acheteur amené à conduire le véhicule sera naturellement sensible à sa sécurité. Les sociétés acheteuses de flottes de véhicules, même très regardantes à leurs conditions d’achat de volume, sont de plus en plus attentives à une offre packagée dont la sécurité fait partie intégrante », conclut-on chez Nissan.
Chez Fiat Professionnal, le bilan se veut quasiment identique : « Nos véhicules offrent déjà un bon niveau d’équipements de série. C’est pour cette raison que le taux d’équipements évolue positivement mais lentement. Il y a toutefois une évolution globale vers la sécurité. Nous avons promu l’action de la Cnam via le Pack Sécurité et son avantage client de 420 euros. L’achat du Pack Sécurité permettait d’obtenir une prime de 3 000 euros de la Cnam », argumente-t-on chez Fiat. Avec cette conclusion que globalement, les grands comptes sont les plus sensibles à l’argument de la sécurité que les autres entreprises.
Pour Citroën, les professionnels ont pris conscience du risque routier et du coût induit par les accidents, ce qui explique la demande accrue en équipements de sécurité. « Si les aides de la CNAM ont constitué un moteur, c’est souvent l’influence des CHSCT qui joue pour les grandes entreprises. Les actions de prévention se multiplient également, proposées par 87 % des entreprises de 1 000 salariés et plus, 79 % de celles de 100 à 999 salariés, et 75 % des sociétés de 10 à 99 salariés. Les sociétés de plus de 1 000 collaborateurs sont les plus nombreuses à mener des diagnostics de leur risque routier ».
Les équipements des VP passent aux utilitaires
Pour les responsables de Ford France, « les clients VU et les gestionnaires de parc sont aussi des utilisateurs de VP ; ils sont donc informés de l’évolution des équipements de sécurité et s’attendent à voir ces systèmes équiper aussi les VU ».
Une appréciation sensiblement identique se fait jour chez Volks-wagen Utilitaires : « Le taux d’équipement en systèmes de sécurité des VUL évolue favorablement en profitant des équipements présents dans le VP. L’évolution est logique : les utilitaires tiennent la route comme des VP et leur confort s’est considérablement renforcé. La sécurité ne pouvait pas en rester là. Les véhicules sont aussi toujours plus lourds, acceptent des puissances et des vitesses très élevées ; la sécurité doit s’y adapter. Ce phénomène est plus particulièrement sensible chez les acheteurs/utilisateurs et les PME. »
Chez Opel, cette évolution s’intègre dans une vision plus globale du marché : « Le taux d’équipements de sécurité des VUL évolue positivement dès lors qu’il y a une utilité visible au quotidien et/ou une pression réglementaire ou plus radicalement une répression des forces de l’ordre », nous explique-t-on. Ces facteurs ont eu des répercussions sur le taux d’équipement en régulateur de vitesse ou en Bluetooth, maintenant quasi de série sur les modèles de volume. « Globalement, ces changements touchent principalement les grandes entreprises sous la pression des CE et CHSCT. C’est sinon presque toujours lié à la sensibilisation du chef d’entreprise, et par conséquent assez difficile à cibler », poursuit le constructeur allemand.
La contrainte réglementaire, toujours efficace
Un peu à part dans cet univers compte tenu de son ADN « poids lourds », Iveco constate aussi cette « évolution favorable, avec comme base les contraintes législatives et réglementaires (feux de jours, troisième feu stop, etc.) mais aussi notre choix d’inclure ces équipements en série, par exemple l’ESP 9 et le régulateur de vitesse. Les entreprises les moins sensibles à la sécurité sont les PME, les loueurs et les municipalités qui ”achètent un prix”. Les plus sensibles des occupants sont certains artisans pour leur propre sécurité, de type patrons-chauffeurs, de grandes entreprises de transport et les grandes administrations comme EDF ou la SNCF », conclut-on chez Iveco.