
La stratégie d’innovation de Valeo a payé. Au premier semestre 2017, l’équipementier a affiché une croissance de son chiffre d’affaires de 16 % à 9 464 millions d’euros, sur un marché automobile en hausse de 3 %. La marge opérationnelle du groupe s’est élevée à 8 % du CA (754 millions d’euros, + 17 %). « Nous investissons en net 6,1 % de notre chiffre d‘affaires en R&D ce qui nous permet d’avoir une croissance importante, a expliqué Jacques Aschenbroich, P-DG de Valeo. Les prises de commande se sont élevées à 14,9 milliards d’euros au premier semestre, dont 50 % liées à l’innovation, auxquels il faut ajouter les 3 milliards de Valeo Siemens eAutomotive. » Le premier semestre a été porté par les commandes première monte qui ont représenté 87 % du chiffre d’affaires total (8 235 millions d’euros)
Une surperformance de 21 % en Chine
Ces bons résultats ne se limitent pas à l’Europe : « Nous surperformons sur le marché un peu partout, y compris en Chine qui est le plus grand marché au monde (+ 21 %) », a ajouté Jacques Aschenbroich. Seul bémol, l’équipementier a été pénalisé en Corée du Sud par les difficultés rencontrées par Hyundai, ainsi que par la perte de 2,5 jours ouvrés en Europe par rapport à 2016. Avec l’acquisition du spécialiste japonais de l’éclairage Ichikoh en février dernier, l’Asie représente désormais 41 % des prises de commande contre seulement 30 % de notre chiffre d’affaires. « Notre équilibre géographique se rapproche peu à peu de la réalité du marché automobile, a commenté Jacques Aschenbroich. Nous continuerons à nous tourner vers l’Asie et les pays émergents. »
La montée en puissance de l’électrique
Le succès de Valeo est lié au développement de l’électrique. « Nous continuons d’investir massivement sur le véhicule électrique, c’est notre stratégie depuis de nombreuses années, et ce qui se passe actuellement nous donne raison, a exposé Jacques Aschenbroich. Mois après mois, le diesel est en train de baisser car les villes prennent des mesures pour exclure les véhicules les plus âgés ou les véhicules diesel. Nous assistons à un momentum de développement du VE chez nos clients qui n’avait jamais eu lieu sur le marché. Même si le véhicule électrique ne représente que 1 % du marché, sa croissance est de 37 % et même de 43 % en Chine. »
Soit un fort potentiel de croissance pour Valeo, qui grâce à sa joint-venture avec Siemens offre « tous les produits permettant de faire rouler des VE. » Un pari réussi, puisque « beaucoup de nos clients ont décidé de nous confier la fabrication de moteurs électriques (48 %) qui est le savoir-faire de Siemens. Nous avons donc eu raison d’allier nos forces », s’est félicité Jacques Aschenbroich.
Le moteur thermique a encore de l’avenir
Toutefois, le P-DG de Valeo ne croit pas à la disparition des moteurs thermiques : « Les choses vont évoluer différemment selon les pays, notamment parce que certains n’auront pas une production électrique suffisante. De plus, il y aura toujours des moteurs thermiques pour les camions. » Et le bannissement progressif des diesel dans les centres villes n’effraie pas Valeo : « Nous avons beaucoup travaillé pour équilibrer notre chiffre d’affaires entre essence et diesel. Nous n’avons donc provisionné aucun risque », a conclu Jacques Aschenbroich.