Valeur résiduelle et véhicules d’occasion ou neufs : l’électrique explose
Les valeurs résiduelles des véhicules électriques sont longtemps restées relativement faibles par rapport à celles des thermiques, faute d’une véritable demande sur le marché de l’occasion. Mais la flambée des prix du carburant a rebattu la donne et tire vers le haut les tarifs des véhicules d’occasion électriques, même si le marché n’est pas stabilisé.
Pour les véhicules électriques, le calcul de la valeur résiduelle (VR, voir l’encadré ci-dessous) prend en considération le bonus obtenu lors de l’achat. Un modèle zéro émission vendu 45 000 euros et bénéficiaire de 6 000 euros de bonus avant juillet 2022 (et de 5 000 euros de bonus depuis cette date) sera ainsi estimé à 39 000 euros par les organismes de financement. Dans ces conditions, la différence avec le prix de revente sur le marché VO (véhicules d’occasion) sera plus faible, la valeur résiduelle dégradée et le loyer majoré par rapport à un véhicule thermique équivalent.
Pour les véhicules électriques, le calcul de la valeur résiduelle (VR, voir l’encadré ci-dessous) prend en considération le bonus obtenu lors de l’achat. Un modèle zéro émission vendu 45 000 euros et bénéficiaire de 6 000 euros de bonus avant juillet 2022 (et de 5 000 euros de bonus depuis cette date) sera ainsi estimé à 39 000 euros par les organismes de financement. Dans ces conditions, la différence avec le prix de revente sur le marché VO (véhicules d’occasion) sera plus faible, la valeur résiduelle dégradée et le loyer majoré par rapport à un véhicule thermique équivalent.
« Autre différence, le surcoût technologique d’un véhicule électrique atteint 8 000 à 10 000 euros sur le prix affiché au catalogue, estime Yoann Taitz, responsable régional estimations et données pour la France et le Benelux au sein d’Autovista, spécialiste de l’information automobile. Or, plus ce prix est élevé, plus la dépréciation est importante et plus la VR va être faible. »
Electrique ou pas : une valeur résiduelle à facteurs multiples
Élément essentiel au calcul des loyers, la VR varie selon l’environnement économique, la situation politique, les politiques incitatives, etc. Ainsi, les ZFE-m jouent un rôle dans la valorisation des véhicules en fonction de leurs technologies. Les possibilités de recharge électriques pèsent également sur les valeurs résiduelles. Tout comme l’autonomie et le temps de charge. « Récupérer 80 % de l’autonomie en quinze à vingt minutes, comme avec Porsche et les constructeurs coréens, rehausse les prix sur le marché VO », précise Yoann Taitz.
Autre effet propre à la loi du marché : plus l’offre est importante et la demande faible, plus les VR sont basses. En revanche, plus l’offre est faible et la demande importante, plus les VR grimpent. Or, sur le marché VO, les véhicules électriques ont longtemps abondé quand la demande restait faible et entraînait les VR à la baisse. La situation diffère avec les hybrides rechargeables. Vendus principalement aux entreprises, l’offre demeure limitée sur le marché VO et les VR atteignent un meilleur niveau.
Conduire électrique : l’attrait de l’image de marque
Quant aux modèles essence et diesel, leurs prix augmentent car l’offre se tarit sur le marché du véhicule neuf (VN) quand la demande demeure forte sur celui de la seconde main. « Le diesel pèse 15 à 17 % des immatriculations sur le marché du neuf alors que la demande s’établit à 50 ou 55 % sur le marché VO », constate Yoann Taitz.
Autre facteur différenciant, l’image de marque du constructeur joue un rôle plus important pour l’électrique que pour le thermique. Avec les incertitudes sur l’autonomie et la recharge, l’acheteur va avoir tendance à se rassurer en choisissant des marques reconnues. Par conséquent, « chez les généralistes, le choix se portera davantage sur Peugeot ou Volkswagen que sur Skoda, avec des différences de prix importantes, note Yoann Taitz. À 12 ou 18 mois, l’écart entre un Skoda Enyaq et un SUV concurrent chez Volkswagen atteint 2 000 à 2 500 euros. »
Répartition des ventes de VO par type de motorisation
Motorisation
Mai 2022
Mai 2021
2022/2021
Gazole
231 214
264 336
– 12,53 %
Essence
182 846
182 183
– 12,53 %
Hybride
20 500
15 224
– 12,53 %
Électrique
6 255
3 942
58,68 %
Gaz
1 965
1 861
5,59 %
Divers
1 323
682
93,99 %
Source : AutoScout24 Dans un marché du VO orienté à la baisse, les ventes de VO électriques et hybrides ont bondi de 58,68 % et 34,66 % en mai 2022 par rapport à mai 2021, portées notamment par la hausse des prix du carburant, note AutoScout24, spécialiste des annonces de voitures d’occasion.
Prix en hausse, remises en baisse
Mais la situation évolue vite. Avec la pénurie de véhicules thermiques ou électriques, les constructeurs ont réduit la voilure sur les remises. Avant la crise, les rabais sur les véhicules électriques étaient plus importants. Pour respecter les normes CAFE, atteindre leurs objectifs en termes d’émissions de CO2 et éviter les pénalités, les constructeurs devaient en effet vendre un pourcentage plus important de modèles électriques et proposer des conditions commerciales attractives. Aujourd’hui ce schéma a vécu.
Avec l’augmentation du prix des carburants fossiles, la demande de VO électriques explose donc car les VN manquent. En effet, « depuis janvier dernier, les VR des véhicules électriques s’accroissent fortement et de manière continue, tout en restant inférieures à celles des modèles thermiques, pointe Yoann Taitz. Sur 36 mois-45 000 km et à véhicule comparable, la différence s’établit à 20 %. Fin 2021, les VR de l’ensemble des énergies avaient progressé à l’exception de celles des modèles électriques. »
De meilleures valeurs résiduelles pour l’électrique
Depuis janvier, les modèles électriques rattrapent leur retard. Face à la demande, les constructeurs n’ont plus besoin de consentir des remises. Parallèlement, avec de meilleures VR, la partie à financer est moins importante et l’électrique devient plus attractif sur ce critère économique.
De plus, depuis octobre et novembre 2021, les prix du neuf ont fortement augmenté sur le thermique comme sur l’électrique. Un seuil maximum a été atteint et les achats se sont reportés sur le VO. Cela étant, depuis avril, le marché VO stagne avec des clients moins disposés à investir des sommes élevées. « Les constructeurs ont durci leurs conditions commerciales sur le neuf mais si les hausses perdurent, les remises reviendront et auront un impact sur les VR », prévient Yoann Taitz. À suivre de très près.
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