
« Il faut rappeler un élément fondateur autour de la VR des véhicules en LLD, la crise de 2008. » En quelques mots, Bertrand Durand, directeur général de Macadam France, spécialiste du remarketing VO, a résumé le chemin emprunté depuis huit ans par les loueurs et le travail autour de la VR.
« Lorsque l’on parle de location opérationnelle, les gestionnaires de flotte n’ont que peu ou pas de leviers sur la VR », avance Bertrand Durand. Mais ils possèdent désormais une connaissance renforcée de ce sujet, conscients de son impact sur leurs loyers et sur la gestion courante.
Mais de quoi parle-t-on avec la VR ? « Avant de l’évoquer, il faut...
« Il faut rappeler un élément fondateur autour de la VR des véhicules en LLD, la crise de 2008. » En quelques mots, Bertrand Durand, directeur général de Macadam France, spécialiste du remarketing VO, a résumé le chemin emprunté depuis huit ans par les loueurs et le travail autour de la VR.
« Lorsque l’on parle de location opérationnelle, les gestionnaires de flotte n’ont que peu ou pas de leviers sur la VR », avance Bertrand Durand. Mais ils possèdent désormais une connaissance renforcée de ce sujet, conscients de son impact sur leurs loyers et sur la gestion courante.
Mais de quoi parle-t-on avec la VR ? « Avant de l’évoquer, il faut distinguer une chose fondamentale : il existe plusieurs VR », répond d’emblée Xavier Diry, directeur France de Dekra Automotive Solutions, spécialiste de la gestion des restitutions et du remarketing VO.
La première est la « VR contrat » qui permet aux loueurs de déterminer le loyer dont l’entreprise va s’acquitter. « Le loyer est la déduction de la valeur neuve du véhicule moins la “VR contrat“, à laquelle s’ajoutent des intérêts financiers », explique Xavier Diry.
Une VR, mais quelle VR ?
La seconde VR est celle du véhicule en tant que tel ou « VR marché ». Et Xavier Diry de spécifier : « Il s’agit de la valeur d’un véhicule à l’échéance de son contrat de location et lors de son arrivée sur le marché de l’occasion. » Pour le loueur, tout l’enjeu consiste « à faire coïncider au plus près cette VR marché et celle utilisée lors de la définition du loyer, c’est-à-dire la VR contrat », poursuit Xavier Diry.
L’informatique et internet ont facilité la création d’outils performants et la crise de 2008 a précipité le mouvement. Une évolution d’autant plus importante pour les loueurs qui assument le risque financier d’une mauvaise évaluation de la VR. Ces derniers ont donc beaucoup investi dans des outils statistiques et mathématiques complexes destinés à maîtriser au mieux les VR. Chaque loueur possède son outil, conforme à sa stratégie VO, qui diffère d’un acteur à l’autre selon les canaux de revente visés.
Les gestionnaires affinent leurs connaissances
Pour les responsables de parc, la VR s’impose comme le poste le plus important du loyer mensuel, soit entre 50 et 60 % de celui-ci, selon Bertrand Durand, de Macadam. D’où la nécessité de se préoccuper aussi de la VR des véhicules.
Dans les faits, les grandes sociétés possèdent les connaissances nécessaires pour être les plus précises dans le choix des modèles « du fait du poids financier de la gestion de flotte », pointe Bertrand Durand. Et les PME s’y mettent aussi.
Fabricant de pesticides et de produits agrochimiques, Scotts France a choisi de travailler avec les constructeurs en amont de la rencontre avec les loueurs. L’idée pour Marie-Claude de Vallon, la responsable des achats : « Cibler les véhicules adéquats et les bons niveaux de finition, avec une approche de la tendance des VR futures lors de la revente » (voir le témoignage).
La démarche est moins poussée au sein de NEC France, spécialiste des solutions d’infrastructure IT, de l’affichage numérique, des produits et solutions de communications. Mais Christine Sanvoisin, en charge de services généraux, n’en a pas moins conscience que si « la VR est rarement évoquée lors de les discussions, il va de soi qu’elle aura une influence sur les loyers en fonction du modèle sélectionné par un collaborateur. » C’est pourquoi elle n’hésite pas à privilégier des modèles premium : « Leur VR influencera positivement le loyer si l’on part sur une loi de roulage de 70 à 75 000 km par an » (voir le témoignage).
Une démarche validée par Xavier Diry pour Dekra : « Sur des gammes proches, le véhicule le plus cher n’aura pas forcément le loyer le plus élevé. Il faut garder à l’esprit que le prix du VN n’a finalement qu’une importance relative dans la détermination d’un loyer, c’est la VR marché qui fera la différence. »
Pour Macadam, Bertrand Durand abonde dans le même sens. Tout en signalant « que sélectionner un modèle haut de gamme dénué d’options comme la climatisation peut supposer un risque. Lors de la location, il faut donc éviter de sélectionner, par souci d’économie, un véhicule ensuite moins intéressant à la revente ; l’impact financier sera immédiat sur le loyer et le TCO. »
Des équipements difficiles à valoriser
Si retenir un modèle premium peut être salutaire, le choix des packs d’options peut, à l’inverse, se révéler problématique. « Un loueur saura amortir 5 000 euros d’équipements supplémentaires en seconde main, mais pas forcément toutes les options souscrites. Or, le montant qu’il ne sera pas parvenu à amortir sera reporté sur le loyer et donc sur le coût de détention », observe Bertrand Durand.
Un constat partagé du côté des loueurs par Cyrille Moreau, directeur des opérations de Lease-
Plan France : « Il est important de travailler de façon cohérente avec les gestionnaires sur le choix des véhicules et des options. On ne valorise pas toutes les options pareillement car au bout de trois à quatre ans et 100 000 km, elles n’ont plus la même valeur. »
Équilibrer le « mix » produits
La composition de la flotte louée, le « mix » disent les spécialistes, reste aussi un élément clé de l’optimisation. « Disposer d’un certain niveau d’équipements est important. Mais il faut un mix produits pertinent pour ne pas subir la VR », reprend Xavier Diry. Problème : « Sur le marché français, il est difficile d’identifier et de valoriser les options ajoutées sur un véhicule. L’enjeu est de parvenir à déterminer la nature des packs et ce qu’ils intègrent », complète-t-il.
Pour les loueurs, l’autre enjeu demeure d’identifier des véhicules qui auront, plusieurs années après, un intérêt réel sur le marché VO. « Il faut non seulement prendre en compte le modèle, sa marque et ses options, mais aussi et surtout être capable d’identifier sa distribution à l’échelle nationale afin de ne pas voir sa cote dévaluée s’il venait à être trop vendu », fait remarquer Xavier Diry.
Avec les VR, le respect des contrats, en kilométrage et en durée, influe aussi grandement. « Si un conducteur roule beaucoup sur 36 mois, par exemple 180 000 km, et qu’il a récupéré un véhicule sous contrat sur cette durée mais pour 120 000 km, le véhicule sera fortement pénalisé en fin de contrat, ce qui pourrait entraîner une importante perte financière pour l’entreprise », détaille Bertrand Durand. Et Cyrille Moreau de préciser : « Il faut encadrer strictement cette donnée pour éviter les dérives et les excès, d’où le déploiement croissant des avenants aux contrats. »
Respecter les termes des contrats
Xavier Diry soulève un autre problème lié au contrat et spécifique à la France, celui de la gestion d’un véhicule lors du départ d’un salarié : « Les entreprises ont du mal confier à un nouvel arrivant un véhicule déjà utilisé par le passé. Et la restitution anticipée constitue une perte sèche, d’autant que les entreprises souscrivent pour un nouveau véhicule. »
Avec les VR, la restitution demeure une difficulté pour les gestionnaires de flotte. Ces derniers doivent faire en sorte que les frais de remise en état soient les plus bas possibles en fin de contrat. Or, ces frais font souvent l’objet de discussions animées entre gestionnaires et loueurs.
« Les gestionnaires peuvent instaurer des règles pour rendre un véhicule propre et non accidenté, rappelle Bertrand Durand. Les loueurs travaillent en préjudice. Si un véhicule restitué abîmé est évalué à 9 500 euros, et que sa valeur est estimée à 10 000 euros, le loueur ne fera pas payer les réparations mais facturera la différence entre la valeur de revente et l’estimation lors de la restitution. »
« Plus un véhicule est proche d’un VN, plus les valeurs “dévaluation-réparation“ sont proches. Mais ce n’est plus le cas avec un véhicule plus âgé. On va alors imputer un coût de réparation de manière dégressive, sachant que ce qui vaut 100 à trois mois vaudra peut être 40 à 50 à quatre ou cinq ans », ajoute Xavier Diry.
La restitution, un dossier sensible
Pour autant, la perception de ces frais diffèrent. Pour Marie-Claude de Vallon chez Scotts France, ce dossier soulève de nombreuses questions. Illustration avec un cas d’école : « Par le passé, lorsque nos véhicules restitués arrivaient avec une jante abîmée, les experts optaient pour sa réparation pour un montant moyen d’une centaine d’euros. Aujourd’hui, ils demandent le remplacement pur et simple. La facture peut alors très vite grimper et atteindre 450 euros pour une seule jante de certaines marques. » Cette situation et les interrogations qu’elle soulève ont poussé Marie-Claude de Vallon à envisager d’externaliser la remise en état de sa flotte.
Pour Christine Sanvoisin, de NEC France, le constat est inverse : après plusieurs années et un budget « qui a explosé » avec un carrossier, elle a rapatrié le dossier auprès de son loueur afin « d’être facturée en forfait ». Ce qui va dans le sens de Cyrille Moreau pour LeasePlan : « Les clients ont essayé beaucoup de choses dans ce domaine mais ils se rendent compte qu’une facturation de dépréciation coûtera moins cher qu’une réparation ailleurs. »
La moyenne durée en trouble-fête ?
Un ultime élément, extérieur cette fois-ci, pourrait aussi influencer les VR à l’avenir : l’essor de la location moyenne durée. « Elle comble un trou entre la LCD et la LLD avec des véhicules de deux ans. Son développement va apporter de la concurrence et de la matière aux loueurs, ce qui pourrait entraîner une baisse des loyers. Mais il ne faut pas oublier qu’avec la LMD, les amortissements et les délais sont différents », avertit Xavier Diry. À suivre…
Répartition des ventes de VO en fonction du carburant | |||||
Carburant |
Août 2016 |
PDM |
Août 2015 |
PDM |
Prog. |
Essence |
139 919 |
32,72 % |
128 857 |
31,72 % |
8,58 % |
Gazole |
281 177 |
65,76 % |
272 010 |
66,96 % |
3,37 % |
Hybride |
3 184 |
0,74 % |
2 238 |
0,55 % |
42,27 % |
Électrique |
320 |
0,07 % |
312 |
0,08 % |
2,56 % |
Divers |
3 013 |
0,70 % |
2 806 |
0,69 % |
7,38 % |
Sources : AAA sur la base de chiffres provisoires au 31-08-2016, et Analytics Autoscout 24 France. |
Peu à peu, la part du diesel décroît sur le marché de l’occasion. Un constat également valable dans des flottes d’entreprise presque exclusivement diesélisées, même si ce recul demeure encore très limité.
Répartition des ventes de VO par âge | |||||
Âge |
Août 2016 |
PDM |
Août 2015 |
Prog. 16/15 |
Prog. PDM |
Moins de 1 an |
32 904 |
7,7 % |
28 309 |
16,2 % |
10,4 % |
1 an |
26 004 |
6,1 % |
23 492 |
10,7 % |
5,2 % |
2 à 5 ans |
95 135 |
22,2 % |
93 567 |
1,7 % |
– 3,4 % |
6 à 10 ans |
102 477 |
24,0 % |
101 050 |
1,4 % |
– 3,7 % |
11 à 15 ans |
96 998 |
22,7 % |
94 013 |
3,2 % |
– 2,0 % |
16 ans et plus |
74 105 |
17,3 % |
65 792 |
12,6 % |
7,0 % |
Sources : AAA sur la base de chiffres provisoires au 31-08-2016, et Analytics Autoscout 24 France. |
En août dernier, les ventes de véhicules d’occasion de moins d’un an ont nettement progressé, tout comme celles de véhicules de plus de seize ans. La première catégorie peut concerner directement des véhicules professionnels.
Ventes de VO par modèle – Août 2016 | |||||
Modèle |
Août 2016 |
PDM |
Août 2015 |
PDM 2015 |
Prog. 16/15 |
Renault Clio |
31 462 |
7,4 % |
30 023 |
7,5 % |
3,76 % |
Renault Mégane/Scénic |
29 839 |
7,0 % |
30 685 |
7,6 % |
– 2,76 % |
Peugeot 206 |
14 875 |
3,5 % |
14 861 |
3,7 % |
0,09 % |
Citroën C4 |
13 000 |
3,0 % |
11 268 |
2,8 % |
15,37 % |
Renault Twingo |
12 640 |
3,0 % |
12 136 |
3,0 % |
4,15 % |
VW Golf |
12 138 |
2,8 % |
11 853 |
2,9 % |
2,40 % |
Citroën C3 |
11 849 |
2,8 % |
10 782 |
2,7 % |
9,90 % |
Peugeot 207 |
8 407 |
2,0 % |
8 479 |
2,1 % |
– 0,85 % |
Peugeot 307 |
8 329 |
1,9 % |
8 348 |
2,1 % |
– 0,23 % |
VW Polo |
8 000 |
1,9 % |
7 345 |
1,8 % |
8,92 % |
Peugeot 308 |
7 934 |
1,9 % |
6 834 |
1,7 % |
16,10 % |
Citroën Xsara/Picasso |
6 953 |
1,6 % |
7 132 |
1,8 % |
– 2,51 % |
Peugeot 208 |
6 095 |
1,4 % |
4 490 |
1,1 % |
35,75 % |
Renault Laguna |
5 810 |
1,4 % |
6 327 |
1,6 % |
– 8,17 % |
BMW Série 3 |
5 771 |
1,3 % |
5 833 |
1,4 % |
– 1,06 % |
Ford Fiesta |
5 554 |
1,3 % |
5 365 |
1,3 % |
3,52 % |
Opel Corsa |
5 483 |
1,3 % |
5 415 |
1,3 % |
1,26 % |
Audi A3 |
5 048 |
1,2 % |
4 849 |
1,2 % |
4,10 % |
Peugeot 306 |
4 361 |
1,0 % |
4 922 |
1,2 % |
– 11,40 % |
Peugeot 106 |
4 250 |
1,0 % |
4 493 |
1,1 % |
– 5,41 % |
Total |
427 613 |
48,3 % |
406 223 |
48,3 % |
5,3 % |
Sources : AAA sur la base de chiffres provisoires au 31-08-2016, et Analytics |