
Dans le cadre de l’initiative « &Audi », le constructeur allemand et l’institut de sondage Ipsos ont mené une étude consacrée à l’influence des arguments rationnels, des émotions, des valeurs et du style de vie sur l’opinion des individus quant à la conduite autonome. Ipsos a ainsi interrogé par e-mail 21 000 personnes dans neuf pays et sur trois continents (Allemagne, Chine, Corée du Sud, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) entre décembre 2018 et mars 2019.
Les résultats indiquent tout d’abord que 90 % des sondés ont entendu parler de la technologie de conduite autonome, mais seuls 8 % d’entre eux se sentent capables de l’expliquer. En outre, 82 % des répondants se sont déclarés intéressés, principalement en Chine (98 %) et en Corée du Sud (94 %), alors que les Européens se montrent plus réservés, notamment en France (75 %). Les Français sont d’ailleurs les moins nombreux (14 %) à être prêts à payer pour avoir accès à la conduite autonome.
De la curiosité mais aussi de l’anxiété vis-à-vis de la technologie
Tous pays confondus, 62 % des sondés se sont déclarés curieux vis-à-vis de cette technologie et 49 % optimistes, mais 41 % sont aussi suspicieux et 38 % anxieux. Ainsi, 76 % des répondants considèrent que la conduite autonome facilitera l’accès à la mobilité, 72 % qu’elle apportera plus de confort et 59 % plus de sécurité.
Mais en contrepartie, 70 % craignent une perte de contrôle et 66 % les risques résiduels que la technologie ne permet pas d’éviter, tandis qu’ils sont 65 % à s’inquiéter de l’absence d’un cadre légal et 63 % à se demander si la voiture pourra s’adapter à toutes les situations. Sans oublier des réserves du point de vue éthique (62 %) et de la sécurité des données (61 %). 36 % mentionnent également la perte du plaisir de conduire.
Malgré tout, 53 % des sondés aimeraient tester un véhicule autonome, majoritairement pour se garer (35 %) ou dans un embouteillage (34 %). À noter toutefois que 41 % souhaiteraient pouvoir reprendre le contrôle à tout moment, y compris en tant que passager, et que 48 % imaginent que la technologie équipera leur propre véhicule.
Des facteurs socio-démographiques
En parallèle, l’étude révèle que l’acceptabilité sociale du véhicule autonome dépend en grande partie de facteurs socio-démographiques. Ainsi, les moins de 24 ans, les hommes, les personnes ayant un haut niveau d’études et celles ayant des revenus plus élevés sont particulièrement ouverts vis-à-vis de la conduite autonome. Les personnes qui conduisent fréquemment ont également tendance à avoir un avis plus positif sur cette technologie que celles qui conduisent peu. En revanche, le lieu de vie – en ville ou en milieu rural – influence peu l’opinion.
Du « conducteur suspicieux » au « passager avide de technologie »
Enfin, l’analyse des réponses a permis d’identifier cinq profils types. Le « conducteur suspicieux » (14 % des répondants) voit la voiture comme un outil pour se déplacer et préfère conduire lui-même ; il ne s’intéressera au véhicule autonome que lorsqu’une large majorité de la population en utilisera. Ce type de conducteur est particulièrement représenté en France (21 %), mais aussi en Allemagne (26 %) et aux États-Unis (23 %). Le « conducteur réticent » (24 %) est préoccupé par les questions de sécurité et considère que les voitures autonomes devraient d’abord être testées pendant des années avant d’être autorisées sur la route. Il représente 30 % des répondants français. Le « copilote ouvert d’esprit » (30 %) perçoit la technologie de manière positive mais veut pouvoir intervenir à tout moment et posséder sa propre voiture. Le « conducteur avant-gardiste » (16 %) est plus enthousiaste. Enfin, le « passager avide de technologie » (16 %) est convaincu par la technologie et n’est pas effrayé par le fait de laisser le contrôle à la voiture.