
La voiture autonome existe déjà ! Plus précisément, certaines de ses fonctionnalités sont commercialisées aujourd’hui : de nombreux modèles peuvent effectuer un créneau sans que le conducteur ne touche le volant, les régulateurs de vitesse adaptatifs savent accélérer et freiner tout seuls et les systèmes « city safety » peuvent freiner en urgence. De même, certaines limousines allemandes suivent automatiquement un trafic en accordéon à petite vitesse, mais le conducteur doit garder les mains sur le volant, la législation actuelle l’impose encore. Tout cela est déjà disponible et donne un avant-goût de l’automatisation en cours.
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La voiture autonome existe déjà ! Plus précisément, certaines de ses fonctionnalités sont commercialisées aujourd’hui : de nombreux modèles peuvent effectuer un créneau sans que le conducteur ne touche le volant, les régulateurs de vitesse adaptatifs savent accélérer et freiner tout seuls et les systèmes « city safety » peuvent freiner en urgence. De même, certaines limousines allemandes suivent automatiquement un trafic en accordéon à petite vitesse, mais le conducteur doit garder les mains sur le volant, la législation actuelle l’impose encore. Tout cela est déjà disponible et donne un avant-goût de l’automatisation en cours.
Véhicules : de l’autonomie à l’indépendance
Prochaine étape à l’horizon 2020 : dans un premier temps, le conducteur pourra recourir à un « pilote automatique » pour certaines phases de conduite où il ne surveillera plus la route. Mais il devra se tenir prêt à reprendre la main en quelques secondes. Durant les trajets quotidiens, il sera donc soulagé des phases de conduite les plus laborieuses, stressantes ou à risque : bouchons, autoroutes, parkings. Et tant que l’on ne parle pas de véhicules 100 % autonomes, reste le plaisir de reprendre le volant pour la conduite sur petites routes par exemple.
Le but ultime : une voiture capable de réaliser un trajet complet sans intervention du conducteur. Selon les acteurs concernés, cette configuration ne sera pas imaginable sur nos routes avant 2030 à 2035.
Dans une étude publiée cette année, le cabinet américain IHS Automotive/Polk a chiffré ce marché du véhicule autonome : 230 000 ventes globales en 2025 et 11,8 millions en 2035 dont 4,8 millions complètement autonomes, sans commandes pour le conducteur. Soit un total de 54 millions de voitures partiellement ou complètement autonomes sur les routes d’ici 2035 ! Pour les tarifs, IHS Automotive/Polk évalue les suppléments de 5 à 7 000 euros en 2025, à 3 000 euros en 2035.
L’humain est… humain et donc capable d’erreurs : près de 80 % des accidents résultent d’une faute de conduite. C’est exactement pour cela qu’une voiture autonome apporterait des bénéfices en matière de sécurité : vigilance permanente, anticipation, échange d’informations pour un partage de la route plus efficace et sûr. Un taux d’accidents tendant vers zéro reste le but affiché des constructeurs. Plus d’erreurs de jugement, de moments de distraction, d’infractions au code de la route, etc. Et en cas de malaise ou d’assoupissement dans une phase de conduite active, le véhicule saura se garer doucement sur le bas-côté, actionner les feux de détresse et prévenir les secours.
Plus que le confort, la sécurité absolue
Les gains potentiels en vies humaines et en termes financiers seraient considérables. Google évoque la possibilité à terme de diviser par deux les quelque 1,2 million de décès occasionnés par les accidents de la route chaque année dans le monde.
Ces technologies apporteraient d’autres bénéfices, à commencer par le confort, avec une conduite tout en douceur et en anticipation. Et le temps de transport pourrait être utilisé par tous les passagers à bord pour travailler, lire, se relaxer – du moins tant que le système fonctionne en mode tout automatique.
Avantages « collatéraux » : la fluidification du trafic, la baisse de la consommation énergétique du véhicule grâce à une conduite optimisée et donc la limitation de la pollution découlant du trafic automobile. Ces technologies contribuent aussi à encourager, faciliter et rationaliser le covoiturage, l’auto-partage, et à optimiser les moyens individuels de transport (mais les nommera-t-on encore ainsi ?). Enfin, les personnes à mobilité réduite pourraient aussi pleinement bénéficier de voitures entièrement autonomes.
Les constructeurs communiquent plus ou moins activement sur la voiture autonome mais tous travaillent à leur version. Toyota affirme se concentrer sur la recherche autour des aides poussées à la conduite, comme son système de conduite automatique sur autoroute, mais pas sur la voiture autonome au sens strict.
Nissan promet pour sa part une commercialisation à un tarif abordable dès 2020 : sa Leaf électrique autonome a effectué ses premiers tests grandeur nature l’an passé au Japon, avec maintien et changement de file, dépassement, sortie d’autoroute, embouteillage et arrêt au feu rouge.
Toujours au sein de l’Alliance, Renault vient de mettre en avant une version spécifique de sa Zoé, la Next Two, avec Carlos Ghosn au volant, ou plutôt derrière le volant puisque jusqu’à 30 km/h, la petite citadine suit de manière autonome le trafic en « stop and go » et les courbes de la route. Elle dispose aussi d’une fonctionnalité de parking entièrement automatisée. PSA planche aussi activement sur le sujet. Les véhicules à pilotage automatique sont d’ailleurs partie prenante du plan pour la nouvelle France industrielle du ministère du redressement productif. Et différents groupes de travail ont été créés pour aider à la définition d’une législation adéquate.
Les grandes manœuvres des constructeurs
De son côté, Mercedes a mené l’an passé un test grandeur nature en conduite autonome : une Classe S Intelligent Drive a parcouru une centaine de kilomètres sur les autoroutes et routes allemandes en conditions normales de circulation.
Volvo lance aussi un programme de test grandeur nature en Suède à l’horizon 2017 avec pas moins de cent voitures capables de conduite et de parking en mode autonome. Et le suédois a participé au projet européen Sartre de trains de véhicules sur autoroutes. Enfin, Ford USA annonce s’être associé au MIT et à l’université de Stanford pour avancer dans son programme de mobilité autonome.
Dans ce même domaine, les équipementiers constituent bien sûr des acteurs fondamentaux. Toute une batterie de radars, télémètres lasers, caméras, avec dans certains cas une connexion haut débit, permettent au véhicule de rassembler et digérer l’immense volume d’informations nécessaires à sa conduite sans conducteur.
Les équipementiers, source de technologie
Valeo et Safran ont annoncé un partenariat de recherche sur le véhicule autonome et l’assistance au pilotage. Continental a noué un partenariat avec IBM pour un système de recueil de données basé sur la mise en commun des informations en temps réel sur le trafic.Bosch a présenté pour sa part son système de parking automatique, en série dès cette année chez un constructeur non révélé : hors du véhicule, le conducteur pilote la manœuvre à l’aide de son smartphone comme télécommande. Avantage, même des places en épi assez serrées deviennent accessibles. Une première étape avant l’automatisation totale du stationnement : le conducteur laissera le véhicule à l’entrée du parking, le système se chargera de trouver une place et de se garer tout seul.
Valeo travaille à des solutions similaires avec son Valet Park4U, tout comme Continental avec le Park Pilot. Renault et Honda, entre autres marques, planchent aussi sur leurs solutions.
Mais avant de construire des systèmes si complexes, des questions restent posées. Quelle seront la fiabilité de ces systèmes (calculateurs, action du véhicule, communication) et leur résistance au piratage ? En cas d’accident, comment se partageront les responsabilités entre constructeur, infrastructure et conducteur ? Comment la législation devra-t-elle évoluer pour autoriser le véhicule à prendre les commandes ?
D’un point de vue plus sociologique, des changements de mentalité seront nécessaires et prendront du temps.
Une acceptation pas toujours évidente
Ces technologies seraient diversement acceptées selon les régions du monde. Une récente étude de Continental révèle que 79 % des Chinois seraient déjà conscients des bénéfices de la conduite automatisée avec le véhicule prenant les commandes, tandis que seuls 53 % des Allemands se déclarent prêts à accueillir de telles technologies. Des chiffres en toute logique inversement proportionnels au nombre d’automobilistes qui déclarent prendre du plaisir au volant dans ces pays… Une révolution technologique, certes, mais aussi une révolution culturelle.
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