Véhicules utilitaires légers : vers une reprise électrique

Ford : renouvellement

Ford est en plein bouleversement de sa gamme de véhicules utilitaires légers, avec les lancements des prochains Transit Courier, Transit Connect, Transit Custom et Ranger, programmés pour la seconde partie de 2023 ou le début 2024. En 2022, le constructeur a vu ses ventes baisser de 8,3 % dans un marché à – 19 %, mais avec un accroissement de sa part de marché de 0,9 point à 7,8 %, contre 6,9 % en 2021.

Les deux fourgonnettes Transit Courier et Connect demeurent les modèles qui ont le plus progressé en 2022, soit + 1,6 point à 5,1 % de part de segment, contre 3,5 % en 2021. Le Transit Connect a été le premier modèle importé de son segment, porté notamment par la version éthanol-E85. Le Transit Custom a affiché + 0,4 point à 11,4 %, et reste le premier modèle importé sur le segment pour la quatrième année consécutive. Les ventes de Transit 2T, soutenues par l’E-Transit électrique, ont affiché + 0,6 point à 6,2 %. Côté pick-up, Ford rappelle que « le Ranger reste le premier modèle importé pour la huitième année consécutive, avec une hausse de 1,8 point et une part de marché de 39,2 %. »

2022 – Marché entreprises : les dix premiers VUL

En électrique

Les ventes de VU 100 % électriques ont, selon Ford, doublé en 2022, à 3,7 % des immatriculations, contre 1,7 % en 2021. « L’E-Transit a été le VU électrique le plus vendu sur son segment et Ford avance sur le marché en renforçant son offre avec les lancements des E-Transit Custom et E-Transit Courier. Pour 2023, nous continuons de croître sur le marché du pick-up avec le Ranger et le lancement d’une dernière génération incluant de toutes nouvelles versions, comme les Wildtrak X et Tremor », souligne Ford. Le constructeur compte aussi sur son écosystème Ford Pro pour, entre autres, « accompagner les clients dans leur activité et dans leur transition vers l’électrique. »

Iveco : en mode alternatif

Selon Amaury Bouchet, directeur commercial France utilitaires d’Iveco, « le marché 2022 a subi une baisse de 17,6 %, soit près de 91 000 véhicules en moins du fait de la pénurie de semi-conducteurs. Sur ce marché, le Daily a généré 18 % des immatriculations, soit un gain de 1,2 point par rapport à 2021 et sa meilleure part de marché depuis 2009. Et les facturations sont restées à un très bon niveau, avec plus de 17 600 véhicules facturés. » Sur le segment des bennes, le Daily a ainsi gagné 4 points et maintenu sa position de n° 1 avec 34,2 % du marché. En fourgons, Iveco a conservé sa position de n° 2 en France, avec 13,4 % du marché.

GNV et électrique

Pour leur part, les versions au gaz naturel (GNC) ont généré 40 % des facturations, soit plus de 1 000 véhicules. Si les modèles à énergies alternatives ont représenté environ 3 % du marché en 2022, Amaury Bouchet pense que ce chiffre devrait atteindre rapidement les 6 %, « du fait de l’engagement de plus en plus important de nos clients dans la transition énergétique et le déploiement des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité). » Dans ce cadre, Iveco mise sur son offre double GNV/BioGNV et électrique. L’eDaily, lancé fin 2022, a été, selon Iveco, « bien accueilli par nos clients. Nous avons déjà engrangé plusieurs commandes significatives dont un engagement de Petit Forestier pour 2 000 véhicules », note ce responsable. Et les premières livraisons devraient avoir lieu à la fin du premier semestre.

MAN : HVO et électrons

Selon MAN, « le marché du VU a reculé de 25 % en 2022 par rapport à 2021, sur fond de crise des semi-conducteurs et de hausse des coûts des matières premières. » MAN a conclu 2022 sur une part de marché de 2,3 %. « Les ventes des VU électriques ont fortement augmenté l’an passé, mais ces modèles ne constituent encore qu’une faible proportion du marché », ajoute cette filiale de Volkswagen.

Outre son eTGE électrique, MAN propose aussi, dans sa gamme de VU, le biocarburant HVO. « Nos ventes d’eTGE restent stables. Par ailleurs, nous travaillons à un nouveau modèle avec Volkswagen », annonce le constructeur. L’année 2023 aussi sera celle du retour de versions qui avaient disparu du fait des contraintes de production : roues jumelées, propulsion roues simples, etc. « Le retour de la gamme Heavy Duty nous permet d’étendre notre gamme carrossée sur la base du TGE : vans à chevaux, camping-cars, dépanneuses, etc. », rappelle MAN.

Mercedes-Benz Vans : électrification

Mercedes-Benz Vans France estime avoir réalisé une année 2022 « solide », malgré les contraintes liées à la crise des semi-conducteurs et des approvisionnements. L’année dernière, le constructeur, avec 19 072 immatriculations en baisse de 16,7 %, a mieux résisté que le marché à – 19,5 %. Mercedes-Benz a ainsi été le troisième importateur de VUL en France, son cinquième marché mondial. « Avec 2 045 immatriculations (+ 35 %), le dernier Citan a réussi son entrée sur le marché en première année pleine, gagnant 1 point de part de marché », explique Mercedes.

En 2022, et pour la première fois, le constructeur a écoulé plus de 1 000 modèles électriques dans l’Hexagone, exactement 1 003 unités contre 868 en 2021, soit une croissance de 16 %. « Cela a représenté 4 % de notre mix global, avec des eSprinter pour près de la moitié. Comme en 2021, l’eSprinter s’est classé premier l’an passé sur le segment S3 électrique en France, avec 515 immatriculations (498 en 2021) », expose la marque.

En 2023, Mercedes va élargir son portefeuille avec le lancement des versions longue et cabine approfondie Mixto des Citan et Classe T, des modèles qui se déclineront en eCitan et EQT électriques. En France, la marque entend doubler son mix en électrique en 2023, alors que la nouvelle génération d’eSprinter ne sera disponible qu’à partir du début 2024.

Nissan : le Townstar EV en vedette

Chez Nissan, l’année 2022 a été perturbée par des problèmes d’approvisionnement et par l’arrêt, au 31 décembre 2021, des Navara et e-NV200. « Dans un marché en recul de 20 % par rapport à 2021, avec des disparités selon la taille des véhicules, la marque a clos 2022 avec une évolution de ses volumes en ligne avec la tendance du marché à – 23 % », détaille Guillaume Dirrig, directeur des ventes de Nissan France. L’an passé, les volumes du couple NV250-Townstar ont ainsi diminué de 2 %, ceux du Primastar ont rebondi de 6 % et ceux de l’Interstar se sont repliés de 15 %.

« La bonne nouvelle, reprend Guillaume Dirrig, c’est que nos parts de segment se sont accrues dans deux segments sur lesquels Nissan utilitaires s’est concentré, avec + 0,3 point pour les fourgons moyens et + 0,1 point pour les gros fourgons. Quant au segment des petits fourgons, la marque voit sa part de marché ne perdre que 0,1 point, alors qu’il s’agissait d’une année de transition avec le lancement du récent Townstar uniquement en essence. L’arrivée de la version 100 % électrique Townstar EV va nous permettre de retrouver la croissance sur ce segment en 2023. »

Le diesel en recul

Cette année, Nissan améliore ses délais d’approvisionnement en véhicules, notamment grâce à la simplification de ses gammes et l’apparition de séries limitées. Selon la marque, le segment des fourgonnettes devrait progresser avec une hausse de la part des ventes des versions électriques, tout comme des motorisations essence. Et la part du diesel devrait continuer à se réduire. 2023 sera donc l’année de la commercialisation du Townstar EV électrique et celle des versions L2, L2 cabine approfondie et plancher-cabine de ce modèle. « Nous espérons atteindre les 2 600 unités en 2023 », anticipe Guillaume Dirrig.

Renault : le Trafic E-Tech cet été

« Le mix énergétique du marché du VU est demeuré stable en 2022, avec 85 % de diesel et une part de l’électrique qui a gagné 2 points à 4,8 %. La part des véhicules électriques chez Renault, avec environ 5 %, se situe légèrement au-dessus du marché et devrait se renforcer avec l’arrivée du Trafic Van E-Tech Electric l’été prochain. À noter que la proportion des fourgonnettes électriques de Renault en France atteint environ 12 %, pour une tendance du marché à 7 % », avance John Cleworth, directeur VU et clients professionnels au sein de la direction commerciale France.

L’électrique perce, l’essence se renforce

En 2023, l’électrification devrait se poursuivre : « Avec 5 %, on ne parle plus d’un marché de niche et on ne voit pas de percée significative des autres énergies, même si l’essence se renforce sur le segment des fourgonnettes », note John Cleworth. Cette année verra aussi le lancement du Trafic E-Tech et du Kangoo Van L2 qui devrait peser 20 à 25 % des volumes de Kangoo.

Pour maintenir ses parts de marché, Renault compte toujours sur son réseau spécialisé Pro+ mais aussi sur ses nouvelles solutions de gestion de flotte avec Mobilize Fleet et Mobilize Data Connect pour les clients flottes.

Stellantis : vers le 100 % électrique

Pour les marques de Stellantis (Citroën, Fiat Professional, Opel, Peugeot), le marché du VUL a conclu 2022 en retrait par rapport à 2021, du fait des problèmes de production liés à la pénurie de composants ainsi que, plus récemment, en raison de difficultés logistiques et de livraison. « Nous sommes toujours touchés mais dans des proportions bien plus faibles qu’au plus fort de la crise. Il reste compliqué de faire des prévisions de retour à la normale dans le contexte actuel », souligne Stellantis. Le groupe s’arroge cependant un peu plus de 40 % du marché hexagonal.

« Le marché des VU 100 % électriques a particulièrement progressé en 2022 pour atteindre, au dernier trimestre, plus de 7 % des immatriculations », affirme le constructeur. Qui cible cette année 10 % de ses ventes de VU en 100 % électrique, dans un marché porté par le développement des ZFE-m, mais aussi par les prix élevés du gazole et des incitations gouvernementales fortes pour l’électrique. « Le groupe Stellantis a représenté près de 47 % des ventes de ce segment en 2022. Nous proposons une alternative 100 % électrique dans chaque segment, et une offre hydrogène avec l’e-Expert Hydrogen. Au cours des dernières périodes, les VU électriques ont généré 10 % de nos commandes », conclut Stellantis.

Toyota : en mode Professional

En 2022, dans un marché en recul de 20 % par rapport à 2021, Toyota Professional a vu ses immatriculations de VU baisser de 3 %, avec une part de marché de 2,7 %, à + 0,4 point. « L’an passé, le Proace City a maintenu une part de marché de 2,6 % dans un segment très touché par le repli des immatriculations ; le Proace a renforcé la sienne à 2,1 % (+ 0,4 point) et le Hilux a consolidé sa place en haut du segment avec une part de marché de 35,6 % (+ 3,2 %), énumère le constructeur. En 2023, nous estimons que le marché dans sa globalité restera assez stable, que ce soit sur les segments ou en termes de mix énergétique. Les véhicules électriques pèsent 16 % des ventes de Proace City et 11 % des ventes de Proace. »

Depuis le 1^er janvier 2023, la marque Toyota Professional est l’unique point d’entrée pour tous les professionnels. Elle est née de la fusion des deux marques du constructeur destinées à cette clientèle : Toyota Business pour les véhicules d’entreprise et Toyota Professional pour les VU. « Toyota Professional a pour objectif d’accompagner tous les professionnels dans leurs différents besoins de mobilité. Cette ambition s’illustre avec le renforcement de la gamme pour couvrir l’ensemble des besoins, avec toutes les technologies (thermique, hybride, hybride rechargeable, électrique et hydrogène), mais aussi avec le renouvellement de la Beyond Zero Academy, le programme d’accompagnement de la marque à l’éco-conduite », rappelle Toyota.

Volkswagen Véhicules Utilitaires : l’ID.Buzz se lance

Le marché 2022 du VU a été très difficile avec environ 315 000 immatriculations, en repli de 20 % par rapport à 2021, selon Volkswagen VU. « Avec 14 400 immatriculations, nous sommes 5,9 % en dessous de 2021 en volume. Mais nous gagnons 0,7 point de part de marché, avec + 0,4 point en VU et + 3,8 % en VP grâce au Multivan et à l’ID.Buzz. Nous perdons un peu de volume par rapport à 2021, ce qui est principalement dû aux niveaux de production. Toutefois, nous nous en sortons mieux que le marché et gagnons en parts de marché », explique Ghislain Laffite, directeur de Volkswagen VU France.

Côté nouvelles énergies, Volkswagen VU compte sur l’ID.Buzz lancé fin 2022. « Nous avons de très fortes ambitions avec ce produit pour deux raisons : il s’agit du premier VU conçu sur une plate-forme électrique qui offre une autonomie confortable de 414 km, et il est utilisable au quotidien par un professionnel. Avec l’ID.Buzz, nous avons clairement l’ambition d’électrifier un marché du VU en retard par rapport à l’électrification du marché du VP », prévoit Ghislain Laffite.

GNV et Amarok

En 2022, 5 % des livraisons de la marque ont concerné des VU électriques (ID.Buzz et eCrafter) ; Volkswagen VU a prévu de porter ce taux à 24 % grâce à l’ID.Buzz. Pour mémoire, la marque dispose aussi d’une version GNV de son Caddy. Enfin, 2023 sera aussi l’année du lancement du dernier Amarok avec une version double cabine quatre places pour éviter le malus. « Nous avons pour ambition de vendre plus de 1 000 Amarok par an en année pleine », annonce Ghislain Laffite.