
Le contexte économique est plus positif qu’il y a deux ans, relève Francis Harnie, jusque récemment directeur de Peugeot professionnel France. Certaines sociétés renouvellent en embauchant des personnes qui ont besoin de mobilité. Avec la fin de la prime à la casse et un marché des particuliers en net ralentissement, le créneau des entreprises s’impose comme un enjeu majeur pour les constructeurs : « Pour nous, c’est un segment de marché important, sur lequel nous espérons nous développer, notamment en matière de VU », commente Philippe Peyrard, directeur du département des ventes aux entreprises et VU pour Opel Business Services.
Du côté des...
Le contexte économique est plus positif qu’il y a deux ans, relève Francis Harnie, jusque récemment directeur de Peugeot professionnel France. Certaines sociétés renouvellent en embauchant des personnes qui ont besoin de mobilité. Avec la fin de la prime à la casse et un marché des particuliers en net ralentissement, le créneau des entreprises s’impose comme un enjeu majeur pour les constructeurs : « Pour nous, c’est un segment de marché important, sur lequel nous espérons nous développer, notamment en matière de VU », commente Philippe Peyrard, directeur du département des ventes aux entreprises et VU pour Opel Business Services.
Du côté des PME, les gestionnaires des parcs mettent à profit la concurrence accrue pour choisir au mieux leurs véhicules. Au coeur des arbitrages, le calcul du TCO et, de plus en plus souvent, l’argument du CO2 : non seulement comme un élément du calcul des charges mais aussi pour mettre en avant l’image des entreprises, même pour les plus petites d’entre elles. « Elles apprécient l’agrément de conduite : elles ne veulent pas de motorisations faibles mais sont aussi attentives aux rejets de CO2 à cause des taxes », indique Olivier Lecluse, responsable des ventes flottes de Mazda France.
Des PME sensibles aux coûts et aux émissions de CO2
Ainsi, chez Luxottica France, filiale du fabricant italien de montures optiques et de lunettes de soleil, le choix des véhicules est en partie guidé par les décisions prises par le siège italien. Mais il reste ensuite à chaque pays à l’adapter aux spécificités locales. « À titre écologique et fiscal, nous accordons une grande importance aux rejets de CO2. Nos véhicules affichent un taux moyen de 129 g/km », note Sonia El Mahjoub, gestionnaire de la flotte de l’entreprise implantée à Sophia Antipolis dans les Alpes-Maritimes (06). Pour Luxottica France, Sonia El Mahjoub gère 110 véhicules en LLD et 10 en LCD, destinés essentiellement à la force de vente et aux cadres, pour un kilométrage qui varie entre 60 000 et 150 000 km par an. Mais ce critère du CO2 n’est pas forcément encore pris en compte par toutes les entreprises : « Quand nous avons fait le choix de la LLD, les émissions n’ont pas été déterminantes, retrace Jenkiz Saillet chez Novacel. Nous avons retenu deux modèles : l’un, confort et standing, avec l’Audi A3, et l’autre avec la Ford Focus pour les commerciaux qui souhaitent avoir une participation plus faible. À l’origine, le CO2 n’est pas entré en ligne de compte. Mais si nous devions changer de politique, nous prendrions des voitures avec des émissions les plus basses possibles. Au-delà du coût, c’est aussi dans un esprit de développement durable. »
« Des voitures mieux équipées avec des moteurs moins puissants », résume Francis Harnie chez Peugeot à propos des PME. Et le choix des équipements peut privilégier directement la sécurité mais s’oriente aussi vers le confort. « Pour les voitures achetées, nous prenons les options de sécurité suivantes : GPS, téléphone Blue Tooth et régulateur de vitesse », énumère pour sa part Jérôme Arsac, responsable de la flotte de Logo, fabricant de lunettes implanté dans le Jura.
Chez Novacel, deux modèles ont été retenus pour les commerciaux. L’un confort et standing avec l’Audi A3 (à gauche), l’autre avec la Ford Focus (à droite).
Mieux anticiper et valoriser les prix de revente
Autre élément déterminant des arbitrages, cette fois-ci pour des véhicules en acquisition, l’anticipation du prix de revente. « Il faut que les véhiculent se revendent bien et vite, poursuit le responsable de Logo. Le break BMW Série 3 se revend bien au bout de 120 000 km. » Un point complété par Sonia El Mahjoub, pour Luxottica : « Dans nos véhicules, nous intégrons des packs business afin de bénéficier de taux financiers avantageux grâce une meilleure valeur de revente », complète la responsable.
Mais si toutes les PME-PMI cherchent à sélectionner au mieux les véhicules qu’elles intègrent à leur flotte, elles peuvent aussi rencontrer des limites. « Nous prenons en compte le CO2 mais comme notre usine se situe à la montagne, il nous faut des 4X4. Nous sommes donc pénalisés », reprend Jérôme Arsac, pour Logo. Difficile également de choisir au mieux les véhicules quand ceux-ci… ne sont pas disponibles. « Nous avons opté pour Volkswagen et Peugeot… en fonction des disponibilités », rappelle le responsable de l’enseigne Audionova, Jean-Louis Joly, dont la flotte date de l’année dernière. Alors qu’il aurait préféré uniformiser son parc, ce dernier s’est trouvé confronté à de « gros problèmes de disponibilités » chez les concessionnaires locaux auxquels il s’est adressé.
Un marché des entreprises en pleine croissance
Les initiatives des constructeurs pour adapter véhicules et services aux exigences des entreprises semblent porter leurs fruits. Déjà, chez Peugeot, on annonce pour les cinq premiers mois de l’année une progression de 12 % pour les véhicules de société, avec des hausses de 15 % sur les VU et de 20 % sur les fourgons. Pour le constructeur au lion, l’objectif est rempli d’une voiture de société sur cinq véhicules Peugeot en France. « Pour nous, le fleuron demeure pour l’instant la 508 lancée en berline en février et en SW en mars. Avec ce modèle, c’est la première fois que nous voyons un véhicule partir tout de suite en société. Depuis avril, nous réalisons 20 % de notre chiffre avec la 508. D’habitude, pour les véhicules de société, il faut lancer le produit et la voiture prend sa vitesse de croisière quatre à six mois après », observe Francis Harnie, de Peugeot professionnel. Le constat ne paraît pas très différent chez les loueurs : « À la fin mai 2011, nous avons eu plus de 40 % de progression par rapport à l’année dernière, liée à une reprise d’activité dans tous les domaines de fleet : très grands comptes ou comptes médiums que l’on peut associer aux PME-PMI », assure Pascal Vanberversluys, directeur de marché chez GE Capital Fleet Services. De bons résultats que le loueur compte vraisemblablement renouveler l’année prochaine…
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