Véhicules d’occasion 2015 : un marché en légère progression

Les tendances se confirment. Si le marché du VN s’est bien tenu en 2015, les statistiques des ventes de VO offrent aussi matière à réjouissance. Le baromètre AutoScout24 parle même d’année record.

Dans les faits, 5 562 164 immatriculations ont été enregistrées l’an passé, soit un volume jamais atteint depuis 2007 et ses 5 570 770 unités. À l’époque, la crise financière et automobile était encore à venir ; elle serait bel et bien derrière nous désormais. Cela étant, le marché du VO a bien résisté dans les années difficiles : les volumes n’ont baissé que de 2 à 3 % par rapport au niveau de 2007, quand le marché VN perdait plus de 20 % après la suppression de la prime à la casse.

Dans le détail, les motorisations essence ont gagné 1 point en 2015 au détriment du diesel. Autre enseignement, les marques françaises ont occupé les trois premières places sur ce marché du VO. Quant à la moyenne d’âge des VO vendus, elle s’est accrue encore à 8,9 ans. Dernier élément d’analyse, les VO ont été majoritairement achetés dans les zones rurales. En décembre 2015, le marché du VO est resté sur une dynamique positive avec une hausse de 2 % de ses volumes par rapport à décembre 2014 à 460 324 unités. Et sur cette période, le marché du neuf a confirmé son redressement avec une forte croissance de 11 %. Sur l’ensemble de 2015, le marché VN a gagné 6,8 % pour atteindre 1 917 230 unités.

L’essence gagne du terrain

Si les parts respectives de l’essence et du diesel s’étaient stabilisées en 2014, le rééquilibrage s’est fait plus net en 2015 sur le marché du VO. Ainsi, l’essence a gagné 1 point de part de marché, et le diesel a diminué dans une proportion identique. Quant à l’hybride, sa part de marché est passée de 0,47 % en 2014 à 0,58 % en 2015. Mais avec 32 521 unités en 2015, ses volumes sont restés confidentiels.

L’électrique s’est aussi montré discret : 0,07 % des immatriculations de VO en 2015 ont adopté cette technologie. Avec 3 730 unités, l’électrique est demeuré de fait ultra-minoritaire (voir le tableau ci-dessous et l’encadré).

Un « Dieselgate » aux effets limités

Au cours du dernier trimestre 2015, l’affaire Volkswagen s’est relativement ressentie dans les statistiques de ventes de VO. La marque a perdu du terrain alors que les autres labels du groupe n’ont pas souffert d’effets néfastes bien qu’ils embarquent aussi les moteurs incriminés.

Volkswagen a perdu 0,55 % de ses volumes au dernier trimestre 2015 par rapport au dernier trimestre 2014. Mais sur cette période, Audi a progressé de 1,82 %, Seat, de 1,63 %, Skoda de 5,16 % et Porsche de 5,51 % (voir le tableau ci-dessous et l’encadré).

Les français aux trois premiers rangs

Les volumes cumulés des marques françaises ont mobilisé plus de la moitié des ventes de VO à 55,5 % en 2015, une position en léger recul par rapport à 2014. Leader du marché, Renault est resté stable. La part de marché de Peugeot, médaille d’argent, est passée de 19,14 % à 18,79 % mais ses volumes ont augmenté de 1 042 622 à 1 044 972 unités. Citroën a fait mieux que le marché avec une hausse de 2,54 % de ses volumes.

Le premium a de son côté réalisé de bonnes performances et les trois marques allemandes ont sorti leur épingle du jeu avec une croissance de leurs volumes proche des 5 %. Parmi les trois marques qui ont le plus progressé figurent Kia (+ 15,92 %), Nissan (+ 13,65 %) et Dacia (+ 11,37 %). Seuls les italiens Fiat (- 1,19 %) et Alfa Romeo (- 2,20 %) ont perdu du terrain en 2015 (voir le tableau au début de cet article).

Deux étrangères dans le Top 10

Les modèles les plus vendus sur le marché français du véhicule d’occasion ont été, dans l’ordre, les Renault Clio, Renault Mégane/Scénic et Peugeot 206. Les deux premières, locomotives de la marque au losange, ont totalisé à elles seules 15 % des ventes de VO en France.

Dans les dix premières places, seuls deux modèles proviennent de l’étranger et, plus précisément, d’Allemagne : Volkswagen positionne la Golf au sixième rang et la Polo au dixième. Le premier modèle premium pointe à la quatorzième place : il s’agit de la BMW Série 3 (voir le tableau ci-dessous).

Le VO prend de l’âge

Les statistiques montrent aussi un vieillissement de l’âge des VO achetés par les Français. Entre 2014 et 2015, la part des véhicules de plus de 10 ans dans le marché global est passée de 36,2 % à 37,6 %. Quant aux véhicules de plus de 18 ans, ils constituent désormais près de 10 % des immatriculations (9,7 %).

L’âge moyen des véhicules qui s’échangent sur le marché du VO ne cesse de s’allonger, de près d’un an sur la dernière décennie, pour s’établir à 8,9 ans en 2015 (voir le tableau ci-contre).

Un marché concentré dans les zones rurales

À étudier les statistiques en fonction des zones géographiques, il apparaît que les volumes échangés dans les zones rurales ont été plus importants que dans les régions où se concentrent les grandes agglomérations urbaines.

À titre d’exemple, la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon a totalisé plus de 100 VO pour 1 000 habitants, quand la région parisienne n’affichait que 63 VO pour 1 000 habitants. Cela étant, l’Île-de-France concentre la plus grande proportion d’habitants et reste la première région en volume avec 751 212 transactions, soit une progression de 1,7 %, inférieure à celle du marché.

Des ventes aux enchères plus dynamiques

Selon le Conseil des Ventes Volontaires, les ventes aux enchères de VO ont généré 1,166 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2015, soit + 15 % par rapport à 2014 qui avait déjà enregistré une croissance de 5,1 %.

Ce chiffre d’affaires a représenté un volume de 231 000 véhicules, soit une hausse de 14 %. Les ventes aux enchères ont donc pesé 4,1 % du marché du VO en 2015 contre 3,7 % en 2014. Le canal d’internet ne cesse de prendre de l’importance et ses volumes ont bondi de 29 % en 2015, à 56 % des ventes totales du secteur.

Quant au prix moyen des VO vendus aux enchères, il est s’établi à 5 000 euros en 2015. VP Auto est resté le premier acteur national avec 284 millions d’euros de montants adjugés (+ 33 % par rapport à 2014), suivi par BCAuto Enchères à 280 millions d’euros de transactions

(+ 24 %), et Alcopa Aunction qui, à 167 millions d’euros, a gagné 3 % par rapport à 2014. Les cinq premiers groupes ont rassemblé 74 % du montant des enchères enregistrées.

Un début 2016 en demi-teinte

Pour la troisième consécutive en 2016, le marché du VO a démarré l’année en baisse. En janvier, 424 394 véhicules ont changé de mains, soit un recul de 1,8 % par rapport à janvier 2015. Cela étant, à jours ouvrables équivalents, le marché a crû de 3 %.

Le segment des VO de moins d’un an a vu ses volumes progresser de 6,3 %, quand la tranche des 1 à 5 ans a accusé un repli de 7,9 %. Quant au volume de VO de plus de 5 ans, soit 68,6 % du marché, il est demeuré stable à – 0,2 %.

Profitant de l’année bissextile et d’un jour ouvrable supplémentaire, février a vu les ventes de VO augmenter de 7,8 %. Sur cette période, la part de marché des VO de moins de 1 an a crû de 14,3 %, au détriment du segment des 2 à 5 ans.

Un marché stable en 2016

Si en 2015 le marché du VO a retrouvé ses volumes d’avant la crise, sa croissance s’est limitée à 2,1 points par rapport à 2014. Le marché est resté peu sensible aux aléas de la conjoncture économique et a montré une stabilité remarquable sur le long terme.

Mais si 2015 s’est affirmé comme une année faste, parler d’explosion ne reflète pas la réalité. À part quelques évolutions minimes, le marché du VO conserve sa physionomie d’année en année et ne devrait pas connaître de bouleversements en 2016 (voir notre article).