
Contrairement aux véhicules thermiques, les modèles électrifiés – hybrides, hybrides rechargeables et 100 % électriques, sont dans l’air du temps et leur TCO n’y est pas pour rien. Leur image positive séduit des entreprises et des collaborateurs soucieux de la RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise). L’électrique permet aussi de se conformer aux impératifs de la LOM (loi d’orientation des mobilités) et des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité).
Lorsqu’il s’agit de calculer le TCO d’un véhicule, la dépréciation reste un poste central qui amène à calculer la valeur résiduelle (VR) de ce véhicule, thermique ou électrique. Et dans...
Contrairement aux véhicules thermiques, les modèles électrifiés – hybrides, hybrides rechargeables et 100 % électriques, sont dans l’air du temps et leur TCO n’y est pas pour rien. Leur image positive séduit des entreprises et des collaborateurs soucieux de la RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise). L’électrique permet aussi de se conformer aux impératifs de la LOM (loi d’orientation des mobilités) et des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité).
Lorsqu’il s’agit de calculer le TCO d’un véhicule, la dépréciation reste un poste central qui amène à calculer la valeur résiduelle (VR) de ce véhicule, thermique ou électrique. Et dans ce cadre, la définition de la loi de roulage (couple durée-kilométrage) est un facteur déterminant pour établir le loyer. Avec ce constat, le TCO des véhicules zéro émission demeure plus avantageux pour les gros rouleurs. Mais les conditions de recharge (disponibilité des infrastructures, puissance des bornes, etc.) et le financement et la capacité de la batterie sont aussi à prendre en compte.
Match électrique/thermique – Renault Zoé et Clio Coûts d’usage et prix de revient kilométrique |
Durée/kilomètres | Renault Zoé électrique Business R110 •Prix catalogue : 28 917 € HT (bonus 4 000 € ; prix net : 24 917 €) | Renault Clio hybride essence Business •Prix catalogue : 19 833 € HT | Renault Clio essence Business • Prix catalogue : 17 452 € HT |
48 mois/60 000 km | 18 600 € soit PRK : 0,310 € | 18 512 € soit PRK : 0,309 € | 19 042 € soit PRK : 0,317 € |
48 mois/80 000 km | 19 847 € soit PRK : 0,248 € | 20 502 € soit PRK : 0,256 € | 21 361 € soit PRK : 0,267 € |
48 mois/100 000 km | 21 658 € soit PRK : 0,217 € | 23 118 € soit PRK : 0,231 € | 24 251 € soit PRK : 0,243 € |
48 mois/120 000 km | 23 295 € soit PRK : 0,194 € | 25 600 € soit PRK : 0,213 € | 27 079 € soit PRK : 0,226 € |
Selon le TCO Scope 2021 de l’Arval Mobility Observatory, la Zoé électrique l’emporte face aux Clio hybride essence et essence du fait de son bonus à l’achat et de la faiblesse de son coût énergétique, et ce, alors que son prix catalogue demeure nettement plus élevé.
Une question de kilométrage
Revenons au kilométrage. Généralement, un véhicule diesel parcourt 1 300 à 1 500 km par mois, contre 1 000 km pour un modèle essence, soit la même loi de roulage qu’un modèle électrique de dernière génération, quand les précédentes roulaient 600 à 800 km.
« Sur le segment des VP, je raisonne en TCO et l’électrique apparaît 20 à 30 % moins cher que le thermique, constate Maxime Sartorius, fondateur et président du fleeteur Direct Fleet. Mais l’électrique demeure plus compétitif pour les gros rouleurs. » Plus précisément, à moins de 1 000 km par mois, le TCO du thermique est meilleur ; les coûts s’équilibrent à 2 000 km et, à partir de 3 000 km, l’électrique prend l’avantage. « C’est un problème car l’électrique est plus adapté aux parcours mensuels aux alentours de 1 000 km », souligne Maxime Sartorius.
« Si le kilométrage mensuel passe de 1 000 à 600 km, cette différence de 400 km va rajeunir le véhicule électrique pour la cotation, valide Yoann Taitz, responsable régional estimations et données pour la France et le Benelux d’Autovista, spécialiste de l’information automobile. Au lieu de 36 mois, le véhicule va être financé sur 28 mois. La durée à financer sera moins longue et les loyers plus attractifs. En général, les contrats de location des véhicules électriques courent sur 36 mois et 40 000 km, sauf pour les modèles de Tesla qui roulent davantage grâce à une autonomie plus étendue », poursuit Yoann Taitz.
Chez Alphabet, les contrats de LLD des véhicules zéro émission présentent ainsi des durées et des kilométrages autour des 12 000 km par an. « Le profil d’utilisation reste plutôt urbain avec des trajets quotidiens aux alentours de 40 km, observe Julien Chabbal, directeur des ventes et marketing de ce loueur. Les loyers financiers associés aux services pèsent la moitié du TCO en moyenne, calcule Julien Chabbal. Et ce sont surtout l’énergie et la fiscalité incitative qui font pencher la balance du côté de l’électrique. »
L’impact de la fiscalité
Du point de vue financier, la fiscalité de l’électrique se veut de fait particulièrement attractive – si elle ne change pas à l’avenir… Au-delà du bonus, réduit à 5 000 euros depuis juillet 2022 contre 6 000 euros auparavant, l’abattement de 50 % sur les avantages en nature (AEN) peut aboutir à une différence de 250 à 300 euros sur le brut du bulletin de salaire mensuel. L’exonération de TVS et le plafond plus élevé de l’amortissement non déductible complètent ces avantages fiscaux. Pour mémoire, ce plafond de déductibilité est porté à 30 000 euros TTC lorsque le véhicule affiche un taux d’émissions de CO2 inférieur à 20 g, soit celui d’un véhicule électrique, et à 20 300 euros TTC lorsque le véhicule émet de 20 g à 49 g, soit un véhicule hybride rechargeable.
Autre atout : avec des pièces en moins grand nombre, des frictions atténuées et une fiabilité supérieure, le moteur électrique demande moins d’entretien. Parallèlement, la vie des batteries s’allonge. Pour toutes ces raisons, le véhicule électrique suppose moins d’interventions, tombe moins en panne et nécessite moins de fluides et de contrôles. « La situation varie selon les modèles, mais l’entretien reste entre 10 à 25 % moins cher avec un véhicule électrique qu’avec un thermique », estime Julien Chabbal pour Alphabet. Avantage économique de l’électrique, la simplicité du moteur et l’absence de vidange et de courroie de distribution limitent aussi les frais d’entretien.
La différence se joue aussi sur le poste de l’énergie avec un plein de kilowatts moins coûteux comparé au diesel ou à l’essence. Finalement, plus le conducteur roule à l’électrique, plus il réalise d’économies grâce à une énergie meilleur marché. Hors infrastructures de recharge, ce budget consacré à l’énergie va aussi dépendre de nombreux facteurs et entre autres du moment de la recharge, en heures creuses ou en heures pleines, et de la puissance de la borne. Avec cet avertissement de Maxime Sartorius pour Direct Fleet sur les cartes de paiement pour les recharges : « Ces cartes doivent être employées correctement. Chez nos clients, certains conducteurs laissaient le véhicule branché pendant 24 heures avec une facture de 60 à 70 euros à la clé », prévient Maxime Sartorius.
Pour aller plus loin dans l’optimisation du TCO de l’électrique, les décideurs peuvent aussi se demander s’il est nécessaire de former ou non les conducteurs à l’électromobilité. Avec l’absence de boîte de vitesses et un meilleur couple, la conduite d’un véhicule électrique s’avère plus souple et plus linéaire. Le collaborateur doit donc apprendre à rouler autrement. « L’entreprise doit organiser des formations à l’éco-conduite pour optimiser l’autonomie des batteries, en apprenant par exemple à faire appel au frein moteur pour récupérer de l’énergie », précise Julien Chabbal pour Alphabet.
Match électrique/thermique – Peugeot e-Partner et Partner Coûts d’usage et prix de revient kilométrique |
Durée/kilomètres | Peugeot e-Partner électrique Standard • Prix catalogue : 27 000 € HT (bonus 4 000 € ; prix net : 23 000 €) | Peugeot Partner essence PureTech 110 ch Standard • Prix catalogue : 18 500 € HT | Peugeot Partner diesel Blue HDi 110 ch Standard • Prix catalogue : 19 300 € HT |
48 mois/60 000 km | 20 137 € soit PRK : 0,336 € | 20 705 € soit PRK : 0,345 € | 19 806 € soit PRK : 0,330 € |
48 mois/80 000 km | 21 181 € soit PRK : 0,265 € | 23 338 € soit PRK : 0,292 € | 21 967 € soit PRK : 0,275 € |
48 mois/100 000 km | 22 627 € soit PRK : 0,226 € | 26 331 € soit PRK : 0,263 € | 24 533 € soit PRK : 0,245 € |
48 mois/120 000 km | 23 932 € soit PRK : 0,199 € | 29 191 € soit PRK : 0,243 € | 26 920 € soit PRK : 0,224 € |
Face à ses versions essence et diesel, l’e-Partner électrique fait la différence sur la fiscalité, le coût de l’énergie (1 840 à 2 840 euros selon le kilométrage), mais aussi l’entretien (3 844 à 5 200 euros selon le kilométrage), avance le TCO Scope 2021 de l’Arval Mobility Observatory.
Match électrique/thermique – Mercedes EQC et GLC Coûts d’usage et prix de revient kilométrique |
Durée/kilomètres | Mercedes EQC 400 électrique • CO2 : 0 g • Prix catalogue + option PM : 80 750 € | Mercedes GLC 300 PHEV essence • CO2 : 23 g • Prix catalogue + option PM : 64 750 € | Mercedes GLC 300 PHEV diesel • CO2 : 170 g • Prix catalogue + option PM : 66 550 € | Mercedes GLC 300 diesel • CO2 : 189 g • Prix catalogue + option PM : 71 750 € |
48 mois/60 000 km | 67 289 € soit PRK : 1,121 € | 61 665 € soit PRK : 1,028 € | 79 266 € soit PRK : 1,321 € | 102 032 € soit PRK : 1,701 € |
48 mois/80 000 km | 69 784 € soit PRK : 0,872 € | 64 370 € soit PRK : 0,805 € | 82 540 € soit PRK : 1,032 € | 106 854 € soit PRK : 1,336 € |
48 mois/100 000 km | 72 713 € soit PRK : 0,727 € | 67 784 € soit PRK : 0,678 € | 86 762 € soit PRK : 0,868 € | 112 624 € soit PRK : 1,126 € |
48 mois/120 000 km | 75 773 € soit PRK : 0,631 € | 71 266 € soit PRK : 0,594 € | 90 669 € soit PRK : 0,756 € | 118 149 € soit PRK : 0,985 € |
Les versions PHEV diesel et diesel du GLC sont confrontées à une fiscalité lourde (malus, TVS, AEN). Le GLC PHEV essence l’emporte grâce à sa consommation (1 800 à 2 700 euros selon le kilométrage) et à ses VR plus élevées, selon le TCO Scope 2021 de l’Arval Mobility Observatory
L’apport de l’éco-conduite
C’est le cas du Groupe La Poste qui s’appuie sur une flotte de 7 000 VUL électriques. Si tous ses conducteurs bénéficient de formations à l’éco-conduite, la pratique diffère en fonction de la technologie. « Par rapport au thermique, l’électrique dispose d’un couple beaucoup plus important au démarrage, rappelle Julien Pirus, directeur technique de la branche Service, Courrier et Colis du groupe postal. Avec une conduite inadaptée, les pneus pourraient s’user au bout de 3 000 km. » « Les formations à la conduite se font en présentiel ou avec des modules d’e-learning, complète Samuel Dadia, directeur du pôle véhicules et équipements de livraison. Les stages sont personnalisés en fonction des véhicules et font appel à l’expertise de nos ergonomes ».
Au sein de La Poste, les facteurs ont accepté l’électrique et ses spécificités. En effet, la boîte automatique et le frein à main électrique apportent un confort renforcé qui stimule l’adhésion des conducteurs à la mobilité électrique et contribue à son succès.
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