Véhicules électriques : comment surmonter les obstacles
Avant de réfléchir à les dépasser, il faut d’abord bien identifier les freins potentiels qui compliquent l’électrification de la flotte. Pour cela, un état des lieux des besoins se révèle indispensable. Objectif : repérer les collaborateurs électrifiables. Un enjeu sur lequel les entreprises peuvent se faire accompagner par les loueurs et les fleeters.
Pour Régis Masera, directeur de l’Arval Mobility Observatory et Consulting France chez Arval, l’électrification a pris un certain temps à décoller car « les entreprises ont quatre défis majeurs à relever » : « Tout d’abord, elles doivent avoir une bonne vision du potentiel de transition de la flotte car tous les collaborateurs ne sont pas éligibles à l’électrique. Ensuite, elles doivent adopter une stratégie claire sur les possibilités de recharge et mettre en place l’écosystème correspondant. Pour des entreprises qui ont de nombreux salariés itinérants, ce n’est pas simple. Ensuite, elles doivent trouver les bons produits qui correspondent...
Pour Régis Masera, directeur de l’Arval Mobility Observatory et Consulting France chez Arval, l’électrification a pris un certain temps à décoller car « les entreprises ont quatre défis majeurs à relever » : « Tout d’abord, elles doivent avoir une bonne vision du potentiel de transition de la flotte car tous les collaborateurs ne sont pas éligibles à l’électrique. Ensuite, elles doivent adopter une stratégie claire sur les possibilités de recharge et mettre en place l’écosystème correspondant. Pour des entreprises qui ont de nombreux salariés itinérants, ce n’est pas simple. Ensuite, elles doivent trouver les bons produits qui correspondent aux usages et aux métiers, ce qui est nettement plus difficile qu’avec une car policy en diesel. Dernier point : il faut créer l’adhésion des collaborateurs et convaincre », conclut Régis Masera.
Un constat partagé par Pierre Marneffe, CEO et fondateur de Mob Box, spécialiste de l’accompagnement à la transition énergétique. « Il faut travailler l’éligibilité des conducteurs et l’acceptation à se tourner vers l’électrique. Car les situations diffèrent radicalement selon qu’il s’agit de VU ou de VP ; et au sein des VP, entre un cadre sédentaire et un commercial », justifie Pierre Marneffe. Et d’ajouter : « Il faut aussi disposer des bonnes données, d’outils pour piloter la transition et d’une méthodologie. Ce qui demande un état des lieux au départ, car tous les gestionnaires de flotte ne connaissent pas en détail les usages et les TCO de leurs véhicules pour prendre les bonnes décisions. »
Un état des lieux
« Un état des lieux permet d’identifier les gains potentiels alors que les gestionnaires de parc sont souvent persuadés qu’ils vont avoir un surcoût, poursuit Pierre Marneffe. Côté usages, cela démontre aux collaborateurs qu’ils sont compatibles. Et cela évite de prendre les choses par le mauvais bout, de décider d’électrifier sa flotte de VUL en priorité alors que le maximum d’électro-compatibilité se situe sur les VP, ou de passer les opérationnels en priorité à l’électrique sans inclure les cadres et les dirigeants qui cochent pourtant toutes les cases. »
De plus, « il faut ensuite comparer les usages actuels avec les propositions technologiques existantes en termes d’autonomie, de temps de recharge, etc. Ce qui implique de prendre en compte les kilométrages des collaborateurs, leurs possibilités de recharge selon leur type d’habitat (maison ou appartement), la disponibilité d’une place de parking à domicile et la possibilité de recharger pendant la journée sur site », complète Pierre Marneffe.
Travailler sur les usages et l’éligibilité
Chez SNCF Réseau, l’usage se révèle déterminant dans la stratégie d’électrification. « Les conducteurs nous ont fait des retours positifs sauf sur l’autonomie, pointe Carlos Simoes, pilote national du parc automobile de SNCF Réseau. D’où le fait que nous changeons en premier les anciens véhicules électriques. Cela a permis de tester l’électrique dans plusieurs sites avec au moins une borne et un véhicule électrique par centre. »
« Nous allons désormais procéder par étapes, en réalisant des audits d’usage détaillés, afin d’aller chercher les bons véhicules en fonction de chaque usage, et en effectuant des études de faisabilité pour l’équipement en bornes, annonce Carlos Simoes, pour SNCF Réseau. Les audits d’usage vont nous permettre de choisir des modèles en fonction des kilométrages et des périmètres d’intervention. Cela amène aussi à une réflexion sur la durée acceptable d’immobilisation des véhicules pour la recharge. L’objectif est de décarboner le maximum de kilomètres. Il faut donc aussi attribuer des véhicules électriques aux gros rouleurs et pas seulement aux petits. »
De son côté, Fatec Group, qui mène des questionnaires auprès des collaborateurs pour le compte de ses clients, note qu’« en moyenne, près de la moitié des parcs sont électro-compatibles. Même des collaborateurs qui parcourent 200 km par jour, soit près de 45 000 km par an, peuvent passer à l’électrique avec l’accroissement des autonomies. Nos clients sont souvent étonnés », constate Katia Lehnert, chef de projet mobilité responsable chez ce fleeter.
Le rôle des loueurs et fleeters
Fleeters et loueurs sont en première ligne pour accompagner leurs clients. Arval Consulting a ainsi développé sa méthodologie SMART pour structurer la transition chez ses clients. « Il faut identifier les meilleures solutions en prenant en compte les contraintes d’usage et en optimisant le TCO », indique Margy Demazy, directrice commerciale d’Arval France. Et « il faut intégrer dans ces analyses les autres mobilités comme le vélo, les mobilités partagées et même le remplacement du véhicule par le crédit mobilité », estime Katia Lehnert, pour Fatec Group. « Les collaborateurs vont être guidés grâce au “profiler” de notre fleeter Traxall pour les amener à choisir le véhicule le plus adapté, affirme Stéphane Antoinat, responsable du parc automobile de Sanofi. Nous sommes en pleine refonte du catalogue et celui-ci n’intègre désormais que des électriques, des hybrides simples et des PHEV. Avec quelques exceptions : deux modèles essence et un micro hybride pour la direction et les cadres, en cas d’impossibilité de recharge ou d’usages incompatibles. » Stéphane Antoinat résume : « Cela va nettement accélérer le verdissement alors que nous avons en parc une centaine de PHEV, une centaine d’hybrides simples et dix électriques, sur un total de 1 700 VP. Nous voulons ainsi contribuer à l’objectif de neutralité carbone que le groupe s’est fixé pour 2030. »
Profiler les collaborateurs
Stéphane Antoinat reprend : « Grâce aux recommandations du profiler, notre importante population de visiteurs médicaux, qui sont itinérants, s’orientent vers l’électrique et ils sont nombreux à être éligibles, avec la montée en puissance des autonomies ; l’hybride simple est en revanche conseillé aux gros rouleurs. Nous leur proposons donc, au final, quatre modèles : la Fiat 500 électrique pour les urbains, la Kia Niro, la Peugeot e-208 et la Mégane E-Tech dont les autonomies atteignent en moyenne 400 km. »
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