Le match des grandes routières
Notre exploration ne peut débuter autrement que par l’évocation du triumvirat dominant le marché du haut de gamme et, en particulier, celui des grandes routières. En effet, trois allemandes se partagent l’essentiel des commandes de la catégorie depuis des décennies. Première sur la liste par ordre alphabétique, l’Audi A6. Génération après génération, ce modèle de discrétion n’a jamais commis le moindre écart de style tout en poursuivant sa quête de la perfection.
Apparu en 2011, le quatrième opus atteint des sommets en qualité de fabrication. Dans un gabarit inchangé (4,93 m), l’allongement de l’empattement a...
Le match des grandes routières
Notre exploration ne peut débuter autrement que par l’évocation du triumvirat dominant le marché du haut de gamme et, en particulier, celui des grandes routières. En effet, trois allemandes se partagent l’essentiel des commandes de la catégorie depuis des décennies. Première sur la liste par ordre alphabétique, l’Audi A6. Génération après génération, ce modèle de discrétion n’a jamais commis le moindre écart de style tout en poursuivant sa quête de la perfection.
Apparu en 2011, le quatrième opus atteint des sommets en qualité de fabrication. Dans un gabarit inchangé (4,93 m), l’allongement de l’empattement a profité à l’espace intérieur dont l’aménagement se trouve souvent cité en référence. Le subtil restylage mené à l’automne dernier s’accompagne de l’arrivée d’un nouveau système multimédia.
L’Audi A6 ou le choix de la constance
Mais le changement le plus important porte sur l’optimisation des motorisations, avec notamment la montée en puissance du 2.0 TDI de 136 à 150 ch ; une évolution d’une extrême sobriété étalonnée à 114 g (à partir de 39 900 euros, 42 400 euros en Business Line). En version S-Tronic à 7 rapports – une transmission qui marque la fin de la Multitronic à variation continue –, le score se fait encore meilleur, avec une homologation à 110 g !
Moins efficiente que la berline, mais plus pratique pour le chargement, l’A6 Avant majore à peine ces résultats, avec 118 g en boîte mécanique et 115 g en version à double embrayage.
Bien sûr, nous avons tendance à penser que ce même bloc en configuration 190 ch et frappé de l’écolabel ultra s’harmonise davantage avec les prestations de cette A6 (114 g, à partir de 42 200 euros et 44 700 en Business Line). C’est encore plus vrai en V6 3.0 TDI de 218 ou 272 ch, voire en BiTDI de 320 ch.
Souvent décrite comme la principale rivale de l’A6, la BMW Série 5 arbore un dessin plus athlétique. Le souci permanent de la performance qui anime depuis toujours le constructeur bavarois rejaillit sur l’ensemble de ses modèles, y compris les plus classiques.
Lancée en 2010, la Série 5 (déjà sixième du nom) a aujourd’hui comblé l’écart qui la séparait de l’A6 pour la présentation intérieure. Le confort est aussi au rendez-vous, sans nuire pour autant à l’agrément et à l’efficacité. Berline ou Touring, l’encombrement est identique (4,91 m) mais la commodité du break reste appréciable.
La BMW Série 5 s’affiche à 114 g/km de CO2
Arrivée à mi-carrière, des retouches ont été opérées en 2013, avant l’adoption l’an dernier des nouvelles versions 2.0 TwinPower turbo en entrée de gamme. Résultat, la 518d affiche désormais 150 ch (143 ch auparavant) tout en abaissant ses émissions à 114 g (à partir de 39 990 euros et 43 340 euros en Business).
La 520d est également concernée. Elle grimpe de 184 à 190 ch en n’affichant plus, elle aussi, que 114 g (à partir de 43 850 euros, 47 200 euros en Business). Le Touring fait monter ses valeurs à 122 g. En motoriste avisé, BMW parvient à soutirer 218 ch de ce 4-cylindres pour donner naissance à la 525d. Au-delà, le 6-cylindres 3.0 prend le relais en développant 258 ch en 530d et 313 ch en 535d.
La Mercedes Classe E décline ses motorisations
De son côté, la Mercedes Classe E mise sur sa proverbiale hospitalité pour convaincre. Elle n’est pourtant pas plus grande que ses compatriotes (4,88 m pour la berline et 4,91 m pour le break) et son coffre se montre à peine plus généreux (540 l contre 530 l pour l’A6 et 520 l pour la Série 5). En break, elle prend toutefois ses distances avec un volume de chargement allant de 600 à 1 855 l (565 à 1 680 l pour l’Audi et de 560 à 1 680 l pour la BMW).
Commercialisée depuis 2009, l’actuelle Classe E s’est accordée une significative mise à jour en 2013, tant en présentation qu’en équipements et en motorisations. Actuellement, la gamme débute avec un 4-cylindres 2.2 turbodiesel décliné en E 200 BlueTEC 136 ch à 119 g (à partir de 41 850 euros) et en E 220 BlueTEC 170 ch à 115 g, mais aussi, avec un rendement remarquable, en E 250 BlueTEC 204 ch à 121 g.Un 4-cylindres que nous retrouvons au service de la version E 300 BlueTEC Hybrid avec 231 ch de puissance cumulée pour seulement 99 g (à partir de 53 400 euros). La suite se conjugue en
6-cylindres 3.0, avec la E 300 BlueTEC de 231 ch et la E 350 BlueTEC de 258 ch, toutes deux référencées à 133 g.
À ce stade de l’inventaire, précisons qu’entre 2016 et 2017 nos trois constructeurs en lice procéderont au renouvellement de leurs best-sellers et que les perspectives d’évolution seront à la hauteur des enjeux commerciaux. La bataille promet d’être rude.
Des modèles dérivés pour élargir le marché
Pour nos trois belligérantes, notons que le front s’est élargi dans la catégorie par l’intermédiaire des dérivés désormais disponibles sur le marché. Ainsi, en plus d’une Allroad au caractère baroudeur (à partir de 58 000 euros en 3.0 TDI de 218 ch), l’Audi A6 a donné naissance à l’A7 Sportback qui allie la fluidité d’un coupé aux atouts d’une berline (à partir de 60 900 euros en 3.0 TDI ultra de 218 ch).
La BMW Série 5 a pour sa part préféré multiplier les déclinaisons à destination du goudron. D’abord avec une Série 5 Gran Turismo offrant, à l’instar d’une limousine, davantage d’espace à bord, bagages y compris (à partir de 55 900 euros en 520d). Ensuite avec la Série 6 Gran Coupé mariant, elle aussi, la sportivité d’un coupé de prestige au pragmatisme d’une carrosserie 4 portes, à des tarifs fort élitistes (à partir de 89 100 euros en 640d).
Quant à la Mercedes Classe E, son extrapolation, là encore en coupé 4 portes, avec la CLS se révèle une réussite esthétique et commerciale qui se double d’une audacieuse version Shooting Brake (break de chasse) à la ligne ébouriffante (CLS à partir de 59 900 euros en 220d, 60 700 euros en Shooting Brake).
Volvo joue la carte de l’alternative suédoise
Sur le haut de gamme, on a coutume de dire qu’avec son approche scandinave, Volvo incarne une alternative plausible aux modèles d’outre-Rhin. La S80 endosse ce rôle depuis longtemps. À tel point que sa dernière génération apparue en 2006 joue les prolongations. La relève devrait intervenir en 2016. Cette grande berline (4,81 m) changerait d’ailleurs de nom.
En attendant, par ses mises à jour successives, la S80 reste toujours dans le coup pour ses prestations mais sa gamme est simplifiée. Seul le brillant 2.0 D4 de 181 ch, associé à une boîte auto à 8 rapports, accompagne cette fin de carrière (120 g, à partir de 43 370 euros, 44 870 euros en Business).
Le V70, le break qui en découle, a toujours été plus prisé sur le marché. Lui aussi s’attarde au catalogue mais il donne encore le choix entre D3 de 150 ch à 113 g (à partir de 41 870 euros, 43 370 euros en Business) et D4 de 181 ch à 122 g (à partir de 46 070 euros, 47 570 euros en Business). Enfin, n’oublions pas sa version accastillée pour la vie au grand air, avec le XC70 en D4 de 181 ch (à partir de 48 070 euros) ou D5 de 220 ch (à partir de 51 470 euros).
Jaguar met en avant la sobriété avec sa XF
Avec la Jaguar XF, le passage du témoin a été symboliquement réalisé fin mars avec la révélation de ce qui s’apparente être une grande sœur de la nouvelle XE. Le mimétisme entre les deux modèles est confondant, mais personne ne s’en plaindra. Cette deuxième génération de XF se montrera nettement plus habitable grâce à l’étirement de l’empattement. Son format demeure pourtant inchangé (4,96 m).
En revanche, le recours massif à l’aluminium allège considérablement la structure. Un choix profitable à la diminution de consommation, et ce, d’autant plus facilement que cette XF tire déjà parti de l’arrivée de motorisations bien plus sobres. Résultat : pas plus de 104 g sont annoncés en entrée de gamme par l’intermédiaire d’un 2.0 de 163 ch (à partir de 41 760 euros) ; un 4-cylindres aussi disponible en 180 ch (à partir de 44 060 euros). Le tout coiffé par un V6 diesel 3.0 biturbo de 300 ch (à partir de 64 940 euros). Autant d’arguments pour une proposition qui semble très convaincante. Premières livraisons cet automne. Bien sûr, une version SportBrake (break) lui emboîtera le pas dès l’an prochain.
Si, parmi les marques de prestige, Jaguar s’est depuis longtemps convertie au diesel, en 2003 exactement, l’emploi du gazole est récent pour Maserati. La Ghibli a étrenné ce carburant prisé des grands rouleurs et des entreprises à l’occasion de son lancement fin 2013.
Et ce n’est pas le seul dogme que ce modèle fait tomber ; cette Quattroporte en réduction désacralise le mythique trident en le rendant presque abordable. Le tarif débute à 67 250 euros. En échange, la belle italienne met à disposition un V6 3.0 Turbo de 275 ch originaire, lui aussi, de la péninsule (Venezia Motori). Ses émissions s’affichent à 158 g. Luxe et volupté dans un espace appréciable qu’autorisent les 4,97 m de cette grande routière.
Maserati, Infiniti et Lexus s’attaquent aux entreprises
Des courbes enjôleuses, c’est aussi le parti pris de l’Infiniti Q70, pour un encombrement quasi similaire (4,95 m). En diesel, cette nouvelle mouture bénéficie désormais d’un 4-cylindres 2.2 l de 167 ch enregistré à 129 g. Un moteur fourni par Mercedes qui se révèle plus en phase avec les préoccupations comptables d’une société que son précédent V6 3.0 (à partir de 44 950 euros).
Quant à la version hybride essence de ce Q70, ses émissions s’amenuisent avec officiellement 145 g pour un V6 3.5 offrant 306 ch en puissance cumulée (à partir de 57 300 euros). Rappelons que la dotation en équipements constitue également l’un des atouts de ce modèle.
Autre japonaise à tirer profit des bienfaits de l’hybridation, la Lexus GS parvient à abaisser le score à 109 g dans sa version 300h (à partir de 49 900 euros). L’alliance d’un 2.5 l essence de 181 ch et d’un moteur électrique de 143 ch (puissance cumulée de 223 ch) est à l’origine de cette performance ; un choix technologique mettant en valeur les qualités d’accueil de cette vaste berline (4,85 m), silence de fonctionnement en prime. Par l’intermédiaire de son V6 de 3.5 l et toujours en hybride, la version 450h y ajoute un flot de puissance, avec 345 ch pour seulement 137 g (à partir de 59 300 euros) ; mais, la GS y perd son bonus.
L’engagement en faveur de la mobilité durable peut prendre une tournure encore plus radicale avec la Tesla Model S, une voiture électrique au profil de grande routière ; un vaisseau de 4,97 m qui ne passe pas inaperçu. À l’usage, pour qui est en mesure de surmonter la question des recharges du véhicule, l’agrément est total.
La présentation de cette Model S se veut soignée et l’espace disponible enviable, à l’instar des coffres implantés à l’avant (100 l) comme à l’arrière (750 l) qui portent la capacité de stockage à 1 792 l via le jeu d’assises modulables.
Tesla, le haut de gamme en mode électrique
Au chapitre des motorisations, puissance et capacité des batteries sont à la carte pour cette Model S : 385 ch et 60 kWh pour 390 km d’autonomie (à partir de 71 740 euros) ou 385 ch et 85 kWh pour 502 km d’autonomie (à partir de 81 300 euros), et ce, pour les versions en deux roues motrices ; 700 ch et 85 kWh pour 480 km d’autonomie (à partir de 106 400 euros) en transmission intégrale. Tous ces tarifs s’entendent hors bonus.
Sur un registre plus classique, la Skoda Superb a toute légitimité à figurer dans ce guide. D’autant que cette grande routière à part entière monte en gamme pour sa troisième génération. Révélée lors de la dernière édition du Salon de Genève, la nouvelle Superb s’étoffe en dimensions (4,86 m) mais gagne surtout en espace intérieur grâce à l’allongement de son empattement. Le coffre n’est pas oublié dans l’opération, avec une capacité modulable allant de 625 à 1 760 l, suivant les configurations.
La tchèque se fait également plus statutaire dans sa présentation comme dans ses équipements. L’efficience est aussi à l’ordre du jour, avec seulement 95 g annoncés dans une future version GreenLine (fin 2015) du 1.6 TDI 120. Cette nouvelle Skoda Superb est, d’ores et déjà, entrée en production dans ses versions standards pour une sortie programmée à début juillet. À l’heure du bouclage, seul le tarif d’entrée de gamme était connu, soit 23 790 euros. Il est certain que ce nouveau modèle a décidé de marquer les esprits.
En attendant le retour des constructeurs français
Malgré une Renault Latitude d’origine coréenne et pas vraiment au standard de la concurrence, les constructeurs français ont déserté les lieux. Mais cette absence ne pourrait être que temporaire et Renault envisage de revenir sur le marché fin 2016, avec une grande routière, digne héritière de la Safrane et de la Vel Satis. Quant à PSA Peugeot Citroën, une future DS de prestige et une éventuelle Peugeot 608 pourraient fort bien accompagner ce retour en grâce du « made in France » dans le segment, à l’horizon 2017.