
Selon l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (AMRAE), qui reprend les chiffres de l’Assurance Maladie, 386 collaborateurs ont perdu la vie sur les routes en 2012 (chiffres les plus récents), dont 115 dans le cadre de trajets liés à leurs missions, et 271 durant leur parcours domicile-travail, sur un nombre total d’accidents mortels du travail de 881. Avec toutes les conséquences que cela implique et ces dernières sont multiples.
« Dans l’entreprise, la sinistralité génère d’importants coûts aussi bien humains que matériels. Et la facture peut très vite s’alourdir entre les coûts liés aux véhicules...
Selon l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (AMRAE), qui reprend les chiffres de l’Assurance Maladie, 386 collaborateurs ont perdu la vie sur les routes en 2012 (chiffres les plus récents), dont 115 dans le cadre de trajets liés à leurs missions, et 271 durant leur parcours domicile-travail, sur un nombre total d’accidents mortels du travail de 881. Avec toutes les conséquences que cela implique et ces dernières sont multiples.
« Dans l’entreprise, la sinistralité génère d’importants coûts aussi bien humains que matériels. Et la facture peut très vite s’alourdir entre les coûts liés aux véhicules (immobilisation, franchise d’assurance, remplacement ou réparation) et aux conducteurs (heures perdues, coût du personnel intérimaire, absentéisme, conséquence d’un accident corporel grave, perte d’un élément clé). Sans oublier les coûts de gestion (amendes, gestion des sinistres) et les coûts commerciaux (perte de clientèle, détérioration de l’image de l’entreprise) », énumère Jacky Maréchal, directeur de l’Association Prévention Routière du département du Nord.
Accidents : des conséquences très lourdes
La preuve en chiffres : toujours selon l’AMRAE, un accident de la route génère en moyenne 70 jours d’arrêt, soit 20 jours de plus que les autres types d’accidents du travail. 25 % des handicapés du travail le sont du fait de la route et, selon Jacky Maréchal, l’incapacité permanente relative à un accident routier concerne environ 20 salariés par jour.
Les conséquences financières des accidents les plus graves ont d’ailleurs été évaluées par le Comité de pilotage national pour la prévention du risque routier encouru par les salariés : l’enveloppe atteint 400 000 euros pour un accident mortel, 86 000 euros pour une incapacité permanente et 25 000 euros pour une incapacité temporaire.
Dans ce contexte, la sécurité routière demeure avant tout une question de prévention. « Certaines entités subissent un sinistre et c’est seulement à ce moment-là qu’elles décident d’agir. Or, la prévention routière dans l’entreprise doit s’inscrire dans une politique de sécurité proactive, globale mais surtout pérenne », reprend Jacky Maréchal. Et cette réflexion doit débuter dès l’élaboration de la politique automobile. L’objectif : fournir le véhicule le mieux adapté aux besoins des conducteurs.
Pour réduire la sinistralité routière, ce juste choix des véhicules par rapport à leur utilisation constitue aussi une piste recommandée par Jean-Luc Meusburger, chargé de prévention pour le courtier d’assurance Verspieren.
Avant tout, des véhicules adaptés aux missions
« L’intégration dans la flotte d’un véhicule doit se faire en fonction des besoins définis par trois paramètres, à savoir : qui se déplace, à quelle fréquence et dans quel périmètre. Avec la collecte de ces trois informations, la définition des besoins sera la plus précise et, in fine, le choix du véhicule le plus pertinent », souligne Jean-Luc Meusburger.
Illustration avec Onet, prestataire de services et d’ingénierie qui emploie 5 900 collaborateurs dans les métiers de la propreté. Chez Onet, la sécurité routière s’intègre totalement à la culture d’entreprise. La création d’un poste de référent risques routiers en 2008, occupé par Patrick Cézard, reste la meilleure preuve de cette volonté de préserver la santé des collaborateurs au volant des 3 642 VP et VUL de service et de fonction, et des 3 098 engins et remorques divers.
Cette volonté se traduit aussi par une sélection attentive des modèles proposés au catalogue et de leurs équipements. L’élaboration de la politique flotte engage ainsi plusieurs fonctions dont les ressources humaines, les achats, le gestionnaire de parc mais aussi le référent risques routiers.
« Si les véhicules sont avant tout retenus pour leur grammage de CO2 et leur consommation de carburant, mon rôle est d’apporter des éléments de prévention dans le choix. Lorsqu’un véhicule nous paraît plus approprié qu’un autre pour une mission spécifique, nous le signalons », explique ainsi Patrick Cézard.
Un panel complet d’équipements de sécurité
À titre d’illustration, Onet s’attache à choisir le bon VUL selon le périmètre d’intervention des collaborateurs. « Sélectionner un VUL de plus 3,5 t pour des missions urbaines n’a par exemple aucun sens. Nous fondons le choix des modèles sur l’estimation du volume et du poids du matériel à transporter, mais nous devons aussi prendre en compte les conditions de circulation avec le nombre de passagers, le type de routes empruntées et, enfin, pousser la réflexion aux aménagements nécessaires à la bonne réalisation des missions », détaille Patrick Cézard.
Car une fois les bons modèles mis en parc, il faut aussi s’assurer qu’ils sont équipés des outils de sécurité appropriés. D’autant que de très nombreuses technologies sont désormais à portée des entreprises, avec des tarifs en baisse rapide au fil des années. « Un constat particulièrement vrai depuis l’émergence des packs business qui équipent les véhicules d’entreprise d’outils efficaces à moindre frais. Sans compter que les coûts de ces technologies restent minimes par rapport aux frais que peuvent engendrer des sinistres », souligne Jacky Maréchal, de l’Association Prévention Routière.
À tel point qu’il est devenu impensable de fournir un véhicule sans prestations de base, à l’instar du GPS, du radar de stationnement arrière ou des projecteurs antibrouillard. Avec une nuance pour Jean-Luc Meusburger, de Verspieren : « La technologie peut parfois jouer contre la sécurité en multipliant les distractions. Les constructeurs proposent des outils pour faciliter la conduite mais offrent parallèlement des services qui peuvent perturber l’attention, à l’image des écrans tactiles pour accéder aux applications mobiles. Il n’est bien sûr pas question de refuser le progrès mais de demeurer vigilant sur les outils mis sous la main du conducteur. »
Pour sa flotte de 120 véhicules de société, le Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble ne lésine pas sur les équipements : chaque véhicule se dote d’un pack business, avec les outils de base pour le confort et la sécurité : climatisation, caméra de recul, Bluetooth ou GPS. S’ajoutent obligatoirement un éthylotest et un extincteur, vérifié tous les ans lors du contrôle annuel du véhicule par un concessionnaire local.
Rationaliser le choix des équipements
« Nos contrats de LLD de trois à cinq ans nous permettent de rester à la page et de proposer les équipements de sécurité les plus performants », explique Bruno Renard, chef du groupe logistique et responsable du plan de déplacement d’entreprise du CEA.
Pour l’équipement des véhicules de sa flotte, Onet a totalement revu son organisation : « Auparavant, chaque direction d’agence avait son mot à dire. Nous avons voulu homogénéiser ces dispositifs de manière à ce que tout salarié se sente en sécurité. Pour ce faire, nous avons élaboré des grilles d’équipements en fonction du type de véhicule mais aussi des périmètres de travail », explicite Patrick Cézard. Dans tous les cas, chaque modèle possède le GPS, l’ABS, l’airbag, le limiteur et/ou régulateur de vitesse, le radar de recul et le Bluetooth. Et tous les VUL sont commandés avec une cloison de séparation.
Des véhicules mieux équipés, ce sont aussi des salariés plus attentifs et respectueux de leur véhicule. « Lorsque cette politique d’harmonisation a été lancée, nous n’avons obtenu que des retours positifs. Sans compter que ces équipements de sécurité et de confort accroissent la valeur résiduelle », se réjouit Patrick Cézard.
Des utilitaires à équiper plus spécifiquement
Pour First Stop-Métifiot, Denis Brustel et Tony De Oliveira, directeur HSE et responsable frais généraux, ne disent pas autre chose. « Lors du renouvellement, nous veillons à privilégier les éléments de confort et de sécurité. Chaque modèle s’équipe donc du Bluetooth, du GPS, de la climatisation et de la caméra de recul, indispensable sur les VU aux portes arrière tôlées. » La flotte du réseau spécialiste du pneu se compose de 470 véhicules dont 400 VU d’intervention et de service et 70 véhicules de fonction.
« Par ailleurs, nos véhicules roulant régulièrement à pleine charge, nous avons aussi opté pour les motorisations les plus puissantes », souligne Denis Brustel. Et afin d’éviter de surcharger les camionnettes d’intervention équipées d’une machine embarquée de 600 kg pour les démontages-montages des pneus, les conducteurs disposent en outre d’une remorque deux essieux pour livrer les pneus et/ou les roues et récupérer les pneus usagés.
De façon générale avec les VUL, la grille de séparation, le filet pour arrimer le matériel dans le coffre et le respect du PTAC sont autant de points à prendre en compte avant de remettre les clés à un conducteur. « Un des sinistres le plus fréquemment recensé en entreprise, celui lié aux manœuvres de stationnement, est le plus souvent dû à une vitre arrière restreinte et donc à une vision limitée. Il suffit alors d’équiper le modèle d’une caméra de recul pour éviter les désagréments », ajoute Jacky Maréchal, pour l’Association Prévention Routière.
Un véhicule bien entretenu est un véhicule sûr
Un dernier élément à surveiller pour plus de sécurité : l’entretien. Chez Onet, les prestations d’entretien et de renouvellement des pneus sont prises en charge par le loueur LeasePlan. Et la charte conducteur spécifie les contrôles que le collaborateur doit régulièrement effectuer : gonflage et pression des pneus, vérification du niveau d’huile ou bonne charge du véhicule. En complément, Onet a établi des sessions de vérification : « Tous les trois mois, le responsable qualité de chaque agence fait le tour complet des véhicules avec les conducteurs. En plus de la vérification de la propreté extérieure et intérieure, le responsable qualité demande son permis de conduire au collaborateur », relate Patrick Cézard. Un moyen efficace de le sensibiliser et de lui montrer que l’entreprise veille au bon usage de son outil de travail. Enfin, chaque agence Onet s’est dotée d’un compresseur pour que chacun puisse vérifier et ajuster si besoin la pression des pneus. Des attentions qui ne peuvent que plaire aux conducteurs et les motiver.
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