
2019 restera dans les annales comme un millésime exceptionnel pour le marché de l’occasion. Jamais il ne s’était vendu autant de VO sur le territoire français. Le précédent record remontait à 2017 : avec 5 777 204 ventes en 2019 contre 5 683 102 en 2017, le volume de référence a augmenté de près de 2 %. Et par rapport à l’an dernier, le marché VO a affiché + 3,4 %, selon AutoScout24 France, spécialiste des petites annonces de VO à qui nous empruntons ces chiffres (voir les tableaux ci-dessous).
Exceptionnel, décembre 2019 a amplement participé à cette euphorie : fort de 478 052 immatriculations, ce mois a surclassé la période correspondante...
2019 restera dans les annales comme un millésime exceptionnel pour le marché de l’occasion. Jamais il ne s’était vendu autant de VO sur le territoire français. Le précédent record remontait à 2017 : avec 5 777 204 ventes en 2019 contre 5 683 102 en 2017, le volume de référence a augmenté de près de 2 %. Et par rapport à l’an dernier, le marché VO a affiché + 3,4 %, selon AutoScout24 France, spécialiste des petites annonces de VO à qui nous empruntons ces chiffres (voir les tableaux ci-dessous).
Exceptionnel, décembre 2019 a amplement participé à cette euphorie : fort de 478 052 immatriculations, ce mois a surclassé la période correspondante de 2018 avec un bond de 18,3 % de ses volumes. Le jour ouvré supplémentaire en 2019 et un mois de décembre 2018 en demi-teinte ont participé à cette performance.
Évolution et répartition des ventes de VO par motorisation
Évolutions des ventes de VO par motorisation de 2015 à 2019
Carburant | 2019 | 2018 | 2017 | 2016 | 2019/2016 |
Gazole | 3 507 719 | 3 509 452 | 3 668 223 | 3 759 274 | – 6,69 % |
Essence | 2 148 949 | 1 981 275 | 1 933 517 | 1 797 554 | 19,55 % |
Hybride | 81 446 | 64 821 | 53 653 | 44 296 | 83,84 % |
Électrique | 19 131 | 12 170 | 7 534 | 4 574 | 322,237 % |
Gaz | 15 307 | 16 303 | 17 127 | 17 585 | – 12,96 % |
Source : AutoScout24 France |
Répartition des ventes de VO par type de motorisation
Carburant | 2019 | PDM | 2018 | PDM | 2019/2018 | PDM 2019/2018 |
Gazole | 3 507 719 | 60,72 % | 3 509 452 | 62,81 % | – 0,05 % | – 3,34 % |
Essence | 2 148 949 | 37,20 % | 1 981 275 | 35,46 % | 8,46 % | 4,89 % |
Hybride | 81 446 | 1,41 % | 64 821 | 1,16 % | 25,65 % | 21,51 % |
Électrique | 19 131 | 0,33 % | 12 170 | 0,22 % | 57,20 % | 52,03 % |
Gaz | 15 307 | 0,26 % | 16 303 | 0,29 % | – 6,11 % | – 9,20 % |
Divers | 4 602 | 0,08 % | 3 082 | 0,06 % | 49,32 % | 44,41 % |
Source : AutoScout24 France |
Comme sur le marché du VN, le diesel cède de la place à l’essence sur le marché du VO. Et comme sur le marché du VN, les motorisations dites alternatives progressent fortement sur le marché du VO, mais avec des volumes très restreints.
Répartition des ventes de VO par âge
Âge | 2019 | PDM | 2018 | PDM | 2019/2018 | PDM 2019/2018 |
< 1 an | 580 547 | 10,09 % | 547 900 | 9,81 % | 5,96 % | 2,86 % |
1 an | 430 127 | 7,47 % | 405 226 | 7,25 % | 6,14 % | 3,04 % |
2 à 5 ans | 1 378 616 | 23,95 % | 1 264 659 | 22,64 % | 9,01 % | 5,82 % |
6 à 10 ans | 1 249 699 | 21,71 % | 1 285 669 | 23,01 % | – 2,80 % | – 5,64 % |
11 à 15 ans | 1 181 186 | 20,52 % | 1 149 586 | 20,58 % | 2,75 % | – 0,25 % |
16 ans et plus | 935 203 | 16,25 % | 934 084 | 16,72 % | 0,12 % | -2,81 % |
Source : AutoScout24 France |
Selon AutoScout24 France, le marché du VO suit en décalage l’évolution du marché du VN : « il a donc progressé pour les véhicules les plus jeunes (de 0 à 5 ans), les consommateurs profitant de véhicules performants en termes économique et fiscal. »
Un marché porteur en 2019
Le marché VO entre en résonance avec celui du neuf. Ce dernier a enregistré une forte hausse en décembre dernier : avec 211 193 ventes de VN, la progression a frisé les 30 % (27,7 %) en comparaison de décembre 2018. Principale explication : les constructeurs ont anticipé le durcissement du malus au 1er janvier 2020 et ont immatriculé de nombreux véhicules venus gonfler leurs stocks. Sur les douze mois de 2019, les immatriculations de VN ont ainsi gagné 1,9 %. Et avec 2 214 301 ventes, 2019 s’est approché du précédent record de 2009, année au cours de laquelle 2 268 730 unités avaient été écoulées. Ces statistiques donnent une idée de l’importance respective des marchés VN et VO. En 2019, il s’est vendu 2,61 VO quand il se vendait un seul VN.
« 2019 a constitué un excellent cru pour l’industrie automobile en France, souligne Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24 France. Cette embellie a concerné le marché du VN comme celui du VO qui a connu une belle hausse. C’est assez rare pour être souligné. Une raison principale explique ces bonnes performances sur ces deux marchés : l’offre est désormais davantage en phase avec l’attente des consommateurs. Les jeunes occasions sont en forte progression grâce à une offre abondante alimentée par les retours des contrats de LLD, alors que les véhicules plus âgés voient leur part de marché également augmenter, les acheteurs étant séduits par des opportunités intéressantes avec des motorisations diesel en nette hausse », explique ce responsable.
Les français cèdent du terrain
Meilleurs vendeurs de VO sur leur territoire, les constructeurs français ont marqué le pas. Leader avec 20,59 % du marché, soit une vente sur cinq, Renault a stagné en 2019 en perdant 0,67 %. Sur la deuxième marche du podium avec 18,38 %, Peugeot a gagné 2,7 %. Médaille de bronze, Citroën s’est adjugé 12,24 % des volumes de VO en France à + 1,3 %. Dans un marché à + 3,4 %, les marques tricolores ont perdu des parts.
Motif de satisfaction pour le Groupe PSA, DS Automobiles s’est hissé dans le top 25 et a enregistré la meilleure progression du tableau à + 30,2 % et 25 665 immatriculations. Autre marque d’un groupe français, Dacia a enregistré la deuxième plus forte progression (+ 20,6 %) avec 130 701 unités et une place de treizième.
2019 a été très favorable aux marques allemandes qui ont dépassé la moyenne du marché. Les volumes de Volkswagen ont augmenté de 5,5 % tandis que BMW a enregistré + 10,3 % et a doublé Audi dont la croissance s’est établie à 6 %. Toujours sur le segment premium, Mercedes a vu ses ventes de VO gagner 9,2 %. Ces trois marques ont pointé dans un mouchoir de poche aux cinquième, sixième et septième rangs du classement. À la 22e position, Porsche a affiché 12,5 % de ventes supplémentaires de VO en 2019 par rapport à 2018. Parmi les constructeurs allemands, seul Opel a accusé le coup avec en léger retrait à – 1,1 % quand Mini, entité du groupe BMW, a bondi de 10,5 %. Au chapitre des meilleurs scores ont figuré Toyota (+ 9,1 %), Skoda (+ 19,3 %), Hyundai (+ 10,6 %), Kia (+ 11,2 %) et Volvo (+ 13,8 %). Quant à Nissan et Alfa Romeo, ils ont connu les baisses les plus fortes du top 25 avec respectivement – 4,1 et – 5 %.
Un parc rajeuni
La répartition des ventes de VO en fonction de leur ancienneté dégage des tendances très nettes. Les volumes de VO de 0 à 5 ans ont beaucoup progressé. Sur le segment des véhicules de moins de 1 an et avec 58 0547 unités contre 547 900 en 2018, la croissance s’est élevée à 5,96 %. Cette typologie de VO a mobilisé 10,09 % du marché total. Pour les VO compris entre 1 et 2 ans, les immatriculations ont affiché + 6,14 % pour une part de marché de 7,47 % en 2019 contre 7,25 % en 2018. Enfin, le segment des VO de 2 à 5 ans, soit près du quart du marché (23,95 %), a bondi de 9,01 %. À lui seul, ce dernier segment a concentré 1 378 616 unités et intégré les retours du marché de la location longue durée, un mode de financement dynamisé par les entreprises.
Au global, les VO de moins de 5 ans ont représenté 41,51 % du marché VO français. Tout naturellement la part des modèles de plus de 5 ans s’est établie à 58,48 %. En 2019, les volumes de ventes de véhicules de 6 à 10 ans ont diminué de 2,80 % avec des ventes de diesel à – 4,4 % alors que l’offre essence fait défaut. Les immatriculations de VO de 11 à 15 ans et de plus 16 ans ont augmenté respectivement de 2,75 et 0,12 %. En 2018, les véhicules de plus de dix ans avaient vu leur volume chuter ; ce recul s’est donc enrayé en 2019. Dans cette catégorie, les prix se sont repliés et l’offre s’est élargie, plus particulièrement en matière de motorisations diesel avec des volumes à + 3,7 % sur cette tranche d’âge.
L’électrique encore marginal
Comme sur le marché du neuf et sur celui des flottes, le diesel a perdu du terrain au profit essentiellement de l’essence. Les ventes de VO carburant au super sans plomb ont augmenté de 8,5 % et pesé pour 37,2 % du marché global contre 35,46 % en 2018. Mais malgré cette évolution, le diesel a continué de faire la course en tête avec 60,7 % des immatriculations ; si ses volumes sont restés stables, sa part de marché a perdu deux points, de 62,81 à 60,72 %. Pour leur part, les motorisations alternatives ont réalisé un saut spectaculaire. Mais ces chiffres impressionnants doivent être relativisés par la faiblesse des volumes. L’hybride a augmenté de 25,7 % mais pour une part de marché de seulement 1,4 %. Dans le même ordre d’idée, les ventes de VO électriques ont bondi de 57,2 % mais mobilisé 0,3 % des ventes seulement. En 2019, 81 446 VO hybrides et 19 131 VO électriques ont trouvé preneurs sur un marché global de 5 777 204 unités. Autre tendance, les immatriculations de véhicules GPL et GNV ont reculé de – 9,20 % ; leur part de marché a plafonné à 0,26 %.
2020 bien orienté
Pour conclure, soulignons que 2020 semble orienté dans le droit fil de 2019. « 2020 a débuté par une hausse de la fiscalité liée au malus automobile avec une autre échéance le 1er mars, date depuis laquelle le malus est calculé selon le mode d’homologation WLTP. Ce calendrier va probablement créer une nouvelle perturbation sur le marché automobile mais sera cependant sans grande conséquence sur celui de l’occasion. Nous sommes donc confiants pour 2020 et prévoyons un marché stable ou en légère progression en raison de fondamentaux respectés avec un grand équilibre entre l’offre et la demande », anticipe Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24 France.
Les chiffres semblent d’ailleurs lui donner raison : en janvier dernier, quand le marché du neuf s’est enrhumé, celui du VO s’est porté comme un charme. Le premier mois de 2020 a ainsi vu les immatriculations de VN diminuer de 13,4 % et celles de VO croître de 12,4 % à 499 814 transactions. Selon AutoScout24, ces résultats sont dus à l’introduction de la nouvelle grille du malus, comme l’a indiqué plus haut Vincent Hancart. En janvier, il s’est vendu 3,7 VO pour un seul VN.
Sur ce marché VO dynamique, toutes les marques ont enregistré de bons résultats. Et bien qu’ils aient perdu légèrement du terrain par rapport à leurs concurrents, les constructeurs français ont progressé sensiblement : + 10,4 % pour Renault, + 10,4 % pour Peugeot et + 9,2 % pour Citroën.
Au sein du groupe Renault, Dacia a fait un bond de 39,3 % et Nissan de 4,9 %, soit le moins bon chiffre du classement. Dans un Groupe PSA élargi, Jeep a vu ses volumes grimper de 23,4 % quand Opel et Fiat ont affiché + 9,2 % et Alfa Romeo – 2,3 %. Enfin, les marques allemandes ont débuté 2020 sur une forte dynamique : + 17,8 % pour BMW, + 17 % pour Mercedes, + 15,8 % pour Volkswagen, + 15,4 % pour Audi.
Côté motorisations, l’essence a continué à s’imposer avec des volumes en hausse de 18,17 % quand le diesel a crû de 8,31 % et a vu sa part de marché perdre 3,60 %. L’hybride a enregistré la plus forte croissance de ses immatriculations (+ 27,08 %) juste avant l’électrique (+ 13,85 %), avec des parts de marché respectives de 1,64 et 0,35 %.
Si janvier 2020 a confirmé les bons chiffres de décembre 2019 à + 18,3 %, la moitié cette évolution est à mettre au crédit des VO de plus de 11 ans. Sous le prisme de la modernisation et du verdissement du parc automobile, ces résultats ne vont pas dans le bon sens.
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