
En général, les analyses sur le marché VO évoquent uniquement les VP. « C’est une erreur », estime Thibaut Carpentier, directeur VO d’ALD Automotive. Pour ce professionnel, les commentaires doivent porter sur la totalité des ventes, soit 6,44 millions d’unités dont 5,6 millions pour les VP et 805 000 pour les VUL.
D’après Thibaut Carpentier, plus de la moitié des transactions (53 %) concernent des véhicules de plus de 8 ans. Quant aux véhicules de plus de 5 ans, ils mobilisent 68 % des ventes. « Ces pourcentages dressent le portrait d’un parc vieillissant, avance Thibaut Carpentier. Parallèlement, les véhicules de moins de 12 mois pèsent 15 %...
En général, les analyses sur le marché VO évoquent uniquement les VP. « C’est une erreur », estime Thibaut Carpentier, directeur VO d’ALD Automotive. Pour ce professionnel, les commentaires doivent porter sur la totalité des ventes, soit 6,44 millions d’unités dont 5,6 millions pour les VP et 805 000 pour les VUL.
D’après Thibaut Carpentier, plus de la moitié des transactions (53 %) concernent des véhicules de plus de 8 ans. Quant aux véhicules de plus de 5 ans, ils mobilisent 68 % des ventes. « Ces pourcentages dressent le portrait d’un parc vieillissant, avance Thibaut Carpentier. Parallèlement, les véhicules de moins de 12 mois pèsent 15 % du marché global avec des volumes en hausse de 5 %. C’est très important. » À l’inverse, les véhicules de plus de 16 ans comptent pour 17 % des ventes, soit 1 million de voitures et une croissance de 1,4 % en 2016.
D’après le directeur VO d’ALD, l’importance du marché VO reste méconnue : « Ses volumes sont 2,8 fois plus importants que ceux du marché VN, calcule-t-il. Et d’ajouter : le marché VO ne s’est jamais si bien comporté. Il a dépassé le précédent record de 2007. En baisse depuis 2008, il ne cesse de progresser depuis 2013, en volume mais aussi en performance. »
La bataille des énergies
Autre tendance : avec une hausse de 3 à 5 % par an des prix de vente sur le marché VN, les valeurs de revente augmentent. Les véhicules les plus prisés sur le marché VN le sont également au moment de la revente. Parmi eux figurent les hybrides et les SUV. Autre tendance, Thibaut Carpentier observe un retour de l’achat plaisir au détriment de la rationalité la plus rigoureuse.
Pour ALD, les volumes de véhicules diesel ne diminuent pas alors que les modèles essence se vendent mieux. Et avec la récupération de la TVA par les entreprises sur ce carburant, prévue de façon progressive de 2017 à 2021, l’essence devrait prendre une place grandissante à l’avenir. Cela étant, les évolutions du marché VN apparaissent sur le marché VO avec un décalage. L’essence devrait donc atteindre des volumes importants d’ici à quatre ans. « Dans l’attente, le diesel récent a encore un bel avenir, même si nous récupérons déjà des véhicules essence alors que ce n’était pas le cas auparavant », précise Thibaut Carpentier.
En 2016, ALD a revendu une centaine de véhicules électriques. Lorsque les batteries sont louées auprès du constructeur, les véhicules sont écoulés en France par le biais d’internet. Lorsque les batteries ne sont pas louées, les véhicules partent à l’export sur le marché norvégien où, grâce au soutien de l’État, un marché VO est en cours de constitution. « Malgré l’évolution rapide des technologies, nous ne perdons pas d’argent à la revente, constate Thibaut Carpentier. Sur ce marché, la prise de risque est maîtrisée. »
44 mois et 103 000 km
Toujours en 2016, les VO d’ALD ont affiché une moyenne de 44 mois et 103 000 km contre 45 mois et 105 000 km en 2015. Depuis plusieurs années, ces données accusent un repli et se stabilisent désormais. « Les TPE et PME roulent un peu moins que les grands comptes, souligne Thibaut Carpentier. Leur poids grandissant dans nos volumes LLD explique cette diminution du couple durée/kilométrage. » Les volumes de VO revendus par ALD sont passés de 58 000 en 2015 à 64 000 unités l’an passé. Ces chiffres reflètent la progression de la LLD et du fleet management. Pour l’essentiel, soit 64 %, ces véhicules sont vendus sur le site internet ALD carmarket développé par le loueur.
Pour leur part, les salles des ventes aux enchères volontaires représentent 18 % des volumes avec une part importante pour l’export. Conducteurs et particuliers rachètent 13 % des VO d’ALD et 5 % des véhicules passent entre les mains des garages où ils ont été restitués.
Un marché de la LLD pour les VO
En 2017, Thibaut Carpentier table sur des volumes en hausse. « Avec un taux de chômage en recul, la reprise assez net de la consommation et des taux d’intérêt bas, le marché VO devrait être dynamique », affirme-t-il. ALD connaît déjà les véhicules qui seront en fin de contrat et s’est organisé pour les revendre au meilleur prix et dans les délais les plus courts.
Autre constat, les constructeurs communiquent de plus en plus sur des loyers sur le marché VN. En outre, les loueurs proposent des solutions de financement aux particuliers à la recherche de VO. Dans ces conditions, la LLD de VO pourrait s’imposer à plus ou moins brève échéance. « C’est le marché et la demande qui présideront à l’apparition de cette offre, nuance Thibaut Carpentier. Contrairement au crédit, la LLD permet de s’affranchir de la revente sur le marché VO et des risques inhérents à cette opération. »
Au sein de la division VO de Peugeot, l’humeur est à l’euphorie. « Nous avons réalisé une très belle année en volume et notre rentabilité a augmenté, s’enthousiasme Laurent Fayet, responsable VO de Peugeot France. Nous enregistrons une sixième année de croissance. »
Plus précisément, Peugeot France a écoulé 179 000 VO en 2016. L’année a été marquée notamment par la refonte des deux labels pour les véhicules anciens : Premium se destine aux véhicules de moins de 6 ans et de moins de 130 000 km, quand Primo couvre les VO de 3 à 10 ans et de moins de 160 000 km.
Accroître les VR de ses VO
Sur le segment des véhicules de moins de 12 mois, Peugeot a fait face à un marché très agité. Chahuté sur cette catégorie, la marque a progressé davantage que la moyenne des autres constructeurs. Quant aux restitutions en fin de contrat de LLD, elles constituent une activité limitée pour le constructeur. L’âge moyen des VO revendus par la marque s’établit entre 6 et 7 mois. Et Peugeot maîtrise les volumes issus de la LCD pour maintenir ses valeurs résiduelles (VR).
Autre tendance, l’essence est toujours plus demandée en VN comme en VO. Et si ce carburant est surreprésenté dans les métropoles, les automobilistes roulent au diesel dans les zones rurales. Pour obtenir des volumes suffisants de VO essence, le constructeur demande à ses premiers clients VN – LCD et collaborateurs –, de privilégier ce carburant.
Depuis plusieurs années, Peugeot cherche aussi à accroître ses VR. « La marque affiche un écart de 3 à 4 points avec Renault, se félicite Laurent Fayet. Cette performance est due à la montée en gamme des VN et à un plan cohérent de mises à la route. »
Pour 2017, Peugeot France prévoit une année dynamique dans le sillage de 2015 et 2016. Alors que sur le marché VN les offres LOA et LLD se font de plus en plus agressives, Peugeot travaille au maintien de ses VR. Dorénavant, les professionnels ne représentent que 30 % des volumes du marché des VO de moins de 5 ans contre 70 % pour les particuliers. « Cela étant, le VO est l’un des quatre piliers de la rentabilité d’un distributeur, fait remarquer Laurent Fayet. Avec un VO qui respire bien, le VN se porte bien également. Cette chaîne de valeur est vertueuse. »
Spécialiste des données automobiles, Autovista analyse le marché VO en toute indépendance vis-à-vis des constructeurs, des distributeurs, des marchands et des loueurs. Pour ce prestataire, le marché a enregistré une légère croissance de 1,5 % en 2016. « Plus que pour la hausse du marché, 2016 est remarquable par son volume record de 5,7 millions d’unités », explique Yoann Taitz, directeur de la valorisation et des opérations au sein du cabinet.
Avec des prix autour des 1 000 euros, le segment des VO de plus de 16 ans a connu une croissance dynamique l’an passé à + 16 %. Depuis quatre à cinq ans, ce marché est devenu très important. « Avec les difficultés économiques, les Français doivent satisfaire leur besoin de mobilité avec de moins en moins d’argent, observe Yoann Taitz. D’où le succès des VO âgés à petits prix. »
Ventes de VO 2016 par modèle | |||||
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Modèle | 2016 | PDM 2016 | 2015 | PDM 2015 | 2016/2015 |
Renault Clio | 412 852 | 7,3 % | 415 711 | 7,5 % | – 0,69 % |
Renault Mégane/Scénic | 389 280 | 6,9 % | 411 015 | 7,4 % | – 5,29 % |
Peugeot 206 | 187 349 | 3,3 % | 192 866 | 3,5 % | – 2,86 % |
Citroën C4 | 171 077 | 3,0 % | 162 823 | 2,9 % | 5,07 % |
Renault Twingo | 165 346 | 2,9 % | 167 924 | 3,0 % | – 1,54 % |
VW Golf | 157 781 | 2,8 % | 158 110 | 2,8 % | – 0,21 % |
Citroën C3 | 155 126 | 2,8 % | 147 287 | 2,6 % | 5,32 % |
Peugeot 207 | 106 583 | 1,9 % | 110 995 | 2,0 % | – 3,97 % |
Peugeot 308 | 105 545 | 1,9 % | 95 402 | 1,7 % | 10,63 % |
Peugeot 307 | 105 279 | 1,9 % | 107 500 | 1,9 % | – 2,07 % |
VW Polo | 100 889 | 1,8 % | 96 540 | 1,7 % | 4,50 % |
Citroën Xsara/Picasso | 87 740 | 1,6 % | 93 607 | 1,7 % | – 6,27 % |
Peugeot 208 | 79 123 | 1,4 % | 62 377 | 1,1 % | 26,85 % |
BMW Série 3 | 75 313 | 1,3 % | 79 566 | 1,4 % | – 5,35 % |
Renault Laguna | 74 425 | 1,3 % | 83 751 | 1,5 % | – 11,14 % |
Ford Fiesta | 71 281 | 1,3 % | 71 601 | 1,3 % | – 0,45 % |
Opel Corsa | 70 659 | 1,3 % | 71 556 | 1,3 % | – 1,25 % |
Audi A3 | 65 354 | 1,2 % | 64 924 | 1,2 % | 0,66 % |
Peugeot 306 | 55 652 | 1,0 % | 63 944 | 1,1 % | – 12,97 % |
Peugeot 106 | 55 401 | 1,0 % | 62 409 | 1,1 % | – 11,23 % |
Total | 5 617 791 | 47,9 % | 5 562 164 | 48,9 % | 1,0 % |
Sources : AAA sur la base des chiffres provisoires au 31-12-2016 et Analytics Autoscout24 France. |
Parmi les véhicules les plus vendus sur le marché VO, on retrouve, sans surprise, les modèles phares de Renault avec la Clio et le couple Mégane-Scénic qui, à eux seuls, ont pesé 14,2 % du marché global en 2016. La Mégane-Scénic a néanmoins perdu plus de 5 % en raison d’un vieillissement de cette gamme de véhicules en occasion. La Peugeot 206 a résisté en obtenant la médaille de bronze. La VW Golf, premier modèle étranger, a pointé en sixième position. Les Peugeot 308 et 208 ont connu un succès notable et sont remontées rapidement dans le classement avec + 10,63 % et + 26,85 %.
Répartition des ventes de VO par marque | ||||||
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Marques | 2016 | PDM 2016 | 2015 | PDM 2015 | 2016/2015 | Progression PDM |
Renault | 1 296 620 | 23,08 % | 1 311 255 | 23,57 % | – 1,12 % | – 2,10 % |
Peugeot | 1 050 314 | 18,70 % | 1 044 972 | 18,79 % | 0,51 % | – 0,48 % |
Citroën DS | 731 914 | 13,03 % | 728 485 | 13,10 % | 0,47 % | – 0,52% |
Volkswagen | 411 505 | 7,33 % | 399 437 | 7,18 % | 3,02 % | 2,00 % |
Ford | 222 542 | 3,96 % | 220 855 | 3,97 % | 0,76 % | – 0,23 % |
Audi | 208 635 | 3,71 % | 202 365 | 3,64 % | 3,10 % | 2,08 % |
Opel | 207 413 | 3,69 % | 210 273 | 3,78 % | – 1,36 % | – 2,34 % |
BMW | 204 805 | 3,65 % | 203 861 | 3,67 % | 0,46 % | – 0,53 % |
Mercedes | 184 419 | 3,28 % | 178 521 | 3,21 % | 3,30 % | 2,28 % |
Fiat | 153 187 | 2,73 % | 151 731 | 2,73 % | 0,96 % | – 0,04 % |
Nissan | 143 547 | 2,56 % | 135 099 | 2,43 % | 6,32 % | 5,27 % |
Toyota | 124 839 | 2,22 % | 119 426 | 2,15 % | 4,53 % | 3,50 % |
Seat | 77 320 | 1,38 % | 78 452 | 1,41 % | – 1,44 % | – 2,42 % |
Dacia | 76 714 | 1,37 % | 65 089 | 1,17 % | 17,86 % | 16,69 % |
Mini | 58 515 | 1,04 % | 55 650 | 1,00 % | 5,15 % | 4,11 % |
Hyundai | 44 632 | 0,79 % | 41 786 | 0,75 % | 6,81 % | 5,75 % |
Alfa Romeo | 41 881 | 0,75 % | 44 408 | 0,80 % | – 5,96 % | – 6,62 % |
Kia | 38 470 | 0,68 % | 34 230 | 0,62 % | 12,39 % | 11,27 % |
Suzuki | 38 116 | 0,68 % | 37 477 | 0,67 % | 1,71 % | 0,7 % |
Volvo | 30 077 | 0,54 % | 29 289 | 0,53 % | 2,69 % | 1,67 % |
Total VO | 5 617 791 | 95,15 % | 5 562 164 | 95,15 % | 1,00 % | – |
Marques françaises | 3 078 848 | 55,85 % | 3 084 712 | 56,46 % | – 0,19 % | – 1,08 % |
Sources : AAA sur la base des chiffres provisoires au 31-12-2016 et Analytics Autoscout24 France. |
La place grandissante des VO récents
Tendance déjà notée en 2015, le segment des VO de moins de 1 an a beaucoup progressé. Ce phénomène découle de la montée en puissance des ventes tactiques des constructeurs sur le marché VN : « Elles réunissent 26 à 27 % des immatriculations en France contre 30 à 35 % en Allemagne », précise Yoann Taitz.
Cette pratique donne naissance à un marché de VO peu kilométrés avec des prix en retrait de 20 à 25 % par rapport au neuf. « Lorsque les constructeurs augmentent leurs ventes tactiques, ils abîment leur marché VN mais créent un marché VO », résume Yoann Taitz.
Le segment des VO de 2 et 3 ans s’affiche en retrait de 2,5 à 3 %. Quant aux modèles de plus de 5 ans, ils génèrent la plus grande part des transactions. Les ventes de véhicules de 5 à 10 ans stagnent quand celles des plus anciens se développent. En parallèle, les volumes du marché VO atteignent un record quand les VN atteignent des prix prohibitifs. Ces tarifs augmentent sous la pression de normes environnementales et de sécurité toujours plus contraignantes, et de technologies embarquées toujours plus nombreuses. « Les VN affichent des prix toujours plus élevés que les Français ne peuvent plus payer et ils sont obligés de se tourner vers les VO », affirme Yoann Taitz.
Sur le marché VO, la stabilité des prix dissimule une diminution dans les faits. Avec la montée en puissance des ventes tactiques, les VO sont plus récents et moins kilométrés. S’ils se vendent au même prix que les VO plus anciens des années précédentes, la tendance est bien au recul des prix à prestations équivalentes.
Progression des ventes de véhicules d’occasion et neufs | |||||||
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Véhicules d’occasion | Véhicules neufs | ||||||
2016 | Progression | 2015 | 2016 | Progression | 2015 | VO/VN | |
01-2016 | 428 752 | – 0,8 % | 432 268 | 137 788 | 3,5 % | 133 170 | 3,11 |
02-2016 | 443 863 | 2,6 % | 432 429 | 166 739 | 13,3 % | 147 130 | 2,66 |
03-2016 | 506 175 | 2,3 % | 495 016 | 211 264 | 7,5 % | 196 572 | 2,40 |
04-2016 | 498 537 | 2,4 % | 486 977 | 181 830 | 6,5 % | 170 768 | 2,74 |
05-2016 | 457 852 | 12,8 % | 406 023 | 175 834 | 22,9 % | 143 059 | 2,60 |
06-2016 | 505 973 | – 2,7 % | 520 003 | 227 366 | 0,8 % | 225 645 | 2,23 |
07-2016 | 464 645 | – 9,8 % | 514 877 | 132 999 | – 9,6 % | 147 132 | 3,49 |
08-2016 | 427 597 | 5,3 % | 406 223 | 98 217 | 6,7 % | 92 052 | 4,35 |
09-2016 | 460 857 | – 2,1 % | 470 609 | 168 827 | 2,5 % | 164 774 | 2,73 |
10-2016 | 473 764 | – 3,1 % | 489 116 | 155 201 | – 3,6 % | 161 030 | 3,05 |
11-2016 | 469 467 | 4,7 % | 448 299 | 163 170 | 8,5 % | 150 339 | 2,88 |
12-2016 | 480 279 | 4,3 % | 460 324 | 194 381 | 5,8 % | 183 724 | 2,47 |
Total | 5 617 791 | 1,0 % | 5 562 164 | 2 013 616 | 5,1 % | 1 915 395 | 2,79 |
Sources : AAA sur la base des chiffres provisoires au 31-12-2016 et Analytics Autoscout24 France. |
Le rapport VO/VN s’est établi à 2,79 pour l’ensemble de 2016 contre 2,90 en 2015. Cela étant, les particuliers n’achètent que 49,3 % des véhicules neufs mis en circulation. Dans ces conditions et pour les particuliers, le véritable rapport VO/VN s’établit à 5,6 VO vendus pour 1 VN. Ce chiffre exprime la place prépondérante des VO dans la mobilité des Français.
Répartition des ventes de VO par âge | |||||
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Âge | 2015 | PDM | 2015 | PDM | 2016/2015 |
Moins de 1 an | 469 833 | 8,4 % | 445 316 | 8,0 % | 5,5 % |
1 an | 356 100 | 6,3 % | 341 720 | 6,1 % | 4,2 % |
2 à 5 ans | 1 284 239 | 22,9 % | 1 320 847 | 23,7 % | – 2,8 % |
6 à 10 ans | 1 337 122 | 23,8 % | 1 362 886 | 24,5 % | – 1,9 % |
11 à 15 ans | 1 239 769 | 22,1 % | 1 245 216 | 22,4 % | – 0,4 % |
16 ans et plus | 930 778 | 16,6 % | 846 179 | 15,2 % | 10,0 % |
Sources : AAA sur la base des chiffres provisoires au 31-12-2016 et Analytics Autoscout24 France. |
En 2016 comme au cours des années précédentes, les Français ont acheté des véhicules toujours
Des prix des VO orientés à la baisse
« La hausse des ventes tactiques ne peut s’accompagner que de la baisse des prix sur le marché VO », insiste Yoann Taitz. Ce repli se fait encore plus marqué sur les segments A, B et C, les plus concurrentiels et autour desquels les constructeurs se livrent à une véritable guerre de prix sur le marché VN. De plus, sur les segments B et C, les berlines et monospaces sont délaissés au profit des SUV.
Le carburant joue aussi un rôle prépondérant dans l’évolution du marché VO. Pour répondre à une demande grandissante d’essence, les constructeurs commencent à réaliser des ventes tactiques avec cette énergie. Cependant, le diesel reste majoritaire sur le segment des moins de 12 mois alors que la demande porte à 70 ou 75 % sur l’essence. En toute bonne logique, les prix du diesel diminuent. Avec des constructeurs qui ont délaissé le diesel sur le segment A, ce dernier est porté par l’essence. Sur un segment B marqué par les ventes tactiques, les parts du diesel et de l’essence s’équilibrent. Principalement monopolisé par les flottes, le segment C carbure au diesel alors que les particuliers recherchent de l’essence. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande entraîne des prix du diesel à la baisse. Cette tendance se fait moins marquée pour les SUV très à la mode et prisés des particuliers, quelle que soit l’énergie.
Enfin, les VN du segment D sont vendus à 70 % aux entreprises et sont délaissés des acheteurs VO qui sont des particuliers à la recherche de véhicules essence inexistants. D’où une hausse des prix des VO essence du segment D et une diminution de ceux des modèles diesel équivalents. Pareillement, les SUV du segment C connaissent un basculement du diesel vers l’essence. Désormais, le Nissan Qashqai se vend à 35 % en configuration essence. « En 2017, la pression sur les prix des SUV diesel va s’intensifier alors que les valeurs des modèles essence vont augmenter », estime Yoann Taitz. Autovista observe aussi une bonne tenue des VR des véhicules électriques. La plupart parte à l’export et surtout en Norvège où la demande est forte. Seul bémol déjà évoqué, avec la location de la batterie auprès du constructeur, la Renault Zoé ne peut être vendue en dehors des frontières françaises et voit ses prix de revente baisser.
En 2016, sur le marché VO, les volumes d’hybrides se sont en revanche réduits. Le Groupe PSA a arrêté les hybrides diesel et seule subsiste l’offre hybride essence de Toyota et Lexus avec un bonus ramené à 750 euros quand le surcoût de la technologie atteint 3 500 euros. Cela étant, les hybrides d’occasion sont recherchés et leurs VR augmentent. « Avec une offre de plus en plus importante et des technologies qui s’installent progressivement, le marché VO des hybrides devrait se développer en 2018 et 2019 », souligne Yoann Taitz.
Autovista estime à 50 % la part de marché des VO de plus de 5 ans. 22 % des VO revendus ont une ancienneté de 11 à 15 ans, 24 % de 6 à 10 ans et 22 % de 2 à 5 ans, avec une prédominance des 4-5 ans au détriment des 2-3 ans.
Internet prend aussi une place grandissante sur ce marché VO. Les acheteurs surfent sur le web pour rechercher des informations et 73 % savent ce qu’ils veulent lorsqu’ils passent à l’achat.
Internet prend une place croissante
« Internet est un pilier des ventes VO, observe Yoann Taitz. Le Groupe PSA a pris une participation dans Aramis, un mandataire avec un site de ventes de VO en ligne. De son côté, le Groupe Volkswagen a développé le digital. Aujourd’hui, pour capter le client VO, il faut être sur internet. »
À ce propos, le scandale Volkswagen aurait pu avoir un impact sur les VR de la marque. Or, les prix n’ont pas baissé sur le marché VO. « Le client VO ne se préoccupe pas de pollution, avance Yoann Taitz. Il recherche avant tout un prix avec le meilleur équipement possible. »
Pour Autovista, 2017 se situerait dans le sillage de 2016. Les ventes tactiques devraient croître en volume avec un marché plus important de VO récents. Les SUV des segments B et C, qui connaissent un succès grandissant sur le marché VN, vont aussi arriver sur le marché VO. Quel que soit le segment, les prix de vente devraient se stabiliser. Mais dans la réalité, avec des VN plus chers et mieux équipés, les prix accusent une diminution à prestation équivalente.
Toujours en 2017, les prix de vente de l’essence devraient continuer à progresser quand ceux du diesel vont reculer. La stabilisation des VR des modèles essence et diesel devrait intervenir fin 2017 ou en 2018.
Du diesel vers l’essence
Quant à la récupération de la TVA sur l’essence, elle devrait produire peu à peu ses effets sur le marché de l’occasion. Les entreprises devraient opter davantage pour ce carburant pour des utilisations urbaines. L’offre de VO essence de plus de 3 ans sera plus importante vers la fin de 2018 et en 2019. Avec des durées de détention de 44 mois en moyenne, les évolutions du marché du véhicule d’entreprise n’impactent le marché VO que trois à quatre ans après. Les différents acteurs disposent d’un délai suffisant pour préparer ces évolutions.
Répartition des ventes de VO en fonction du carburant | |||||
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Carburant | 2016 | PDM | 2015 | PDM | 2016/2015 |
Essence | 1 789 521 | 31,85 % | 1 743 535 | 31,35 % | 2,64 % |
Gazole | 3 742 012 | 66,61 % | 3 744 920 | 67,33 % | – 0,08 % |
Hybride | 44 112 | 0,79 % | 32 521 | 0,58 % | 35,64 % |
Électrique | 4 557 | 0,08 % | 3 730 | 0,07 % | 22,17 % |
Gaz | 17 494 | 0,31 % | 18 080 | 0,33 % | – 3,24 % |
Sources : AAA sur la base des chiffres provisoires au 31-12-2016 et Analytics Autoscout24 France. |
Après une stabilisation en 2014, le rééquilibrage entre diesel et essence s’est confirmé en 2016 : le gazole a représenté 66,61 % du marché VO, un résultat en légère régression par rapport à 2015. Quand on observe ce même indicateur sur le marché VN, la transition s’est faite beaucoup plus brutale avec une chute continue et significative depuis 2012, année durant laquelle le diesel avait culminé à 73 % des immatriculations de VN. Mais en occasion, ce type de motorisation reste encore très populaire avec une courbe qui a peu évolué depuis 2009. De leur côté, les motorisations hybrides et électriques ont continué leur progression sur le marché VO avec + 35,64 % et + 22,17 %. Mais malgré cette nette croissance, les volumes sont restés faibles.
Répartition des ventes de VO par carrosserie | |||||
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Carrosserie | 2016 | PDM | 2015 | PDM | 2016/2015 |
Berline | 3 417 684 | 60,8 % | 3 435 153 | 61,8 % | – 0,5 % |
Monospace | 956 320 | 17 % | 958 870 | 17,2 % | – 0,3 |
Tous-terrains/chemins | 646 902 | 11,5 % | 554 900 | 10,0 % | 16,6 % |
Break | 332 728 | 5,9 % | 337 373 | 6,1 % | – 1,4 % |
Coupé | 125 139 | 2,2 % | 131 451 | 2,4 % | – 4,8 % |
Cabriolet | 114 791 | 2,0 % | 120 372 | 2,2 % | – 4,6 % |
Inconnue | 24 216 | 0,4 % | 24 021 | 0,4 % | 0,8 % |
Total | 5 617 791 | 5 562 164 | 1,0 % | ||
Sources : AAA sur la base des chiffres provisoires au 31-12-2016 et Analytics Autoscout24 France. |
Alors que tous les types de carrosserie ont vu leur part de marché baisser en 2016, les SUV ont eu le vent en poupe avec une croissance de 16,6 %, à l’image de la situation qui prévaut sur le marché VN. Ce succès explique également la progression de marques telles que Dacia, Kia et Hyundai qui ont fait du SUV leur produit phare.