CHU de Grenoble Alpes : un choix technique
Parmi les témoignages recueillis, seul le CHU de Grenoble Alpes n’a pas de catalogue en raison du très faible nombre de véhicules de fonction : quatre voitures pour les directeurs, soit un Kadjar et trois Mégane 5 places. Tous les autres véhicules sont attribués aux différents services de l’hôpital. « Pour ceux-ci, nous avons seulement le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) de l’appel d’offres. C’est l’équipement qui décide de la gamme du véhicule. Je consulte les référents des services et des pôles à chaque renouvellement, et ce sont eux qui me demandent des véhicules adaptés à leurs...
CHU de Grenoble Alpes : un choix technique
Parmi les témoignages recueillis, seul le CHU de Grenoble Alpes n’a pas de catalogue en raison du très faible nombre de véhicules de fonction : quatre voitures pour les directeurs, soit un Kadjar et trois Mégane 5 places. Tous les autres véhicules sont attribués aux différents services de l’hôpital. « Pour ceux-ci, nous avons seulement le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) de l’appel d’offres. C’est l’équipement qui décide de la gamme du véhicule. Je consulte les référents des services et des pôles à chaque renouvellement, et ce sont eux qui me demandent des véhicules adaptés à leurs activités. C’est ensuite la direction des services techniques qui arbitre », relate Didier Dupeyron, gestionnaire du parc (voir le témoignage).
Merisant France : un cadre qui facilite la gestion de flotte
Les quatre autres entreprises interrogées possèdent toutes une grille d’attribution couplée à un catalogue pour déterminer qui a droit à quel véhicule. C’est le cas du fabricant d’édulcorants Merisant France : « Les collaborateurs ont le choix entre deux véhicules : une familiale et une berline break, la taille du coffre ayant une importance dans la fonction des commerciaux. Les changements apportés à la car policy concernent donc majoritairement les modèles disponibles », détaille Virginie Ringot, responsable des services généraux, en charge des 38 véhicules dont 31 de fonction.
Cette grille distingue les équipes sur le terrain de celles du siège. L’équipe commerciale du siège compte quatre conducteurs qui ont le choix entre le C4 Picasso et la Golf. Les 27 commerciaux du terrain peuvent quant à eux opter pour le C4 Picasso ou la 308 SW en boîte manuelle ou automatique. Les directeurs régionaux, au nombre de trois, peuvent retenir la Passat ou le 5008. Le directeur national des ventes et le responsable centrales peuvent faire leur sélection entre l’A4 et la Classe B en boîte automatique. Enfin, dernière catégorie, la direction roule en XC60 et en Espace (voir le témoignage).
Humanis : un hybride essence dans chaque catégorie
Au sein du groupe de protection sociale Humanis, « la car policy est résolument tournée vers la diminution des émissions de gaz à effet de serre et s’intègre dans le projet global du groupe “Humanis s’engage pour l’environnement” (H2E) », rappelle Stéphane Page, responsable des 450 véhicules dont 85 % de VP de fonction.
La car policy comporte trois catégories, composées chacune de quatre véhicules : trois essence et un hybride essence. En outre, l’ensemble des véhicules est classé en Crit’Air 1 à 2. « Les constructeurs en parc sont Citroën, Renault, Peugeot, et nous nous sommes dirigés vers Toyota pour les hybrides », poursuit Stéphane Page. La première catégorie est réservée aux directeurs et propose la Talisman, le 3008, le 5008 et la Prius hybride. La deuxième catégorie s’adresse aux managers et se compose de la Mégane, du Grand Scénic et de l’Auris hybride. Enfin, les commerciaux choisissent parmi la Clio, la C3 et la Yaris hybride. Les véhicules de services sont des Kangoo, Clio, Zoé et Mégane.
« Tous les modèles de véhicules de fonction sont commandés en finition business et nous n’accordons que la peinture métallisée en option. Dans tous les cas, les couleurs doivent être sobres. Enfin, les véhicules de service sont blancs, avec le logo Humanis », précise Stéphane Page (voir son témoignage).

id verde : des véhicules adaptés et des loyers compétitifs
Le parc du spécialiste de la création et de l’entretien d’espaces verts id verde compte entre 250 et 300 véhicules de fonction, parmi plus de 1 000 véhicules. Il se structure autour d’une grille d’attribution de six niveaux avec deux modèles pour chacun. Ces modèles peuvent exister en plusieurs carrosseries, par exemple berline ou break. La segmentation s’effectue par rapport au prix public catalogue toutes options incluses.
« Le choix est dicté tous les ans par les véhicules qui présentent les meilleurs loyers, ou plus précisément les meilleurs coûts complets (TCO) à modèle équivalent, indique Pascal Amico, directeur des achats. À titre d’illustration, nous sélectionnons tous les véhicules coûtant 18 000 euros TTC à l’achat, puis nous demandons aux loueurs de nous donner le loyer. Les deux véhicules avec le TCO le plus bas entrent dans la grille. À ce jour, les marques françaises apportent une compétitivité que ne fournissent pas leurs concurrentes européennes, en raison notamment des remises. » Cette méthode est utilisée pour cinq catégories, la sixième étant réservée au comité exécutif. « Nous privilégions donc les véhicules convenant le plus aux collaborateurs mais avec les loyers les plus compétitifs, résume Pascal Amico. Neuf véhicules sur dix disposent ainsi de finitions de type business, qui offrent un très bon équilibre en qualité et en loyer. »
En parallèle à la grille d’attribution, une grille de fonctions est éditée par les services RH et mise à jour tous les ans après validation par le comité de direction. En effet, les évolutions en termes d’attributaires sont pilotées par les RH, et les évolutions économiques par la direction des achats.
« Les demandes venant des salariés sont très rares. En général, nous avons des demandes de dérogation au moment de l’attribution, soit pour raisons médicales (comme la nécessité de boîte automatique), soit parce que la morphologie de la personne ne lui permet pas de conduire les véhicules de la car policy. Nous avions plutôt l’habitude d’avoir à satisfaire des salariés masculins avec une carrure importante même si depuis plusieurs années nous sommes très fier de la féminisation de notre profession », conclut Pascal Amico (voir le reportage sur id verde).
Tenir compte des situations familiales
« Avec la car policy, l’enjeu est de laisser plus de choix aux collaborateurs en fonction de leur situation familiale. Je conseille aux gestionnaires de flotte d’avoir un véhicule de référence – la berline –, et de proposer en complément la version break pour le collaborateur “sportif“, un monospace pour celui qui a une famille nombreuse et enfin, pour les célibataires urbains, une petite voiture un segment en dessous du véhicule de référence mais peut-être mieux équipée », détaille Robert Maubé, expert-conseil en gestion de flotte pour le cabinet RRMC et pour Flottes Automobiles.
La car policy doit donc être variable à chaque étage et offrir un choix non pas entre des véhicules similaires de différentes marques mais entre des véhicules adaptés à différentes situations familiales. « De plus, il faut une car policy à deux vitesses, qui sépare les personnes éligibles aux véhicules de fonction – celles qui ont besoin du véhicule pour travailler – et celles éligibles aux véhicules statutaires – pour qui le moyen de déplacement constitue un avantage fiscal », reprend Robert Maubé.
« Les entreprises aimeraient toutes réduire le nombre de personnes éligibles à un véhicule. Ce n’est pas possible pour les voitures de fonction et bien souvent difficile pour les véhicules statutaires, lorsque l’entreprise n’a pas été assez prudente dans la rédaction de la car policy et des contrats de travail. Ainsi, lors de l’embauche d’un commercial éligible au véhicule de fonction, nombre de contrats ne précisent pas que la voiture est attribuée uniquement “pour l’exercice de sa fonction d’attaché commercial“. Car lorsque le salarié change de poste et arrive au siège, il peut demander à conserver sa voiture bien que sa nouvelle fonction n’inclue pas de véhicule statutaire », constate Robert Maubé.
Generix Group : une grille d’attribution mise à jour tous les deux ans
Chez le spécialiste des logiciels Generix Group, la grille d’attribution est réalisée par le service RH et mise à jour tous les ans ou tous les deux ans. Elle comprend quatre catégories, avec chacune trois modèles disponibles. La première concerne les ingénieurs d’affaires, les consultants avant-ventes et les managers de services ou d’édition. La seconde s’adresse aux directeurs, aux managers et aux responsables ventes et avant-ventes.
« La troisième était jusqu’ici destinée aux membres du comité exécutif mais suite à une réorganisation, il est prévu de faire passer des personnes de la catégorie 2 à la catégorie 3 », pointe Karine Braut, responsable de la gestion de parc. Enfin, la quatrième catégorie est réservée aux membres du directoire. « Mais il arrive que des dérogations soient autorisées par la RH et qu’une personne passe dans la catégorie supérieure », souligne la gestionnaire.
Il y a deux ans, l’entreprise est passée à un catalogue mono-constructeur avec le groupe BMW. Aujourd’hui, les modèles les plus prisés sont la Série 1 dans la première catégorie, et le X1 dans les catégories 2 et 3. « Il nous reste encore quelques véhicules loués chez d’autres constructeurs et dont les contrats arriveront bientôt à expiration », complète Karine Braut.
« Cette année, nous n’avons pas modifié le catalogue mais nous avons été confronté à une évolution des finitions qui nous a été imposée. Par exemple, la Série 1 est passée en finition Design et non plus Business, ce qui a entraîné un surcoût. Nous n’avons toutefois pas eu de soucis sauf avec un véhicule dont le TCO dépassait le budget, et nous nous sommes arrangé avec le constructeur et le loueur » (voir le témoignage de Karine Braut).
Dossier - Car policy : quels choix pour 2018 ?
- Politique flotte : quels changements pour 2018 ?
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- Véhicules : quels modèles pour quelles fonctions ?
- Car policy : concilier attractivité et réduction des coûts
- Karine Braut, Generix Group : « Faire évoluer le catalogue pour 2018 »
- Didier Dupeyron, CHU Grenoble Alpes (CHUGA) : « Réduire la taille de la flotte »