Véhicules utilitaires : des VUL en vert

Au sein des entreprises, l’électrique sera-t-il porté par le VUL ? Selon l’Avere France, l’Association pour le développement de la mobilité électrique, 30 921 modèles 100 % électriques ont été écoulés en 2017, dont 6 011 VUL, soit une hausse de 8 % par rapport à 2016. Sur ce total, le Kangoo Z.E. a conservé son premier rang, avec 2 546 immatriculations (+ 7 %), suivi par la Zoé VU (675 unités, + 67 %), le Peugeot Partner (660, + 50 %), le Nissan e-NV200 (597, + 40 %), le Citroën Berlingo (586, + 116 %) et le Goupil G4 (477).

Et en ce début 2018, les annonces se multiplient. Le nouvel e-NV200 sera sur les routes début juin, avec 280 km d’autonomie (NEDC), soit 100 km de plus que le précédent modèle. Chez Volkswagen, l’e-Crafter 100 % électrique sera lancé au second semestre avec 136 ch, 208 km d’autonomie (NEDC), 1,7 t de charge utile et 11,3 m3 de volume utile.

Une floraison de modèles

Chez Mercedes, l’e-Vito arrivera en France fin 2018 ou début 2019, l’e-Sprinter en 2019 et l’e-Citan suivra dans la foulée. Sans oublier le Master Z.E., tout juste lancé par Renault, avec une autonomie réelle de 120 km. Un élargissement de la gamme qui amène sur le marché des modèles aux capacités de chargement accrues, en réponse à la demande des utilisateurs.

Autour de l’électrique, le Groupe PSA travaille beaucoup avec des PME-PMI ou des artisans présents dans les centres villes, en leur proposant les Berlingo et Partner Electric. « Mais dans des zones rurales, des collectivités ou des entreprises s’équipent aussi », constate Hugues de Laage de Meux, directeur de PSA Corporate Sales France (voir le témoignage).

Chez Renault, les attentes concernent notamment les zones urbaines, « surtout pour les VU du dernier kilomètre et afin de répondre aux limitations d’accès imposées par les villes. Ainsi, des appels d’offres, par exemple dans le BTP, intègrent d’emblée des véhicules électriques », complète Benoît Alleaume, directeur des ventes spéciales et directeur général de Renault Parc Entreprises (voir le témoignage). Le constat ne diffère pas chez Mercedes qui commercialise déjà l’e-Vito en Allemagne, entre autres auprès du transporteur Hermes qui recevra 1 500 VU électriques de la marque d’ici 2020, avec de premières livraisons en juin. « Les expressistes et leurs sous-traitants, les spécialistes de la livraison de colis et du dernier kilomètre nous demandent des solutions alternatives au diesel », confirme Jean Chavane, responsable national ventes flottes VU (voir le témoignage).

Le gaz ou l’électrique ?

Mais avec des limites que souligne Jean Chavane : « Si l’électrique correspond bien pour de petits modèles, il est moins pertinent pour de gros VU du fait d’une autonomie encore restreinte – un critère essentiel pour ces transporteurs. D’où l’intérêt pour le GNV, une motorisation pour laquelle nous avons eu un grand nombre de demandes l’an passé, de la part des transporteurs mais aussi des collectivités ou des mairies : en 2017, nous avons livré 80 Sprinter GNV à la ville de Paris. »

Avec l’électrique, le gaz constitue-t-il l’avenir du transport urbain (voir aussi l’article sur le dernier kilomètre) ? Chez Iveco, la réponse est positive : « Les commandes du Daily Natural Power ont été multipliées par deux en 2017, soit 200 unités au total. Ce modèle est soutenu par les dispositions fiscales. En outre, les concurrents sont peu nombreux sur ce marché et le réseau d’avitaillement se développe rapidement », note Amaury Bouchet, responsable de la business line Light d’Iveco France, à qui la mairie de Paris a aussi passé commande de modèles au gaz.

Le Daily NP appartient à la gamme BluePower, aux côtés du Daily Electric et du Daily 2.3 l diesel Euro 6 RDE Ready. « Nos clients, dont les collectivités, s’intéressent au Daily Electric et à ses zéro émission. Mais souvent, ils se rabattent sur nos modèles au gaz plus abordables. En moyenne, par rapport à un diesel, un modèle au gaz est environ 30 % plus cher. Mais en incluant le suramortissement et les aides régionales, le gaz devient économiquement très intéressant », argumente Amaury Bouchet (voir le témoignage).

La piste de l’essence

Autre piste à suivre pour les VUL : l’essence. « Nous faisons un ‘‘carton’’ avec le Fiorino essence à Paris et dans les grandes villes : alors que son segment a progressé de 4 % l’an passé, le Fiorino a fait un bond de 52 %, avec un mix des ventes à 40 % sur l’essence. Avec ce petit véhicule de livraison adapté aux centres villes, la bascule s’est opérée, ce qui est complètement nouveau », décrit Patrice Bergonzi, directeur Fleet & Business Sales de FCA France (voir le témoignage). Une évolution inéluctable du marché ? À suivre…