VUL : le passage aux électrons

CITROËN : de l’électrique et de l’hydrogène

Marque du groupe Stellantis, Citroën mise sur l’électrification de sa gamme, « une solution plus envisagée qu’auparavant par nos clients », avance Jean-Pierre Mesic, directeur des ventes BtoB de Stellantis. Citroën a ainsi récemment introduit dans son offre six véhicules électrifiés, véhicules particuliers (VP) ou véhicules utilitaires légers (VUL) : My Ami cargo, ë-C4, C5 Aircross Hybrid, ë-SpaceTourer, ë-Jumpy, ë-Jumper, sans oublier l’ë-Berlingo Van déjà disponible à la commande. Citroën va aussi proposer une offre associant des batteries avec des piles à combustible à hydrogène sur l’ë-Jumpy Hydrogen. Cet utilitaire répondra aux usages des 8 % d’entreprises qui ont besoin de parcourir des trajets supérieurs à 300 km et/ou qui n’ont pas le temps de recharger leurs véhicules en journée.

« L’électrification est assez récente et elle va dynamiser le marché avec notre gamme complète de fourgons 100 % électriques. Pour nos clients, l’électrique est perçu comme la meilleure solution face aux restrictions d’accès en ville. Et ils apprécient l’électrification de leur outil de travail, sans compromis sur sa capacité de chargement et avec un gain en termes de confort et de silence de fonctionnement au quotidien. L’électrique est désormais intégré par les gestionnaires de parc qui incluent des véhicules utilitaires électriques dans les car policies », constate Jean-Pierre Mesic.

FIAT : le Ducato à la manœuvre

Chez Fiat, l’année 2021 est celle de l’intégration au sein du groupe Stellantis. Pour le moment, l’offre de véhicules utilitaires du constructeur italien reste composée des Fiorino, Doblo, Talento et Ducato. Ce dernier modèle, le plus gros des véhicules utilitaires de la marque, vient de profiter d’un restylage. Celui-ci porte principalement sur l’adoption de nouvelles motorisations diesel répondant aux normes Euro 6d-Full et sur la possibilité de s’équiper d’équipements de confort et de sécurité de dernière génération.

En version thermique, ce nouveau Ducato se décline dans de multiples carrosseries (jusqu’à 17 m³), avec des motorisations turbo-diesel sous le capot. Le nouveau 4-cylindres 2.2 l Multijet3 existe en 120 ch/320 Nm, 140 ch/350 Nm, 160 ch/380 Nm et 180 ch/380 Nm en boîte manuelle ou automatique à 9 rapports (sauf 120 ch).

2021 est aussi l’année du lancement de l’E-Ducato 100 % électrique, encore sur la base du Ducato d’avant restylage. Pour cet E-Ducato, les tarifs sont annoncés à partir de 55 900 euros HT pour la version à empattement moyen de 3,5 t (10 m³ de volume de chargement). Avec le même empattement, les versions châssis-cabine débutent à 58 400 euros HT. Des chargeurs de batteries AC sont commercialisés en 6,0 kW, 11 kW et 22 kW.

FORD : des VU verts et connectés

« Dans un marché des utilitaires et des voitures de société dynamique en commandes, le marché des carrossiers est aussi en progression et notre prestation Ford Ready, lancée en 2019, participe à cette croissance. Par ailleurs, nos clients s’intéressent de plus en plus à l’électrification du fait de la mise en place des ZFE-m (zone à faibles émissions mobilité) et de la loi d’orientation des mobilités (LOM), avec en outre une multiplication des offres constructeurs », commente Ford. Qui met en avant son Custom PHEV hybride rechargeable, mais aussi ses versions 1T et 2T mHEV, et bientôt son Transit 2T 100 % électrique. Cet E-Transit est en cours de commercialisation pour des livraisons à partir de la fin du premier trimestre 2022.

Pour rappel, Ford s’est engagé à proposer d’ici 2024 une gamme des véhicules utilitaires dotée de solutions 100 % zéro émission, soit des modèles tout-électriques ou PHEV, avec l’objectif de réaliser les deux tiers de ses ventes de VU avec ces motorisations en 2030.

Électrique, PHEV et E85

Seul VU hybride rechargeable commercialisé actuellement, le Transit Custom PHEV intéresse, selon la marque, le marché du froid dans le cadre de la livraison urbaine en « position » 100 % électrique. En parallèle, Ford mise sur une offre alternative avec les produits FlexiFuel carburant à l’E85 dont le Connect E85 et la Fiesta Affaires.

À noter que les véhicules utilitaires Ford s’équipent de série du modem FordPass Connect avec, pour les flottes, un accès à l’outil de gestion gratuit Ford Telematics Essentials. Par le biais de ce dispositif, les responsables de parc peuvent par exemple recevoir des alertes sur l’état des véhicules sur un simple tableau de bord en ligne. 2021 est enfin l’année du lancement et du déploiement de FordLiive, un outil numérique pour optimiser le suivi de l’entretien et de l’après-vente des VU dans les concessions de la marque et les Ford Transit Centers.

IVECO : GNV et électrique

Chez Iveco, Amaury Bouchet, directeur business Line Light, observe « une croissance significative des demandes sur le gaz naturel. Le GNV, en particulier le bioGNV, offre l’avantage d’être opérationnel dès aujourd’hui et de répondre aux exigences environnementales les plus strictes actuelles et à venir, dont le développement des ZFE-m », poursuit ce responsable. Pour mémoire, les véhicules roulant au GNV ou au bioGNV entrent de fait dans la catégorie Crit’Air 1.

Le constructeur italien mise aussi sur la dernière version de son Daily, avec de nouvelles motorisations, une nouvelle boîte sur les motorisations 2.3 l, une nouvelle suspension pneumatique et davantage de connectivité. Ce Daily est disponible à la commande pour des livraisons prévues au début 2022. Et la version électrique de ce Daily sera mise à la route dans le courant de l’année prochaine.

Enfin, Iveco commercialise son Iveco Driver Pal qui intègre la technologie Amazon Alexa. Selon le constructeur, ce compagnon vocal et numérique permet au conducteur d’emporter sa vie numérique à bord, d’interagir avec son véhicule et avec la communauté des conducteurs, et d’accéder aux services connectés.

MAN : l’eTGE se décline

En 2021, le constructeur allemand MAN, filiale du groupe Volkswagen, met en avant les résultats de sa gamme fourgons et châssis diesel. « Celle-ci progresse avec plusieurs réalisations, notamment en 4×4. Mais la plus forte hausse vient de notre produit 100 % électrique, le MAN eTGE qui génère 10 % de nos commandes depuis le début de l’année, tiré par la demande des acteurs de la logistique du dernier kilomètre », expose Paul de Saxcé, directeur commercial de Van MAN France.

Chez MAN, la demande en motorisations alternatives est en effet importante, avec une forte attente des clients pour de nouveaux produits. Le marché électrique par exemple est en croissance mais reste bridé par des capacités limitées de production. « Nous lancerons une version caisse 13,5 m³ de l’eTGE en fin d’année ; elle sera présentée à Solutrans en novembre. Enfin, courant 2022, nous aurons de nouvelles motorisations pour notre gamme roues jumelées, répondant aux normes Euro 7 », anticipe Paul de Saxcé. MAN poursuit en parallèle le développement de son réseau avec l’ouverture de nouvelles concessions en 2021.

MERCEDES : le Citan fait son entrée

Nouveauté pour 2021, Mercedes-Benz Vans France a récemment dévoilé la seconde génération de son Citan. « Les premières livraisons auront lieu fin novembre », note Jean-Christophe Ajax, directeur ventes VN Vans de Mercedes-Benz France. La version ludospace, la Classe T, sera lancée au premier semestre 2022. Pour les tarifs, ce Citan débutera à 21 010 euros HT pour le Citan 113 First (1.3 turbo-essence de 131 ch/146-161 g), à 22 060 euros HT pour le Citan 110  CDI First (1.5 turbo-diesel de 95 ch/131-146 g) ou à 22 660 euros pour le Citan 112 CDI First (1.5 turbo-diesel de 116 ch/138-153 g). Les empattements longs seront arriveront plus tard.

Au second semestre 2022, l’eCitan fourgon 100 % électrique fera son entrée. « L’EQT, version 100 % électrique de la Classe T, sera aussi lancé à ce moment », signale Stéphane Renault, directeur marketing de Mercedes-Benz Vans France. Quant au Sprinter, il adopte le moteur 2.0 l OM 654 sur toute la gamme. Disponible depuis l’an passé sur les versions propulsion Euro 6, ce moteur équipe aussi désormais les versions traction, Euro 6 et 4×4.

Une demande électrique

À fin août, la part des versions 100 % électriques atteignait 1,6 % pour le Vito et 3 % pour le Sprinter. « Pour le transport de marchandises, une demande de véhicules utilitaires électriques existe de la part des expressistes, des livreurs et des collectivités. En revanche, nous ne constatons pas encore de demande des artisans (mono-possesseurs) », pointe Stéphane Renault.

À noter aussi une nouvelle option, la Speed Delivery Door, destinée à faciliter la vie des chauffeurs-livreurs. Il s’agit en l’occurrence d’une double porte pivotante automatique côté droit, contrôlée par des capteurs et qui remplace la porte latérale coulissante du compartiment de chargement. Les capteurs ouvrent automatiquement la porte, ce qui évite aux chauffeurs de poser leurs colis pour faire coulisser la porte.

NISSAN : renouvellement complet

Nissan vient de revoir intégralement sa stratégie VU. Les actuels NV300 et NV400 (re)deviennent des Primastar et des Interstar, et le remplaçant des NV250 et eNV200 est le Townstar, un clone du récent Renault Kangoo. L’ouverture des commandes est prévue pour le début novembre ; les premières livraisons devraient avoir lieu en tout début 2022. Et cette gamme de véhicules utilitaires bénéficie de la garantie Nissan 5 ans/100 000 km.

La fourgonnette Townstar ne sera équipée qu’avec un moteur essence,le TCE 130 ch, et une motorisation électrique de 122 ch, dotée d’une autonomie de 285 km (WLTP) grâce à sa batterie de 44 kWh. « La priorité est de développer les ventes de versions électriques. De nombreux clients attendent ce type de véhicules, notamment pour les livraisons urbaines du dernier kilomètre », explique Benjamin Mariani, chef de produit Townstar pour Nissan.

L’arrivée du Townstar

Ce Townstar se déclinera uniquement en version standard (et sans le système Sésame ouvre-toi que Renault réserve au Kangoo), avec un volume utile de 3,3 m³ et une charge utile maxi de 800 kg ; la version longue sera pour plus tard. Et pour ceux qui apprécient l’e-NV200 100 % électrique en version XXL avec son volume utile de 8 m³, les responsables de Nissan réfléchissent à son successeur sur la base du Townstar rallongé.

Le VU constitue un axe de développement majeur pour le constructeur japonais qui compte s’appuyer sur son double réseau VP et VI. L’objectif : atteindre 3 % de part de marché en France d’ici 2023. À fin août 2021, les immatriculations du NV250 s’affichaient en hausse de 130 % par rapport à la même période de 2020, celles du NV300, de 115 % et celles du NV400, de 76 %. Au total, sur les huit premiers mois de 2021, Nissan a vendu 97 % de fourgons en plus. « Le complément de progression passera par une professionnalisation renforcée du réseau dans la commercialisation des versions carrossées », anticipe Guillaume Barbet, directeur des ventes de Nissan.

OPEL : le Movano entre en scène

Opel, marque du groupe Stellantis, va lancer les Combo-e Cargo et Life d’ici la fin de l’année, et le tout nouveau Movano (sur la base des X250, Jumper, Ducato, Boxer), aussi bien en motorisations thermiques qu’électriques. Ce Movano disposera de quatre longueurs de châssis et de trois hauteurs, pour un volume de chargement de 8 à 17 m³, avec des charges utiles jusqu’à 2,1 t. Des carrosseries châssis-cabine et double cabine sont prévues. Sous le capot, ce Movano s’offrira le 2.2 turbo-diesel PSA de 120 à 165 ch.

Le Movano-e prépare son arrivée

De son côté, le Movano-e 100 % électrique se dotera d’un moteur de 90 kW/122 ch et 260 Nm, alimenté par deux batteries au choix : 37 kWh/117 km d’autonomie ou 70 kWh/224 km. À l’heure où nous écrivons cet article, les prix de ce Movano n’avaient pas encore été rendus publics. La commercialisation est prévue d’ici la fin 2021.

« L’arrivée du Combo-e Cargo mais aussi du Movano-e va dynamiser le marché avec une offre complète de fourgons 100 % électriques pour nos clients. Cette offre est perçue comme la meilleure solution face aux restrictions d’accès en ville », expose Jean-Pierre Mesic, directeur des ventes BtoB de Stellantis.

PEUGEOT : la gamme s’électrise

Pour Peugeot, marque du groupe Stellantis, les professionnels semblent se montrer toujours plus sensibles aux véhicules électriques. Une évolution à laquelle répondent le lancement de l’e-Partner en VP et en VUL, mais aussi celui de l’e-Boxer d’ici la fin d’année. En s’appuyant en outre sur l’e-Expert, la marque bénéficiera alors d’une gamme de VUL complètement électrifiée, avec également une offre en hydrogène pour l’e-Expert. À noter que l’e-Expert a d’ailleurs généré 5 % des ventes d’Expert au premier semestre 2021.

« Après les premiers artisans, les gestionnaires de parc intègrent nos véhicules utilitaires électriques dans leur car policy. La motorisation électrique existe dans toutes les silhouettes et finitions. Cela permet au client de renouveler ses véhicules à l’identique. Enfin, avec le récent renforcement du bonus pour l’utilitaire électrique, le TCO de ce dernier est plus compétitif que son équivalent en thermique », argumente Jean-Pierre Mesic, directeur des ventes BtoB de Stellantis.

RENAULT : un nouveau Trafic

Chez Renault, Thibaut Macé, directeur marketing Véhicules Utilitaires France, se montre confiant dans l’avenir des VU électriques : « L’électrification constitue sans doute l’une des innovations majeures à venir pour le VUL. Vont dans ce sens les récentes annonces gouvernementales ou encore l’ajustement du bonus écologique pour les VUL électriques afin de réduire l’écart du coût d’acquisition et d’usage par rapport aux modèles thermiques. » Avec ses Zoé Société, Kangoo E-Tech 100 % Électrique et Master E-Tech 100 % Électrique, Renault pèse plus de 50 % de ce marché. « Et le Kangoo E-Tech 100 % Électrique est le VU électrique le plus vendu en France », complète Thibaut Macé.

Du côté des motorisations thermiques, Renault a lancé ses nouveaux Kangoo Van et Express Van au printemps dernier. Une version restylée du Trafic est aussi annoncée avec une commercialisation prévue en janvier 2022. Ce Trafic adopte une nouvelle face avant, un nouvel intérieur identique à celui des gammes de VP de la marque, et il s’enrichit de dix nouvelles aides à la conduite. Ce Trafic se dotera également d’une gamme de quatre nouvelles motorisations Euro 6d-Full de 110 à 170 ch, associées à des boîtes de vitesses manuelles ou EDC (sur les motorisations de 150 et 170 ch).

Pour les tarifs, avec le 2.0 BluedCi, comptez à partir de 27 600 euros HT pour les L1 en 110 ch, 28 200 euros HT en 130 ch, 30 200 euros HT en 150 ch et 32 200 euros HT en 170 ch. Pour les carrosseries surélevées H2, il faudra ajouter 1 500 euros HT et 1 200 euros HT pour les longueurs L2. Les premières livraisons sont programmées pour la fin de cette année. Enfin, le réseau Renault Pro+ Premium compte dorénavant plus de 110 sites.

TOYOTA : le Proace City prend ses marques

« Le marché du véhicules utilitaires se porte bien, notamment sur le segment du fourgon compact pour Toyota. 2021 est de fait la première année pleine pour le Proace City dont les chiffres de ventes se situent au-delà de nos objectifs annuels. Nous prévoyons ainsi de dépasser les 3 000 ventes d’ici fin 2021 », souligne le constructeur. À fin août dernier, Toyota avait immatriculé 4 052 utilitaires, soit une part de marché totale de 2,5 %. Le Proace City a représenté 2 212 immatriculations, soit 2,8 % de part de marché du segment, en hausse de 200 % par rapport à 2020, année de son lancement, alors que le segment a reculé de 0,5 point.

« La demande est au rendez-vous, notre offre s’élargit en gamme et en motorisations avec la technologie électrique à batterie », reprend le constructeur. Le Proace Electric a en effet été lancé début 2021 et le Proace City Electric va être commercialisé en fin d’année. À noter que sur le marché des VU, Toyota est actif sur les segments du fourgon compact (CDV), du fourgon moyen (MDV) et du pick-up avec le Hilux.

La marque met entre autres en avant sa garantie 3 ans/100 000 km et le système de cloison modulaire Moduwork de série. « Enfin, notre ambition est d’ouvrir vingt centres Toyota Professional dans les trois ans à venir. Ces centres concentreront l’expertise de Toyota dans les véhicules utilitaires, avec pour ambition de développer de plus en plus notre offre de transformations en multipliant les partenariats avec les carrossiers », conclut la marque.

VOLKSWAGEN : l’année du Caddy

Pour Volkswagen Véhicules Utilitaires France, 2021 aura été l’année du lancement de la cinquième génération du Caddy. Et 2022 sera celle du tout nouveau Multivan, livrable en motorisation hybride, mais aussi du nouveau pick-up Amarok et de l’ID.BUZZ 100 % électrique, en versions VU et VP. Ce dernier modèle se positionnera entre le Caddy et le Transporter, avec des autonomies proches de 450 km. Son arrivée est prévue en fin du dernier trimestre 2022. Début 2021, la gamme électrique s’est déjà enrichie du Transporter 6.1 ABTe élaboré en partenariat avec le préparateur ABT. Le constructeur propose également, depuis 2019, l’e-Crafter 100 % électrique dont les ventes ont généré, à fin juillet, 6,5 % du total des ventes de ce modèle.

« Les mutations et les restrictions de circulation qui s’opèrent dans le trafic en milieu urbain vont bien entendu renforcer la place de l’électrique. Et l’ID.BUZZ va arriver à point nommé pour renforcer notre présence sur le marché des véhicules électriques mobiles, compacts et à forte autonomie. Ces modèles sont particulièrement appréciés par les professionnels de la logistique, de la livraison au dernier kilomètre et des activités de service en milieu urbain », affirme Kérim Bournonville, directeur de Volkswagen Véhicules Utilitaires France.