Véhiposte : des enchères pour les VO

Véhiposte n’est pas tout à fait un loueur longue durée comme un autre. Filiale de La Poste, cette structure spécialisée gère les véhicules de sa maison-mère. L’achat de ses VUL est soumis au Code des marchés publics quand les voitures de fonction échappent à cette obligation. Véhiposte doit s’assurer de la revalorisation des véhicules en fin de vie. Il y a sept à huit ans, la filiale de La Poste a donc choisi de privilégier les enchères pour écouler ses stocks de VO. Actuellement, 90 % des volumes suivent cette voie quand 10 % sont irréparables, hors d’usage ou réduits à l’état d’épaves.

Chaque année, La Poste revend 8 000 à 9 000 VO aux enchères à travers le protocole mis en place par Véhiposte. Plus précisément, une moitié se destine aux enchères sur internet et l’autre est aussi vendue aux enchères mais cette fois via des ventes physiques en salle. « Avec les enchères, nous nous assurons d’une transparence maximale, explique Éric Le Liard, directeur relation clients, exploitation et ventes VO au sein de Véhiposte. Nous ne connaissons jamais l’utilisateur final et obtenons le meilleur prix. »

Des enchères dématérialisées

Véhiposte privilégie les enchères dématérialisées pour les véhicules les plus kilométrés. Pour ce type de ventes, les acheteurs proviennent de l’Europe entière et peuvent choisir un modèle endommagé car les frais de remise en état sont moins élevés dans leurs pays. « Le choix entre enchères en ligne et physiques découle d’un savoir-faire spécifique qui permet d’arbitrer entre quantités à écouler et prix observés à un temps t », expose Éric Le Liard. Véhiposte a aussi mis sur pied une équipe spécialisée dont la mission consiste à analyser les prix obtenus aux enchères et à affiner les prix de réserve. Un comité ad hoc redéfinit la politique VO chaque semaine.

La Poste garde ses voitures de fonction et d’entreprise pendant 48 mois. Avec l’évolution de la réglementation, les véhicules malussés sont dorénavant interdits et le diesel est réservé aux gros rouleurs. Dans le même temps, hybride et hybride rechargeable montent au catalogue. Pour les filiales du groupe, Véhiposte réoriente les choix vers les modèles propres et l’essence. « Le marché VO est à la croisée des chemins, constate Éric Le Liard. Revendre des diesel va devenir compliqué ».

La frugalité d’abord

Véhiposte travaille avec les constructeurs européens. Quel que soit le type de véhicule, la recherche de la frugalité reste la règle. Dans le cadre des marchés publics, le loueur a retenu Renault, PSA, FCA et Ford. Pour les voitures de fonction, ce référencement est élargi à Skoda et Toyota. L’importance donnée aux ventes tactiques a un impact décisif sur les VR. Selon Véhiposte, avec un recours massif à cette pratique, les valeurs de revente peuvent baisser de 12 à 15 %. Bien que les conditions d’achat obtenues par Véhiposte soient intéressantes, ces ventes tactiques peuvent peser sur le TCO.

En matière d’équipements, les VUL n’ont plus rien à envier aux VP. À titre d’illustration, les boîtes automatiques ont désormais fait leur entrée dans les véhicules jaunes de La Poste. Pour les multiples départs et arrêts au cours des tournées, elles apportent un confort bienvenu. « Parallèlement, les dispositifs de sécurité active et passive deviennent indispensables, note Éric Le Liard. Pour bien revendre un VO, il existe des standards. Pour les voitures de fonction, nous incitons par exemple les conducteurs à choisir la boîte automatique. Les aides à la conduite valorisent pareillement les VO. »

Un entretien renforcé

Comme tous les loueurs longue durée, Véhiposte revend les véhicules en l’état. Mais ces véhicules bénéficient d’un entretien renforcé tout au long de leur vie. Marqués aux couleurs de l’entreprise, ils sont immédiatement remis en état pour préserver l’image de La Poste et renforcer la sécurité de ses agents. Lorsque le véhicule est proposé aux enchères, il bénéficie d’un historique dont l’exhaustivité contribue parfois à relever le prix de réserve.