
Les professionnels du secteur s’en réjouissaient à l’heure du bilan annuel début janvier : 2019 restera une année record pour le véhicule d’entreprise. Selon l’Arval Mobility Observatory, le marché a bondi l’an passé de 10,49 % avec 904 591 VP et VUL immatriculés. Ce sont surtout les VP qui ont contribué à cette croissance avec 543 857 immatriculations, en hausse de 14,19 %. Les VU ont aussi affiché de bons résultats avec 360 734 unités, à + 5,35 %.
Marché des entreprises 2019 – VP + VU
Mois | VP | VP (cumulé) | VUL | VUL (cumulé) | Total | Total (cumulé) |
---|---|---|---|---|---|---|
Janvier | 36 698 | 36 698 | 28 640 | 28 640 | 65 338 | 65 338 |
Février | 39 643 | 76 340 | 29 135 | 57 776 | 68 778... |
Les professionnels du secteur s’en réjouissaient à l’heure du bilan annuel début janvier : 2019 restera une année record pour le véhicule d’entreprise. Selon l’Arval Mobility Observatory, le marché a bondi l’an passé de 10,49 % avec 904 591 VP et VUL immatriculés. Ce sont surtout les VP qui ont contribué à cette croissance avec 543 857 immatriculations, en hausse de 14,19 %. Les VU ont aussi affiché de bons résultats avec 360 734 unités, à + 5,35 %.
Marché des entreprises 2019 – VP + VU
Mois | VP | VP (cumulé) | VUL | VUL (cumulé) | Total | Total (cumulé) |
---|---|---|---|---|---|---|
Janvier | 36 698 | 36 698 | 28 640 | 28 640 | 65 338 | 65 338 |
Février | 39 643 | 76 340 | 29 135 | 57 776 | 68 778 | 134 116 |
Mars | 49 611 | 125 951 | 34 500 | 92 282 | 84 111 | 218 233 |
Avril | 42 916 | 168 867 | 31 978 | 124 263 | 74 894 | 293 130 |
Mai | 44 580 | 213 446 | 29 329 | 153 597 | 73 909 | 367 043 |
Juin | 52 018 | 265 464 | 32 570 | 186 165 | 84 588 | 451 629 |
Juillet | 45 576 | 311 040 | 30 740 | 216 907 | 76 316 | 527 947 |
Août | 30 524 | 341 564 | 19 917 | 236 829 | 50 441 | 578 393 |
Septembre | 46 649 | 388 213 | 27 079 | 263 908 | 73 728 | 652 121 |
Octobre | 51 889 | 440 102 | 32 550 | 296 466 | 84 439 | 736 568 |
Novembre | 47 690 | 487 791 | 29 286 | 325 719 | 76 976 | 813 510 |
Décembre | 56 066 | 543 857 | 35 015 | 360 734 | 91 081 | 904 591 |
Source : Arval Mobility Observatory |
Mais derrière cette progression générale du marché des véhicules d’entreprise, des ajustements sont en cours. L’alignement des fiscalités diesel et essence, la refonte des motorisations par les constructeurs en vue du WLTP, les perspectives de restriction d’accès aux véhicules polluants ou au diesel avec la loi d’orientation des mobilités (LOM) ont eu des conséquences sur les ventes.
L’essence en pole position
Dans les immatriculations de VP et VUL, ces changements se sont traduits par une place accrue pour les motorisations essence. Ces dernières ont affiché en 2016 une part de marché de 22,45 %, soit 6,4 points de plus qu’en 2018. Et le nombre d’immatriculations pour l’essence a augmenté de 54,75 % en 2019 à 203 057 unités, VP et VUL confondus : 185 298 unités pour les VP, à + 57,39 %, et 17 759 unités pour les VUL, à + 31,74 %. Cette évolution se réalise aux dépens du diesel. Même si la perte de terrain du gazole sur l’essence a été moins importante en 2019 qu’en 2018, elle s’est confirmée avec un repli des immatriculations de 0,32 %, à 640 794 unités, et une perte de part de marché de 7,6 points, à 70,84 % pour les VP et VUL.
Parts de marché des énergies dans les ventes de VL en entreprise en 2019
Trimestre | Diesel | Essence | Hybride | Électrique |
---|---|---|---|---|
T1 2019 | 73,26 % | 21,19 % | 3,18 % | 2,23 % |
T2 2019 | 71,84 % | 22,31 % | 3,37 % | 2,34 % |
T3 2019 | 71,35 % | 22,33 % | 3,73 % | 2,34 % |
T4 2019 | 70,84 % | 22,45 % | 4,11 % | 2,30 % |
Source : Arval Mobility Observatory |
Car si les diesel sont en perte de vitesse auprès des entreprises, ils n’en sont pas moins restés incontournables en 2019, comme le montre leur domination persistante dans le « top 10 » des ventes de l’Arval Mobility Observatory ou dans son classement des ventes sur les segments de niveaux inférieurs à supérieurs.
Toutefois, les chiffres de 2019 de cet observatoire montrent aussi que les diesel sont de moins en moins légitimes sur le segment statutaire. Alors qu’en 2018 les deux premières places étaient occupées par la Mercedes Classe E et la BMW Série 5 en diesel, leur ont succédé l’an dernier la Tesla Model 3 et la Range Rover Sport version PHEV, suivis de deux modèles hybrides.
L’hybride à la manœuvre
Un constructeur comme Lexus a tiré profit de cette évolution sur le segment des véhicules haut de gamme. « 2019 a été une bonne année pour les ventes sociétés, avec + 35 % en volume, détaille Arnaud Martinet : le NX reste le best-seller, suivi par le nouveau petit SUV UX qui répond à nos attentes, tandis que la nouvelle ES a aussi eu un apport bénéfique sur ces ventes », énumère le chef du département entreprise et occasion de Toyota France.

commerciales, Kia
Mais le succès de l’hybride n’est pas seulement au rendez-vous pour le haut de gamme. « Les motorisations hybrides ont enregistré une belle année », souligne l’Arval Mobility Observatory, avec des immatriculations à + 40,1 % en 2019, soit 37 161 VP et VUL, pour atteindre une part de marché dans les entreprises de 4,11 %, à + 0,8 point. En 2019, les constructeurs qui avaient déjà orienté leur mix produit vers ce type de motorisations en ont d’ailleurs tiré profit.
« Avec 35 et 40 % de nos ventes pour cette clientèle, le Niro est la voiture la plus vendue auprès des entreprises », illustre Guillaume de Boudemange, directeur des opérations commerciales de Kia. La disponibilité du modèle, décliné en hybride, hybride rechargeable et électrique a notamment contribué à la conquête de marchés. « Le Niro a été notre cheval de Troie pour pénétrer de grands comptes comme Orange », résume le responsable.
Des modèles multi-motorisations
L’autre marque du conglomérat coréen, Hyundai, se félicite pareillement de son positionnement. « Avec notre Ioniq, nous avons de l’hybride, de l’hybride rechargeable et du 100 % électrique ; et 20 % de nos ventes en 2019 ont été faites grâce à notre gamme hybride Blue Drive », indique Dominique Gobin, directeur ventes flottes et véhicules d’occasion de Hyundai Motor France. Des produits qui ont aussi permis d’entrer chez des clients « que nous n’avions pas jusqu’ici comme Orange, Engie, Coca-Cola, Monoprix. Ces grands comptes n’étaient pas notre cible initiale mais ils ont pu trouver les voitures qui correspondaient à leur politique dans nos gammes. »
Chez Ford, c’est l’utilitaire Custom plug-in hybrid qui a facilité la conquête de clients. « Nous sommes les seuls à proposer un hybride rechargeable sur une base de VU. Ce modèle a été apprécié par les grands comptes mais aussi par des métiers qui se posent la question de la circulation en centre-ville et doivent aussi rejoindre des plates-formes de distribution en périphérie », décrit Antoine Maria, manager des ventes grands comptes et loueurs longue durée de Ford.
Kia, Ford ou Hyundai ne sont pas les seuls constructeurs à se féliciter des performances de ces hybrides auprès des professionnels. « La mini Countryman en version plug-in hybrid représente 63 % des ventes aux grands comptes et 37 % des ventes aux TPE-PME », avance Aymeric Scheidecker, directeur des ventes entreprises de BMW.
Des mix énergétiques réorganisés
« Les clients sont rassurés avec l’hybride rechargeable : ils savent qu’ils n’auront pas de surprise avec la fiscalité », expose de son côté Nathalie Davenne, responsable des ventes sociétés de Volvo. Cette stratégie bénéficie au XC40 du constructeur. « En hybride essence rechargeable, ce modèle lancé cet été dans sa dernière version génère 50 % de ses commandes en LLD. Pour l’hybride rechargeable, le mix global de la gamme en commande atteint 59 % en LLD et 19 % avec les autres modes de financement aux sociétés. Il y a donc un intérêt fort des sociétés pour l’énergie propre. »
Dans cette réorganisation des mix énergétiques, l’électrique a aussi tiré son épingle du jeu. Toujours selon l’Arval Mobility Observatory, cette motorisation a enregistré sur l’ensemble de 2019 une croissance des immatriculations en entreprise de + 21,63 %, soit 20 835 VP et VUL immatriculés.

Là aussi, ce sont les constructeurs déjà positionnés sur ces produits qui ont tiré les bénéfices de cette évolution. « Nous avons eu des très bons résultats avec les commandes de la Leaf en décembre, ce qui nous crée un portefeuille de livraisons en 2020. Ces commandes viennent aussi bien des PME-PMI que des administrations », détaille Guillaume Barbet, directeur des ventes de Nissan pour l’Europe de l’Ouest. Et ces bons résultats de Nissan sont également portés par l’e-NV200 : « Les ventes de ce VU ont progressé de 45 % par rapport à 2018. Nous avons quasiment atteint les 1 000 véhicules immatriculés en 2019 », poursuit ce responsable.
L’électrique en embuscade
Et les constructeurs se montrent confiants pour les modèles lancés l’an dernier. « Le marché est tiré par le bon démarrage des commandes du DS 3 Crossback E-Tense 100 % électrique avec 320 km d’autonomie en WLTP », note pour DS Automobiles Hugues de Laage de Meux, directeur de PSA Corporate Sales France. Des produits dont la réussite constitue un bon présage. « En 2025 nous prévoyons 50 % de nos ventes en tout-électrique », anticipe Nathalie Davenne pour Volvo. À suivre…
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