Le marché du véhicule d’entreprise a poursuivi sa croissance en 2018 avec une augmentation de 2,1 % des immatriculations par rapport à 2017, à 818 648 unités selon l’OVE (Observatoire du véhicule d’entreprise, Arval). Pour rappel, les mises à la route avaient déjà grimpé de 1,5 % en 2017, 8,1 % en 2016 et 6,3 % en 2015. Cette croissance a touché à la fois le segment des VP et celui des VUL, avec 476 269 et 342 379 unités immatriculées en 2018, soit + 2 % et + 2,3 % comparé à 2017.
Évolution des immatriculations de VP et VUL en entreprise
Année | Volume | Progression par rapport à l’année précédente |
2018 | 818 648 | 2,10 % |
2017 | 801 828 | 1,53 % |
Le marché du véhicule d’entreprise a poursuivi sa croissance en 2018 avec une augmentation de 2,1 % des immatriculations par rapport à 2017, à 818 648 unités selon l’OVE (Observatoire du véhicule d’entreprise, Arval). Pour rappel, les mises à la route avaient déjà grimpé de 1,5 % en 2017, 8,1 % en 2016 et 6,3 % en 2015. Cette croissance a touché à la fois le segment des VP et celui des VUL, avec 476 269 et 342 379 unités immatriculées en 2018, soit + 2 % et + 2,3 % comparé à 2017.
Évolution des immatriculations de VP et VUL en entreprise
Année | Volume | Progression par rapport à l’année précédente |
2018 | 818 648 | 2,10 % |
2017 | 801 828 | 1,53 % |
2016 | 789 783 | 8,08 % |
2015 | 730 763 | – |
Source : AAA Data, retraitement OVE. |
Le WLTP et ses effets multiples
« La croissance du marché s’est toutefois construite sur la première partie de l’année, soit avant l’entrée en vigueur du WLTP », précise l’OVE. Le marché entreprises a en effet affiché une baisse de – 4,35 % en novembre et de – 4,47 % en décembre derniers par rapport aux mêmes mois de 2017. En cause : les incertitudes quant aux barèmes fiscaux qui s’appliquent finalement sur la base d’une valeur dite NEDC corrélée en 2019 (voir aussi notre article).
« Le passage au WLTP a eu des impacts d’anticipation sur le marché et a entraîné des problèmes d’homologation. L’année a ainsi démarré fort et terminé un peu plus faiblement », confirme Fabrice Giacoletti, directeur des ventes sociétés de Ford France. Un constructeur dont les immatriculations flottes hors LCD ont gagné 12 % pour les VP et 9 % pour les VU en 2018 par rapport à 2017.
« Nous avons eu d’une part une moindre fréquentation de nos showrooms en fin d’année, essentiellement du fait des mouvements sociaux qui ont affecté tous les commerces, et d’autre part le report par nos clients d’un certain nombre de livraisons prévues en fin d’année pour bénéficier de la grille de malus plus favorable en 2019 », observe de son côté Olivier Lécluse, responsable des ventes flottes de Mazda. Une situation qui a pu offrir des opportunités. À titre d’exemple, Hyundai a réalisé 5 490 ventes entreprises en 2018, soit une croissance de 33 % par rapport à 2017, tandis que Kia a bondi de 63 %, à 4 553 immatriculations. Seat a réalisé 8 548 livraisons auprès des sociétés (+ 82 %) et Skoda a fini l’année à 8 170 immatriculations (+ 25 %).
Et en France, si le groupe Renault est resté leader du marché entreprises VP-VU avec 303 000 immatriculations dont 226 000 hors LCD, « la marque Peugeot a conquis la premier rang sur le marché VP BtoB avec 24,8 % de part de marché, devant notre concurrent historique », s’enthousiasme Hugues de Laage de Meux, directeur de PSA Corporate Sales France.
Part de marché de chaque constructeur en entreprise (VP + VUL) en 2018<br />
Une année compliquée pour le premium
En revanche, l’année a été compliquée pour le marché premium, « en recul de plus de 9 % par rapport à 2017 », indique Bertrand Petipa, chef du service ventes sociétés d’Audi. Les immatriculations entreprises d’Audi ont pour leur part diminué d’environ 20 % entre 2017 et 2018, tout comme celles de BMW (- 13,9 %), Mini (- 7,9 %), Alfa Romeo (- 7 %) et Mercedes-Benz (- 4,5 %).
Avec leurs gammes électriques ou hybrides, Smart, Lexus et Volvo ont cependant affiché une croissance. « Nous avons profité de motorisations hybrides dont tous nos concurrents ne disposaient pas en raison du passage au WLTP », explique Nathalie Davenne, responsable des ventes sociétés pour le suédois Volvo.
Mais l’année 2019 s’annonce plus sereine. « La TVS n’a pas été alourdie et le malus écologique a été allégé par rapport à ce qui était prévu », note Guillaume de Boudemange, responsable des opérations commerciales de Kia. « Nous avons un peu plus de visibilité sur la partie réglementaire même s’il y aura plusieurs évolutions dans l’année », complète Pierre-Édouard Appeyroux, responsable ventes sociétés de Mercedes-Benz France.
« Nous disposerons en 2019 d’une offre produits enrichie avec les nouvelles A1 et A6 et les nouveaux Q3 et Q8 disponibles en année pleine, ainsi qu’avec notre premier SUV 100 % électrique e-tron lancé à la fin du premier trimestre. Nous avons de plus un plan produits important pour le second semestre avec le retour de l’hybride rechargeable sur les A7, Q5 et Q7. »
Bertrand Petipa, chef du service ventes sociétés, Audi
Quel marché en 2019 ?
La plupart des constructeurs anticipent un marché stable en 2019, voire un peu en retrait pour Hugues de Laage de Meux de PSA. Plus optimiste, Dominique Gobin, directeur ventes flottes et véhicules d’occasion de Hyundai Motor France, envisage « une légère hausse en 2019, avec un marché entreprises qui va continuer à croître de plus de 2 % comme en 2018. »
« Mais il reste beaucoup d’inconnues qui ne sont pas de notre fait et dont nous ne connaissons pas l’impact sur les choix des entreprises, comme des effets d’anticipation ou non en réaction au WLTP. Ce qui s’est passé en 2018 était déjà difficilement prévisible, notamment les annonces de la loi de finances », nuance Adil Taïr, directeur Fleet & Business Sales de FCA France (groupe Fiat). « Avec le WLTP, de nombreux clients sont encore dans l’attente et hésitent entre essence et diesel », rappelle Aymeric Scheidecker, directeur des ventes entreprises de BMW et Mini.
« 2019 va faire transition avant des modifications attendues en 2020 dont l’application du WLTP. Nous allons donc travailler sur l’efficience de nos motorisations thermiques, avec des baisses d’émissions de nos moteurs. Nous devons aussi préparer la stratégie d’électrification du groupe. Nous ne commercialiserons donc pas de nouveaux produits avant 2020. »
Adil Taïr, directeur Fleet & Business Sales, et Nicolas Sioufi, directeur marketing Fleet & Business, FCA France
Un marché hyper concurrentiel
Ce qui est sûr, c’est que le marché flotte restera très actif, avec des nouveautés tant en termes de produits que d’offres de financement et de services. « Alors qu’il n’y avait auparavant que les Français, tous les constructeurs sont aujourd’hui présents », souligne Philippe Quétaud, directeur des ventes spéciales du Groupe Renault et directeur général de Renault Parc Entreprises.
Enfin, la transition est bel et bien lancée vers les énergies alternatives : « Nous passons d’un monde où l’électrification restait anecdotique à une évolution plus forte des véhicules électriques dès 2020 », anticipe Adil Taïr pour FCA France. Un groupe Fiat qui prépare ses usines, ses réseaux et ses équipes au lancement de sa stratégie d’électrification dès 2020. « Nous ne commercialiserons donc pas de nouveaux produits avant 2020 », conclut Adil Taïr.
Marché des entreprises 2018 – VP + VU
Énergie | Total des ventes à décembre 2017 (JO 251) |
Total des ventes à décembre 2018 (JO 252) |
Variation en % | Répartition des ventes par énergie à décembre 2018 |
Essence | 92 275 | 131 212 | 42,2 % | 16,0 % |
Diesel | 678 035 | 642 803 | – 5,2 % | 78,52 % |
Électrique | 11 811 | 17 130 | 45,0 % | 2,09 % |
Hybride rechargeable | 5 699 | 7 168 | 25,8 % | 0,88 % |
Hybride non rechargeable | 13 067 | 19 307 | 47,8 % | 2,36 % |
Total hybride | 18 766 | 26 475 | 41,1 % | 3,23 % |
Superéthanol | 40 | 61 | 52,5 % | 0,007 % |
Autres | 901 | 967 | 7,3 % | 0,12 % |
Total | 801 828 | 818 648 | 2,1 % | 100,00 % |
Source : AAA Data, retraitement OVE. Voir aussi page 61. |
Des TPE-PME à conquérir
Sur le segment des TPE-PME, les constructeurs n’ont pas tous les mêmes stratégies. « Nous gardons toujours un équilibre assez fin entre clients professions libérales, TPE-PME, loueurs longue durée et grands comptes », explique ainsi Bertrand Petipa pour Audi.
Chez Skoda, les grands comptes ont pesé 41 % dans le mix de ventes flottes en 2018, contre environ 33 % pour le « small fleet » et 22 % pour les loueurs. Inversement, les TPE-PME ont compté pour 60 % des ventes entreprises pour BMW et 85 % pour Mini, contre 40 % et 15 % pour les grands comptes. Chez Seat, le small business a représenté 46 % du volume de ventes entreprises, contre 40 % pour les grands comptes et 14 % pour les loueurs longue durée.
Certains constructeurs misent sur la LLD pour séduire les TPE-PME. « En 2019, notre objectif est de consolider les volumes grands comptes tout en développant la partie “small fleet”, plus rémunératrice et génératrice d’après-vente, via notamment la captive Volkswagen Financials Services », annonce Laurent Repinski, responsable des ventes flottes et sociétés de Skoda France. À noter aussi qu’en 2018, Skoda a référencé des véhicules auprès de l’Ugap, dont le Kodiaq et l’Octavia, et obtenu des contrats avec la police, la gendarmerie et la douane. « Nous avons livré 400 Octavia à la police en 2018 », se félicite Laurent Repinski.
« Avec les ventes entreprises, notre stratégie consiste à nous orienter là où notre réseau est présent pour démarcher les flottes de proximité, c’est-à-dire les PME-PMI locales. Ces dernières choisissent de financer leurs véhicules en LLD. Nous avons immatriculé 1 950 unités en LLD en 2018, dont 1 200 via les loueurs et 750 via la captive Hyundai Leasing dont les ventes ont bondi de 65 %. Nous avons ainsi triplé nos volumes depuis 2014 grâce au réseau », détaille Dominique Gobin.
Gammes business
Les gammes business restent un atout pour séduire les entreprises. Chez Honda, sur 8 170 immatriculations réalisées en 2018 sur le marché flottes (hors taxis), les finitions business ont pesé pour plus de la moitié des ventes. Chez Seat, la gamme business lancée il y a cinq ans a concerné 35 % des ventes entreprises : « Nos deux finitions haut de gamme FR et Xcellence ont représenté deux tiers des ventes entreprises », précise François Larher, chef de service ventes entreprises et VO.
« Nous proposons désormais des versions Business sur la plupart de nos modèles, même sur nos véhicules électriques », indique Philippe Quétaud pour le Groupe Renault. Du côté d’Audi, « l’A1 et le Q3 ont été lancés avec une nouvelle gamme business et nous travaillons sur le sujet pour l’A3 et le Q2. Tous les produits que nous lancerons ensuite en bénéficieront », détaille Bertrand Petipa. Le groupe Fiat a aussi lancé une nouvelle gamme business fin 2018 sur la 500 X et le Renegade.
Plusieurs marques misent en outre sur un renforcement des équipements de série. BMW a ajouté courant 2018 la caméra de recul, la peinture métal et l’info-trafic en temps réel à son offre Business Design. « Nous la lancerons en 2019 sur nos Mini, en remplacement de l’offre business », annonce Aymeric Scheidecker. Enfin, la dernière Mazda3 sera déclinée avec une finition business enrichie, avec notamment de nombreux équipements de sécurité en série. « En effet, la sécurité des collaborateurs est de plus en plus mise en avant dans les critères de choix des gestionnaires de flotte », conclut Olivier Lécluse.
Des données pour les flottes
« Pour Mercedes-Benz Vans, la connectivité sera le maître mot de 2019 », affirme Jean Chabrol, responsable national ventes flottes véhicules utilitaires. Après le Sprinter, premier véhicule connecté de la gamme, tous les produits à venir seront connectés dont le Vito en milieu d’année. Le constructeur souhaite au fur et à mesure aller plus loin dans la prévision des maintenances, en coordination avec les ateliers Mercedes, par exemple pour acheminer à l’avance les pièces nécessaires aux réparations. Et Mercedes n’oublie pas les VP : « Nous poursuivrons le développement de notre dernière génération de télématique et d’interface avec le conducteur MB UX, lancée sur la récente Classe A et dont chaque nouveauté produit se dotera. Progressivement, 30 à 50 % de notre gamme en sera équipée en 2019 », annonce Pierre-Édouard Appeyroux. En revanche, la marque a décidé de prolonger la phrase pilote de son service Connect Business, lancée en 2018.
Nissan compte de son côté poursuivre le développement de ses services de mobilité, en particulier de ses solutions d’autopartage et de télématique, ainsi que l’intégration de technologies comme le Pro Pilot. Enfin, Ford travaille sur un service de gestion de flotte centré sur la donnée et à destination des petites, moyennes et grosses entreprises. « En attendant, nous avons déjà la plate-forme de connectivité FordPass pour les clients particuliers comme sociétés, et nos véhicules s’équiperont pour la plupart d’un modem 4G intégré », rappelle Fabrice Giacoletti.