L’organisation est assez atypique pour être remarquée. Pour la gestion de sa flotte, Veolia a créé une structure spécifique dotée de son identité et de moyens propres. Baptisée VEolia Gestion Automobile (Vega), celle-ci pilote les achats pour l’ensemble des véhicules du groupe (40 000 unités) et assure la gestion opérationnelle de la flotte hexagonale (18 000 unités), tout en jouant un rôle de conseil auprès des filiales à l’étranger.
Aujourd’hui, Vega s’attache à revenir aux fondamentaux de la gestion de flotte. « Dans un contexte compliqué, alors que sont évoquées les nouvelles mobilités et les possibilités offertes par le ʺbig dataʺ, il...
L’organisation est assez atypique pour être remarquée. Pour la gestion de sa flotte, Veolia a créé une structure spécifique dotée de son identité et de moyens propres. Baptisée VEolia Gestion Automobile (Vega), celle-ci pilote les achats pour l’ensemble des véhicules du groupe (40 000 unités) et assure la gestion opérationnelle de la flotte hexagonale (18 000 unités), tout en jouant un rôle de conseil auprès des filiales à l’étranger.
Aujourd’hui, Vega s’attache à revenir aux fondamentaux de la gestion de flotte. « Dans un contexte compliqué, alors que sont évoquées les nouvelles mobilités et les possibilités offertes par le ʺbig dataʺ, il faut garder les fondamentaux du métier à l’esprit, estime Arnaud Willing-Salleron, directeur de Vega. Parfois, nous nous focalisons sur de nouveaux sujets en oubliant qu’avant tout, le parc doit être bien géré. »
La sécurité incontournable
Après les coûts, la sécurité constitue la principale préoccupation de Veolia. « Notre direction générale est très impliquée dans ce dossier et veille à confier à nos collaborateurs les meilleurs outils possibles et les plus sûrs », souligne Arnaud Willing-Salleron. Dans les faits, les véhicules se dotent des derniers équipements de sécurité proposés par les constructeurs et ces dispositifs sont validés par les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Toujours sur le volet sécurité, Veolia fait désormais appel au service de Puump!, une start-up qui contrôle la pression des pneus sur site et assure le gonflage en l’absence du conducteur si nécessaire. Testé sur le site du siège de Veolia à Aubervilliers (93), ce service permet aussi de vérifier l’état d’usure des pneus. Puump! intervient sur les VP, les VUL et les véhicules personnels des collaborateurs. « Avec une pression conforme, les consommations de carburant reculent et la sécurité se renforce », se félicite Arnaud Willing-Salleron.
Une gestion efficace avant tout
Autrement dit, la priorité de Veolia consiste à gérer la flotte le plus efficacement possible dans un environnement réglementaire en plein bouleversement. Cette volonté passe par la livraison des bons véhicules dans les délais prévus et avec les bons documents. Chaque année, le groupe commande 5 000 véhicules. Qu’ils soient livrés en temps et en heure mobilise la majorité des ressources. « J’ai rencontré récemment un constructeur automobile, évoque Arnaud Willing-Salleron. Nous avons balayé les différents sujets et nous avons passé davantage de temps à parler du respect des délais de livraison que de tout autre sujet. »
En 2020 et comme par le passé, Veolia s’attachera à limiter l’empreinte environnementale de son parc. « Nous avons toujours cherché les modèles les plus propres de chaque catégorie, fait remarquer Arnaud Willing-Salleron. Nous avons noué un partenariat avec le Groupe PSA, l’un des constructeurs les mieux placés selon ce critère. »
En s’appuyant sur ses réalisations, Veolia a décidé d’aller plus loin et d’accélérer la dynamique en multipliant les véhicules hybrides et électriques. Depuis juin 2019, la car policy de Veolia a donc évolué pour laisser davantage de place à de nouvelles énergies. Tout d’abord, dans chacune des quatre catégories, un modèle essence a été référencé et devient obligatoire dès que les kilométrages annuels descendent sous les 25 000 km. « Pour les VUL, souligne Arnaud Willing-Salleron, nous ne pouvons pas appliquer cette mesure car l’offre fait défaut pour le moment. »
L’électrification en marche
Au-delà des 25 000 km par an, Veolia veut limiter le rôle du diesel. Désormais, dans toutes ses catégories, la car policy compte des modèles électriques et hybrides, et des hybrides rechargeables sont proposés dans certaines d’entre elles. Sur un total de 40 véhicules, la car policy compte vingt modèles essence, quatre hybrides et six électriques.
Pour lever les freins autour de l’électrique, Veolia offre à ses salariés des services d’accompagnement comme une enveloppe de jours de location de véhicules thermiques pour couvrir les besoins d’autonomie nécessaire aux longs parcours. Parallèlement, une carte ouvre l’accès à un réseau étendu d’infrastructures de recharge. Une application mobile est également fournie pour localiser les bornes libres les plus proches. « Pour accélérer sur l’électrique, le groupe soutient économiquement cette technologie et, par conséquent, accepte des surcoûts liés notamment aux services de mobilité associés ou encore à l’instabilité de la fiscalité », explique Arnaud Willing-Salleron (voir aussi l’encadré ci-dessous).
Les surcoûts du verdissement
Sous l’effet de l’intégration de modèles électriques et hybrides dans la flotte, les coûts peuvent partir à la hausse. Au regard de son expérience et d’après ses calculs, Veolia estime le surcoût de l’électrique à plus de 30 % par rapport au diesel. De fait, ses collaborateurs roulent 40 000 km par an en moyenne ; dans ces conditions, les véhicules électriques ne sont pas adaptés à toutes les situations. Veolia intègre aussi des services de mobilité comme la fourniture d’un véhicule thermique en complément d’un modèle électrique pour les week-ends ou les vacances, tout comme des applications mobiles, des vélos en libre-service, etc. « Ces services ont tendance à renchérir les coûts quand vous cherchez à les faire baisser », constate Arnaud Willing-Salleron.
Autre actualité pour Veolia, son plan de mobilité va commencer à être déployé à la fin de l’année. Outre des véhicules plus propres enrichis de services associés, le groupe va miser sur l’autopartage auprès de ses collaborateurs. Développé par Mobility Tech Green, ce service sera utilisable pour des usages professionnels et personnels le soir et le week-end.
Le plan de mobilité se déploie
Autre volet du plan de mobilité, des vélos électriques en libre-service vont être testés en conditions réelles avec Zenride. Des contrats avec des compagnies de taxis et des sociétés de VTC ont aussi été signés et Veolia continue à développer le covoiturage avec Klaxit. « Auparavant, des initiatives dispersées avaient été lancées autour de la mobilité, rappelle Arnaud Willing-Salleron. Maintenant, toutes les briques vont être réunies au sein du même plan de mobilité. Plus globale, cette action d’envergure va permettre de mener une campagne de communication plus massive et plus efficace. »
Par ses interventions, Vega veut contribuer à simplifier la vie de ses conducteurs. En décembre, un numéro d’appel unique va être déployé pour répondre à l’ensemble de leurs questions. Autre chantier, l’application mobile My Vega les accompagne depuis quatre ans et va être entièrement revue pour agréger l’ensemble des services de mobilité. Le développement de cette application s’est fait en étroite collaboration avec le département des voyages. Sous la bannière Vega Mobility, l’application complète l’offre de déplacement disponible avec des solutions de micro-mobilité.
L’apport de la télématique
Veolia utilise les possibilités techniques de la télématique mais exclut toutes les fonctionnalités de géolocalisation. Cette technologie figure donc au nombre des priorités pour les prochains mois et les prochaines années. Aujourd’hui, la télématique est en phase de déploiement dans l’ensemble de la flotte. Le groupe a fait appel au prestataire Suivideflotte.net et recourt également aux boîtiers installés sur les véhicules du Groupe PSA. Les remontées d’informations s’attachent à suivre l’état de santé du véhicule. À titre d’exemple, Veolia peut vérifier à distance si une révision a bien été faite en temps et en heure, ou si le niveau d’huile est suffisant. « La télématique va contribuer à mieux gérer la flotte et à renforcer la sécurité, expose Arnaud Willing-Salleron. Les gestionnaires de parc vont progressivement avoir accès en temps réel aux données techniques de leurs véhicules, tels un voyant d’alerte au tableau de bord ou le signalement des révisions non effectuées. »
La gestion des données
Veolia cherche aussi à renforcer son efficacité à travers le big data. Depuis plusieurs années, Vega fait appel à un outil informatique unique pour passer les commandes et gérer les véhicules. Ce progiciel agrège un nombre élevé de données et Veolia doit faire face à un flux grandissant qu’il devient de plus en plus difficile d’exploiter au mieux. Vega travaille à intégrer ces informations dans de nouveaux outils de gestion du big data pour dégager davantage de valeur ajoutée.
Parmi les pistes d’amélioration, Veolia veut parfaire le professionnalisme de la gestion de flotte au travers de formations. L’objectif est de renforcer les compétences de l’équipe. Vega va aussi servir de base pour créer une structure équivalente pour la gestion des poids lourds et entre autres pour celle des bennes à ordures ménagères. « Vega va fêter son dixième anniversaire, constate Arnaud Willing-Salleron. Le savoir-faire acquis a dorénavant vocation à s’adapter aux camions. »
La flotte de veolia en chiffres
40 000 véhicules dont 18 000 en France