Veolia Propreté : L’innovation au service de la mobilité durable

Bien conseiller les clients, leur permettre de réduire leur consommation d’eau et d’énergie, c’est le métier de Veolia. Chez Veolia Propreté, l’objectif est de collecter les déchets en réduisant la consommation de carburant et l’émission de CO2, de mieux gérer les déchets et de les valoriser. Les collaborateurs sont donc sensibilisés au développement durable. Mais, en interne, au niveau du parc automobile, qu’en est-il ?
4078
Veolia Propreté : L’innovation au service de la mobilité durable

Veolia Environnement véhicule son image à la télévision avec une publicité pour une ville durable. Les salariés des quatre divisions du groupe, habitués à proposer à leurs clients des solutions pour réduire les consommations énergétiques, produire de l’énergie à partir de la biomasse, recycler les eaux usées, trier les déchets, les valoriser en récupérant du méthane ou du biogaz, utiliser des bennes de collecte qui roulent au biodiesel… sont sensibilisés chaque jour au développement durable. L’objectif est de transformer ces réflexes «métiers» en un enjeu interne. Veolia Propreté, comme ses trois divisions soeurs (Dalkia, Veolia Transport et Veolia Eau) a une image à défendre ! Est-il ainsi possible d’imaginer un commercial répondant à un appel d’offres pour une usine de traitement des déchets plus «propre» arriver dans une grosse cylindrée qui émet 190 g de CO2 au km ? Certainement pas !

« La politique en matière de véhicules est définie au niveau national par la direction des Achats en accord avec la direction des Ressources Humaines. Une communication est ensuite diffusée au niveau régional. La flotte automobile comporte 2 671 véhicules, dont plus de 1 611 véhicules particuliers (VF), 705 véhicules de service (2 places) et 355 utilitaires répartis sur nos 6 régions. Pour les VP, des taux d’émissions de CO2 maximum sont fixés pour chaque catégorie de véhicules, correspondant à une catégorie de collaborateurs. Les taux maximums démarrent à 110 g de CO2/km et ne dépassent pas 190 g pour les véhicules des dirigeants », explique Fatiha Chikh, responsable du parc de Veolia Propreté au niveau national. « La flotte automobile de notre Division est d’ailleurs leader en termes de diminution de taux de CO2, avec une moyenne par véhicule de 126 g en 2009 contre 128 g en 2008 », ajoute-elle.

« Nous favorisons également l’accès à des voitures hybrides de type Prius et notre parc en compte déjà une trentaine », souligne Fatiha Chikh. Notre directeur des Opérations, Jérôme Le Conte, a été un modèle d’exemplarité. Il a souhaité « rouler propre » et cela a eu un effet très positif, puisque notre parc ne comptait que 8 véhicules hybrides avant la livraison de sa Toyota en 2008. » Quant aux voitures électriques, elles devraient dès 2012 représenter une partie importante du parc : « nous participons au programme gouvernemental de 100 000 véhicules électriques, ajoute Fatiha Chikh. Veolia Environnement compte se porter acquéreur pour 5 000 véhicules dont 480 sont destinés à Veolia Propreté. »

La flotte est en très grande majorité en location longue durée (à part pour certains utilitaires) et des contrats-cadres ont été mis en place avec 3 loueurs. « Nous mettons en concurrence ces sociétés et les efforts menés en termes de développement durable sont une des priorités, précise la responsable de la flotte automobile. La LLD est pratique car elle permet d’intégrer l’entretien, la maintenance, le changement de pneumatiques… » Chaque région suit les préconisations du siège en termes de location, de véhicules et de partenaires. Même le circuit de commande de véhicules peut avoir un impact sur l’environnement. Veolia Propreté a ainsi éliminé une étape dans le circuit qui comportait l’offre de location de la part du prestataire, la validation de l’offre, puis l’envoi du contrat et des conditions particulières. Le tout effectué par fax. Désormais, l’échange se fait par mail et le loueur répond directement en envoyant le contrat avec les conditions particulières. Bilan : une réduction de 54 % du papier et un allègement de la lourdeur administrative.

Une stratégie globale, des applications locales

« Notre politique de développement durable au niveau de la flotte automobile passe aussi et surtout par des préconisations et une sensibilisation permanente des collaborateurs qui sont certes déjà largement impliqués dans des efforts au quotidien », affirme Fatiha Chikh. La taille du groupe permet d’ailleurs de mener de nombreuses actions. « Même si les divisions ont connu des évolutions différentes, en fonction de leur croissance externe, nous sommes tous rassemblés sous la même bannière Veolia depuis 2005 », explique la responsable.

Veolia Propreté organise chaque année sur ses sites une journée sécurité avec des ateliers, des événementiels, des challenges. Le développement durable est intégré dans cette opération de communication et de sensibilisation. En outre, « tout au long de l’année, précise Fatiha Chikh, la communication passe par différents biais tels que les dépliants, les journées de sensibilisation, des e-mails, ainsi que des consignes sur la conduite rationnelle. Parmi les préconisations : préférer le train à la voiture pour les longs déplacements, favoriser les vidéoconférences aux déplacements, la mise en place de covoiturage par la direction des Ressources Humaines,… ».

Concernant l’éco-conduite, précise Fatiha Chikh, « nous bénéficions aussi de l’appui de notre campus Veolia à Jouy Le Moutier où les collaborateurs les plus proches peuvent suivre des formations à l’écoconduite ». Certes, chaque région est plus ou moins en pointe. Ces formations ont démarré dans certaines régions. En PACA, l’acquisition d’un simulateur électrique est en cours. « Nous prévoyons de former l’ensemble des conducteurs de nos 480 VU et VP dès le deuxième semestre. A l’issue de la formation sur simulateur, un challenge permettant de comparer les performances de chacun, en termes de réduction de consommation de carburant, sera organisé, avec une remise de trophée », explique Jérôme Clémenceau, responsable de la flotte automobile dans la région Rhin-Rhône.

Les régions peuvent être amenées à déployer leurs propres campagnes et initiatives. La région Centre Ouest, par exemple, a mis en place un programme global, la Démarche Ressources, expérimentale sur plusieurs sites, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en interne. Au programme : réduction de la consommation de papier, valorisation des déchets produits par les salariés, bureaux chauffés à l’énergie solaire,…

Rouler autrement

Des objectifs sont aussi fixés pour réduire les kilométrages parcourus par les collaborateurs entre leur domicile et le travail et ceux parcourus pour les déplacements professionnels. Un site internet a ainsi été mis en place pour permettre le covoiturage. Les actions mises en place ont notamment permis en 2008 de réduire les émissions de 619 Teq CO2 (tonnes équivalent CO2). « L’objectif est d’utiliser le développement durable comme levier de management et d’innovation et de définir en interne des objectifs cohérents avec l’image Veolia et vecteurs de performance sociale et environnementale », expliquait en 2009 dans le journal interne, Sylvère Labrune, responsable du Pôle innovation dans la région. Ce programme a permis de sensibiliser directement 500 collaborateurs au développement durable.

« Au siège, un pool de véhicules hybrides Toyota permet aux salariés qui n’ont pas de voiture de fonction de disposer de véhicules pour leurs déplacements professionnels », souligne Fatiha Chikh. A Paris, « la région IDF a acquis une vingtaine de C3 au gaz naturel. Une partie parcourt la capitale. Ces véhicules sont utilisés par les chefs de secteur pour les contrats de la Ville de Paris et du marché de Rungis. Les autres sont basées sur le site de stockage de Claye-Souilly et servent au personnel pour suivre les travaux », explique Flavien Coq, responsable matériel pour cette région.

Dans l’optique du suivi des consommations de carburant, « nous utilisons l’outil de gestion Easy Connect qui nous permet de télécharger les fichiers envoyés par les pétroliers et de collecter les informations sur les prises de carburant en interne. Nous réalisons ainsi un reporting mensuel des consommations destiné aux collaborateurs afin de les sensibiliser et de les motiver à réduire leur consommation », explique Christelle Roncin, responsable du parc de Veolia propreté pour la région Centre-Ouest.

Cette région innove également au niveau de la gestion des trajets. « Le système Acquido de géolocalisation qui collecte des données telles que les trajets, la consommation de carburant, les kilomètres parcourus, équipe déjà certaines bennes de collecte et est en cours de déploiement sur un certain nombre de matériels de collecte des déchets industriels. Cet outil d’aide à la décision nous permet d’optimiser les trajets et de nous inscrire dans la démarche « Ressources et Développement durable » du groupe », ajoute-t-elle.

Dans la région Rhin-Rhône, qui compte 480 véhicules dans son parc, plusieurs initiatives sont en cours. « Nous avons installé des bornes électriques au siège de Rillieux-la- Pape, près de Lyon, afin d’accueillir des futurs véhicules électriques. Sur la ville de Lyon, nous utilisons des Cyclo Trucks®, des tricycles à assistance électrique disposant d’une petite benne à l’arrière, conçus par Veolia Propreté en collaboration avec Cyclopolitain, afin de servir à la collecte dans des rues piétonnes et sur les berges du Rhône », souligne Jérôme Clémenceau. André- Paul Navelier, son homologue dans la zone PACA compte déployer ces nouveaux moyens de locomotion et de collecte sur Nice et Marseille. Ces Cyclo Trucks, silencieux et non polluants ont aussi fait leur apparition dans la région Centre-Ouest lors du Festival de la Loire à Orléans. A Nice, depuis un an, c’est un triporteur électrique, de marque Piaggio, transformé en collaboration avec la société Défi Eco pour accueillir une benne de collecte à l’arrière, qui récupère les petites poubelles dans la vieille ville.

Et d’autres idées fleurissent. « Nous réfléchissons à l’utilisation du biogaz produit par notre centre de stockage de déchets ultimes (CSDU) à Marseille comme carburant pour les véhicules. Il s’agit d’une opération de synergie au sein de Veolia Propreté qui permettrait à notre flotte de véhicules de récupérer directement le biogaz, ou de l’électricité, après transformation du biogaz », explique ainsi André-Paul Navelier. Des tests sont prévus au CSDU de Clermont-Ferrand, cette fois pour alimenter les bennes de collecte d’ordures ménagères. En Seine-et-Marne, l’essai a déjà été transformé ! Huit véhicules légers et une benne roulent au «Méth’OD» (méthane 100 % origine déchets) produit depuis septembre 2009 par la première unité française de production de biométhane, carburant issu du biogaz, capté sur le site de stockage de déchets de Claye-Souilly.