Dans le cadre de la transition énergétique, les spécialistes du dernier kilomètre ne se limitent pas à la décarbonation de leurs véhicules en passant à l’électrique. Ainsi, La Poste continue à moderniser sa gestion de parc avec des véhicules plus connectés et plus performants. Le but : optimiser à la fois la disponibilité des véhicules et leur chargement.
« Aujourd’hui, l’adaptation au marché de nos organisations de livraison est maîtrisée. Nous investissons donc dans la transformation et la modernisation de la flotte pour diminuer nos coûts et notre empreinte carbone », avance Samuel Dadia, directeur du pôle véhicules et équipements de livraison du groupe La Poste.
Chez DHL Express, le cœur de métier reste la gestion des flux. « Il s’agit d’optimiser la productivité de nos tournées. Nous travaillons avec des outils intelligents (intelligence artificielle, IA) pour massifier ces flux et avoir le moins d’unités de transport sur route, tout cela en fonction des jours de l’année et des pics d’activité », explique Laurent Zerafa, fleet manager de DHL Express. Quant à la télématique, elle sert à surveiller l’autonomie des modèles électriques et le comportement des chauffeurs (éco-conduite). Mais aussi pour la maintenance prédictive et curative de la flotte.
En plus de l’électrique : des tournées du dernier kilomètre plus efficaces
En plus d’avoir ajouté des VU électriques à sa flotte en vue de sa décarbonation, XPO travaille sur l’efficacité des tournées. Avec pour objectif : réduire le nombre de kilomètres. Mais aussi : augmenter ses chances de succès à la première présentation.
Son directeur LTL et dernier kilomètre, Frédéric Aziron, estime qu’« il n’y a rien de pire qu’une marchandise qui repart en magasin ». Selon lui, l’interactivité avec le client reste primordiale pour « éviter les échecs ». Et cela surtout avec les particuliers « moins fiables que les clients BtoB ». Il faut donc rester « connecté avec eux, les rassurer ». « En leur donnant par exemple la possibilité de suivre le camion sur une carte, comme pour les VTC », illustre-t-il.
Les spécialistes du dernier kilomètre repensent aussi leur organisation interne. C’est le cas de DHL, comme le rappelle Laurent Zerafa. « Nous misons sur nos plates-formes logistiques et entrepôts, toujours plus mécanisés, automatisés et robotisés », indique-t-il. De plus : « Dans les zones très rurales et reculées, comme la Creuse ou le Larzac, nous pratiquons le co-chargement », ajoute-t-il. Le co-chargement est une mutualisation des transports et des véhicules avec d’autres chargeurs.
Une logique de décarbonation plus globale
Au-delà des véhicules électriques, la décarbonation du dernier kilomètre se joue à tous les niveaux chez Heppner. Avec notamment des bâtiments et des plates-formes de dégroupage toujours plus sobres en énergie (chauffage, éclairage). Mais aussi avec l’organisation de la logistique selon plusieurs pistes : le report modal avec le fret (rail/route) et plus généralement avec l’intermodalité, et une réflexion sur les voies navigables (fluviales et fronts de mer).
XPO est engagé dans un plan global de transformation, qui passe aussi par la rénovation et la construction de sites plus efficients. « Nos deux derniers bâtiments s’équipent de panneaux photovoltaïques et de systèmes de tri des déchets. Et 100 % de nos plates-formes et entrepôts seront à terme conformes à la norme ISO. Nous nous engageons sur tous les fronts », assure Frédéric Aziron.
Pour rappel, XPO compte quelque trente plates-formes en France, avec de grands dépôts de 5 000 m2 en moyenne pour le LTL (transport en lot complet ou palettes). Mais aussi de plus petits dépôts, proches des centres-villes, pour assurer des livraisons plus propres sur le dernier kilomètre.