Outre la gestion de flotte, les fleeteurs peuvent jouer un rôle de conseil auprès de leurs clients. Sur la car policy, la transition énergétique, l’introduction de nouvelles mobilités, etc. « Cet apport de conseil reste essentiel. Notamment auprès des petits ou moyens parcs, notre cœur de cible. Les loueurs ont tendance à délaisser un peu les flottes de moins de 150 véhicules », souligne Marc Valeur, président du fleeteur Central Parc Atlantic (400 véhicules en gestion).
Optique verdissement des flottes. Ce rôle de conseil du fleeteur, en l’occurrence Central Parc Atlantic, est validé par Pascal Kerbellec pour Bystronic, un spécialiste des machines-outils. « Notre fleeteur va nous accompagner pour passer certains véhicules à l’électrique ou à l’hybride rechargeable. Mais pas avant les prochains renouvellements dans trois ans. Pour l’instant, il nous déconseille encore l’électrique ou l’hybride rechargeable. Nos techniciens parcourent en effet environ 50 000 km par an, voire plus », expose ce directeur administratif et financier qui gère un parc de 40 VP.
Accompagner la transition
En s’appuyant sur les conseils de son fleeteur, le cigarettier Philip Morris a de son côté réduit son catalogue à quelques modèles hybrides, hybrides rechargeables et électriques pour ses 320 VP. « Selon la catégorie, c’est donc le même véhicule avec les mêmes options pour tous. Ce qui permet de mieux optimiser le parc, d’obtenir des tarifs plus intéressants auprès des constructeurs et de gagner en efficacité, note Yen Le, gestionnaire de la flotte. Cela rend également les renouvellements plus fluides dans le contexte actuel. Un contexte marqué par la crise des semi-conducteurs et d’importants délais de livraison. L’accompagnement du loueur a aussi facilité le passage à un parc qui sera 100 % électrique et hybride l’an prochain », anticipe cette responsable.
« Nous avons un important travail d’accompagnement et de conseil en matière de verdissement. Des clients nous demandent ensuite, une fois l’audit réalisé, d’accompagner les collaborateurs et de programmer l’installation de bornes de recharge à leur domicile. Et ce, en plus de la commande du véhicule. Nous collaborons avec plusieurs prestataires pour installer ces bornes », indique Pascal Pilleyre, directeur commercial de Fatec (115 000 véhicules en gestion). Son concurrent Traxall peut aussi gérer et piloter des infra-structures de recharge. Il a mis en place un outil de suivi de la commande des bornes jusqu’à leur mise en service.
L’audit par les fleeteurs, une porte d’entrée
Par ailleurs, la plupart des fleeteurs mènent ponctuellement des audits pour des clients qui n’ont pas externalisé la gestion de leur parc. Et ce, afin d’optimiser les coûts ou de les accompagner dans la transition énergétique. « Chaque année, nous accompagnons des clients dans ce cadre. Soit environ 3 000 véhicules par an, avance Fabien Dieu, président du fleeteur Ask (2 000 véhicules en gestion). Il s’agit de prestations pour des clients qui ne nous confient pas leur parc en fleet management. Ces clients ont besoin d’une aide face aux nouveaux enjeux », précise-t-il.
Fatec procède aussi à des audits ponctuels, comme celui mené sur les 90 VP du promoteur immobilier Urbat. Et ces audits peuvent parfois déboucher sur un contrat de fleet management. « Nous avons commencé par une enquête auprès de l’ensemble des collaborateurs d’Urbat. L’objectif était de connaître leurs usages et leurs possibilités de recharge à domicile. Et ce, dans l’hypothèse de l’attribution d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable », relate Pascal Pilleyre.
De l’électrification à l’externalisation
Au final, Fatec a identifié quarante collaborateurs. Soit la moitié de la flotte, éligibles à l’électrique ou à l’hybride. « Nous avions commandé à Fatec un audit sur un projet de verdissement de la flotte pour le prochain renouvellement. Désormais, nous réfléchissons à leur confier nos 90 véhicules en fleet management, souligne Agnès Castel, DRH chez Urbat. Ce renouvellement, ainsi que le passage à des motorisations électriques ou hybrides rechargeables, donnent aussi l’occasion de repenser la manière dont le parc est géré et d’externaliser cette gestion », conclut cette responsable.
Les audits réalisés pour des clients offrent aussi aux fleeteurs l’opportunité de suggérer le recours à de nouvelles mobilités. Comme au crédit mobilité ou au forfait mobilités durables. « Chez Urbat, en sus d’un verdissement de la flotte, nous avons mis en avant un plan de mobilité globale. Ce plan repose sur des forfaits mobilités durables et une incitation à opter pour des modes de déplacement plus vertueux comme le vélo », rappelle Pascal Pilleyre pour Fatec. « Fatec nous a aussi proposé de construire un système de type “switch“ pour faire bénéficier les conducteurs d’un modèle thermique les week-ends ou les vacances », reprend Agnès Castel pour Urbat.
Fleeteurs : accompagner les nouvelles mobilités
« Au-delà de la gestion de véhicules, explique Fabien Dieu pour Ask, nous pouvons mettre en place des services de mobilité pour l’ensemble des salariés. Pour un client, nous gérons des crédits mobilités destinés aux collaborateurs qui prennent une plus petite voiture, en compensation. Nous pouvons aussi gérer des solutions d’autopartage qui font souvent diminuer le nombre de véhicules en parc. Or, la gestion de l’autopartage reste chronophage. Les PME ont rarement une personne en interne pour s’en occuper », constate Fabien Dieu.