Directeur administratif et financier de Vignon Informatique, Hervé Courtel le reconnaît : « Je ne connais pas le sigle TCO mais je calcule les PRK des véhicules. Pour cela, j’emploie un tableau Excel. »
Pour ce faire, ce DAF intègre le coût à l’achat : Vignon acquiert ses véhicules en pleine propriété et les garde en moyenne 300 000 km. « Ensuite, nous enlevons le prix de vente, souvent très faible, pour obtenir le prix de revient. J’avais comparé avec la location au départ, mais comme nous amortissons sur 300 000 km, l’achat se montre beaucoup plus intéressant. »
L’entretien est effectué par le conducteur et toutes les factures sont notées dans le tableau. Une démarche plus difficile avec le gasoil : l’entreprise ne rembourse que les trajets professionnels, or les voitures servent aussi pour les déplacements personnels.
Excel pour gérer la flotte
« Pour calculer le PRK, je me base donc sur une consommation théorique. J’inclus aussi la TVS et l’assurance. Nous avons très peu d’accidents : tous nos véhicules ont plus de 50 % de bonus », note Hervé Courtel. Avec une précision : « Le remboursement d’IK est très rare, ce qui évite toute dérive. »
« En général, quand nous vendons la voiture, nous contrôlons combien elle a coûté. Les véhicules commerciaux, des Mégane, coûtent entre 0,15 et 0,17 euro du kilomètre ; ceux de tourisme reviennent à 0,27 euro. Avec, dans les deux cas, un tiers du coût pour l’amortissement, un tiers pour l’entretien et un tiers pour la consommation », énumère Hervé Courtel.
Une Mégane achetée revient donc à 15 000 euros, plus 15 000 d’entretien et 15 000 de consommation, soit au total 45 000 euros. Idem pour les voitures de tourisme un peu plus consommatrices : 22 000 euros d’achat, 22 000 d’entretien et 22 000 de consommation, soit 66 000 euros en tout, plus la TVS. En moyenne, ces véhicules roulent 30 000 km par an.
« Notre politique d’achat est très régulière. Je pense avoir des PRK parmi les plus faibles des flottes. Comme les collaborateurs gardent les voitures de fonction entre 8 et 10 ans, je les encourage à bien choisir leur modèle, et notamment les fonctionnalités et les options dont ils ont besoin. Il ne faut pas qu’ils s’en lassent trop vite. Je leur demande aussi d’avoir grand soin de la voiture, comme si c’était la leur : l’objectif est de la garder durablement. Et nous n’avons en conséquence que très peu d’accidents. »
Pour les Mégane, ce DAF est fidèle à un modèle : les conducteurs n’ont donc pas l’impression de changer de véhicule, d’autant plus qu’une quinzaine de Mégane sont partagées.
Une partie des conducteurs sont des consultants dont Vignon Informatique facture les prestations chez ses clients. Les frais sont facturés sur justificatifs en imputant les frais de voiture sur la base d’un taux kilométrique de 0,49 euro hors péage. « L’usage montre qu’une voiture fait à peu près 3 km pour 1 km facturé : la voiture est alors autofinancée », pointe le responsable.
Le suivi, outil de décision
Ce suivi attentif constitue aussi un outil de décision : « Nous avions évalué un prix de revient prévisionnel pour l’hybride. Nous avions calculé qu’avec la consommation de 1 l/100 km de moins, combinée à l’économie de la TVS, nous retombions sur nos pieds. Mais ces prévisions ne se sont pas du tout concrétisées : une 3008 hybride consomme plus que la version diesel alors qu’elle est sensée consommer moins. En conséquence, nous avons cessé d’acheter des hybrides. »
Autre exemple, Hervé Courtel a constaté qu’un collaborateur consommait plus de carburant que les autres. « Nous pensons qu’il conduit plus vite. Pour changer les comportement, nous organisons donc des formations d’éco-conduite. »
Pour Hervé Courtel, le calcul sur Excel suffit : « Nous fonctionnons comme cela depuis toujours. En même temps, remplir le tableau permet au gestionnaire de flotte de réaliser le suivi. Comme nous gardons longtemps les voitures, j’ai ainsi décidé d’instaurer le changement systématique des batteries au bout de six ans, lors de la deuxième visite de sécurité. »
La flotte de Vignon Informatique en chiffres
• 50 modèles diesel La flotte comprend une cinquantaine de modèles diesel : 50 % de véhicules de tourisme et 50 % de véhicules commerciaux 2-places. Les conducteurs sont des commerciaux, des cadres dirigeants ou des consultants. Chaque voiture parcourt en moyenne entre 250 000 et 300 000 km, avec une ancienneté de 8 à 10 ans.
L’entreprise conserve une quinzaine de voitures en usage partagé : elles dépannent sans être utilisées pour de longs trajets. Il suffit de les réserver sur un agenda pour des déplacements professionnels. Certains développeurs y font appel ponctuellement.