
Le pare-brise le moins cher à réparer ou remplacer est bien sûr celui qui reste intact. C’est dans cette optique que la prévention et la formation des collaborateurs s’imposent comme les pistes les plus évidentes d’optimisation du budget vitrage. Une piste suivie par Thierry Deniau, responsable achats et services généraux chez Procodis.
Procodis s’organise en deux réseaux différents et complémentaires, Aprolliance, spécialisé dans la propreté et l’hygiène chez les professionnels, et Maison et Services, réseau national d’entreprises prestataires pour l’entretien de la maison et du jardin comprenant une centaine d’entrepreneurs. Ces deux entités...
Le pare-brise le moins cher à réparer ou remplacer est bien sûr celui qui reste intact. C’est dans cette optique que la prévention et la formation des collaborateurs s’imposent comme les pistes les plus évidentes d’optimisation du budget vitrage. Une piste suivie par Thierry Deniau, responsable achats et services généraux chez Procodis.
Procodis s’organise en deux réseaux différents et complémentaires, Aprolliance, spécialisé dans la propreté et l’hygiène chez les professionnels, et Maison et Services, réseau national d’entreprises prestataires pour l’entretien de la maison et du jardin comprenant une centaine d’entrepreneurs. Ces deux entités détiennent une flotte de plus de 600 modèles achetés et répartis entre 40 % de véhicules de service destinés aux commerciaux, 40 % de VUL et 20 % d’utilitaires de 3,5 t ou plus.
Limiter les accidents pour limiter la casse
« Nos véhicules, qui parcourent pourtant au total près de 10 millions de kilomètres par an, connaissent une sinistralité toute relative. Il est rare que nos pare-brise aient besoin d’être réparés ou remplacés plus d’une fois sur tout le cycle de vie du véhicule, soit environ quinze ans », constate Thierry Deniau.
Un résultat dû à une politique en place depuis plusieurs années chez Procodis : les salariés sont sensibilisés à la conduite souple et plus particulièrement aux vitesses et aux distances de sécurité à respecter. Tout accident est analysé mais aussi répertorié dans un historique aux côtés des excès de vitesse et des contraventions pour stationnement. Ce qui permet d’analyser le comportement des conducteurs et de cibler plus précisément les formations selon leurs points faibles.
Les prestataires ont bien saisi le potentiel de ces formations des conducteurs et certains, à l’image de France Pare-Brise, organisent des visites sur les sites de leurs clients pour des sessions de sensibilisation. Carglass programme pour sa part une journée gratuite axée sur la conduite responsable, avec un focus sur le pare-brise.
Mais pour baisser les coûts du vitrage, la seule prévention, aussi efficace soit-elle, ne suffit pas, avec un produit qui ne cesse de gagner en complexité. De fait, si les pare-brise d’aujourd’hui ressemblent à ceux d’hier, ils n’en ont pas moins beaucoup évolué au fil des années. Athermique, acoustique, absorbant, incluant des dispositifs tête haute ou encore des technologies avec caméras, le pare-brise devient un véritable élément de confort pour les conducteurs. Avec à la clé une envolée des prix.
Avec le pare-brise, la technologie a un coût
« Il s’agit d’options négociées pour des sommes raisonnables mais qui peuvent cependant alourdir considérablement le budget vitrage », souligne Jean-Marie Mayer, directeur général d’Actiglass. Et les chiffres le prouvent : selon les données fournies par Actiglass, l’écart de prix entre un pare-brise vert et un athermique atteint par exemple 131,45 euros TTC pour un Peugeot Partner, 428,72 euros TTC pour une Citroën C3, 908,75 euros TTC pour un Ford Tourneo.
« Le coût et la qualité du vitrage ne constituent pas des critères anodins, mais ils restent encore peu pris en compte par les gestionnaires qui se focalisent davantage sur les émissions de CO2 et la consommation, mais aussi sur les pneus. L’acheteur doit donc prendre garde aux nouvelles technologies que peut embarquer son pare-brise, au risque de voir ses frais exploser au cas de remplacement », reprend Jean-Marie Mayer.
Pour s’imposer auprès de ses clients, Actiglass mise sur un modèle économique épuré : l’enseigne a supprimé les frais généraux, les coûts liés à la publicité et la communication, « tout en déployant un accompagnement technique, commercial et informatique de nos 12 concessionnaires couvrant 37 % du territoire français », explique Jean-Marie Mayer.
« Envisager une baisse des coûts du vitrage apparaît dans ce contexte comme une véritable gageure », complète Louis Carrot, directeur d’Interparebrise. Avec la complexification du marché, l’enseigne a donc dû adapter les technologies, processus de réparation et de remplacement utilisés par ses 98 centres.
Des vitrages de plus en plus sophistiqués
Certains pare-brise, tels les acoustiques, mesurent en effet à peine 2 mm contre 4 mm habituellement, du fait d’une couche de PVB beaucoup plus souple. Et s’avèrent bien plus techniques à réparer que les pare-brise classiques. « Avec les bureaux d’étude des fournisseurs de vitrage, notre cellule de R&D a développé des outillages et techniques spécifiques à leur réparation. Nos équipes bénéficient quant à elles d’une formation annuelle », poursuit Louis Carrot. En avançant que si le coût du pare-brise s’est fatalement renchéri à cause de ces technologies, les frais de réparation seraient restés plutôt stables, tout comme le temps de main-d’œuvre.
Sur un marché où la bataille des prix est engagée, les enseignes cherchent aussi à se démarquer par leur proximité avec les entreprises clientes, en allégeant leurs contraintes par le biais d’un panel de services et de produits adaptés.
France Pare-Brise a ainsi mis sur le marché en 2009 une solution déclinée en trois produits, les packs Essentiel, Pro Liberté et Pro Sérénité, chacun adapté aux différentes tailles de flotte. La même année, le prestataire a lancé son outil de suivi en temps réel du niveau de dépenses lié au vitrage, avec la fonction alerte en cas de dérive budgétaire. S’ajoute à cette fonction la consultation, en amont de toute intervention, de la base de données du constructeur afin d’assurer au client que la bonne pièce a été commandée. « Cela évite les erreurs et donc les coûts inutiles, mais cela donne aussi l’assurance à nos clients que la réparation reste de la meilleure qualité possible. Les gestionnaires de flotte sont très demandeurs de cette solution qui aide à contrôler au mieux le budget vitrage », argumente Xavier Regembal, directeur commercial de France Pare-Brise.
Faire gagner du temps aux gestionnaires
Partant du principe que le temps c’est de l’argent, Dominique Rolland, responsable du parc automobile d’Alcatel Lucent, a décidé de négocier directement avec un prestataire plutôt que de s’en remettre aux loueurs : « Nous avons conclu un partenariat avec Carglass en basant notre choix sur l’accueil réservé aux professionnels. Nous possédons chez ce prestataire un compte avec un numéro spécialement attribué aux professionnels. Avec à la clé un accueil adapté à nos besoins et nos contraintes. »
Chez Carglass, un système interne identifie de fait les utilisateurs en amont comme particuliers ou professionnels. Les seconds sont dirigés vers une cellule spécifique avec un accueil et une signalétique adaptés, et des collaborateurs formés aux attentes, besoins et exigences des professionnels. Ces cellules seront peu à peu mises en place dans environ 70 centres déjà habitués à recevoir la clientèle des flottes.
Ce nouveau système de back office de Carglass permet aussi de savoir à qui adresser les factures, factures qui peuvent ensuite être intégrées dans un outil de gestion global. Dans le même but, Norauto s’emploie à alléger toutes les charges administratives. Raison pour laquelle l’enseigne met en avant une gestion des prises en charge et des facturations par EDI (échange de documents informatisés), entre autres avec les loueurs qui gèrent des quantités très importantes de factures.
La réparation sur site, gage de proximité
Parmi les solutions évoquées pour faire gagner du temps, les réparations sur site demeurent une piste bien connue des gestionnaire de flotte. Les enseignes proposent ainsi de faire le tour des parcs lors des temps d’immobilisation, pendant les réunions par exemple, afin de procéder aux réparations nécessaires dans un laps de temps aussi court que possible. Un service apprécié : « Nous encourageons les collaborateurs à privilégier les réparations, et à les effectuer le plus vite possible après un impact », illustre Dominique Rolland d’Alcatel Lucent. Une réparation prend environ une demi-heure et s’effectue sur site grâce aux unités mobiles de Carglass. »
Le gain de temps se veut donc important pour les collaborateurs qui se rendaient auparavant chez les concessionnaires des marques des véhicules. « Chez ces derniers, le remplacement était plus souvent privilégié que la réparation et l’opération pouvait prendre jusqu’à trois à quatre jours. Avec comme résultat des dépenses non négligeables dues à l’immobilisation du véhicule. Sans oublier que les allers-retours en concessions étaient contraires aux objectifs de diminution des émissions de CO2 de la flotte », complète Dominique Rolland.
D’autres enseignes cherchent aussi à aller plus loin. « La réparation sur site reste certes utile pour un collaborateur sédentaire, mais n’est pas satisfaisante pour un commercial. Dans ce cas précis, réduire les coûts d’immobilisation reviendra à lui fournir un autre moyen de transport pour poursuivre son activité », analyse Xavier Regembal, de France Pare-Brise. L’enseigne offre donc des véhicules de courtoisie aux collaborateurs de ses clients.
Le véhicule de courtoisie pour retenir le client
De son côté, Louis Carrot d’Interparebrise émet des réserves quant à l’efficacité des réparations sur site : « Les pare-brise équipés de certaines technologies réclament des conditions particulières de réparation, notamment par rapport au taux d’humidité. Travailler sur site dans des conditions peu maîtrisées peut se révéler contreproductif mais aussi dangereux pour le conducteur. Réparer oui, mais si c’est pour devoir remplacer juste après, le jeu n’en vaut alors pas la chandelle », conclut Louis Carrot. Parti de ce constat, Interparebrise, qui ne procède qu’à des réparations dans l’un des 98 centres, privilégie le prêt de véhicules de courtoisie plutôt que la réparation sur site. Faites votre choix !