
Parmi les différents postes du TCO, il en est un dont le coût peut facilement s’optimiser : celui des vitrages. De nombreux gestionnaires de flotte ont ainsi fait le choix avisé de sortir ce poste de leur assurance pour pratiquer l’auto-assurance. « Pour le client, le rapport prime/risque n’est pas forcément bon sur le bris de glace, explique Hadrien Fontanez, responsable administration des ventes pour le prestataire France Pare-Brise. Au lieu de résilier le contrat, les courtiers nous conseillent donc un partenariat à trois, avec le gestionnaire de flotte. »
Le choix de l’auto-assurance…
Et tandis que des entreprises se tournent vers...
Parmi les différents postes du TCO, il en est un dont le coût peut facilement s’optimiser : celui des vitrages. De nombreux gestionnaires de flotte ont ainsi fait le choix avisé de sortir ce poste de leur assurance pour pratiquer l’auto-assurance. « Pour le client, le rapport prime/risque n’est pas forcément bon sur le bris de glace, explique Hadrien Fontanez, responsable administration des ventes pour le prestataire France Pare-Brise. Au lieu de résilier le contrat, les courtiers nous conseillent donc un partenariat à trois, avec le gestionnaire de flotte. »
Le choix de l’auto-assurance…
Et tandis que des entreprises se tournent vers l’auto-assurance, d’autres font le choix d’encore plus de simplicité en faisant appel à un prestataire pour prendre en charge chaque sinistre. « Plutôt que souscrire une assurance pour ce type de dommages, l’arbitrage en faveur des interventions d’un prestataire pour les réparations ou les remplacements de vitrage relève de l’évidence. Compte tenu de la gestion administrative nécessaire et de la surprime, il est plus économique et plus rapide de s’appuyer sur un prestataire qui adresse une facture pour ses interventions », confirme Olivier Battaglia, contrôleur de gestion en charge des 600 véhicules de Madic, spécialiste de l’équipement des stations-service (voir son témoignage).
« À partir d’un certain nombre de véhicules, les entreprises s’affranchissent de plus en plus des contrats fournis par les courtiers et les assureurs, valide Rodolphe Noulin, directeur flottes entreprises pour l’enseigne Speedy. Nous sommes consultés régulièrement sur les coûts en appel d’offres, mais aussi sur nos capacités à intervenir sur la quantité de véhicule en parc ou à respecter les délais d’intervention. » Dans ces appels d’offres, plusieurs critères se montrent déterminants pour le choix d’un prestataire : « le savoir-faire et la compétence technique, le budget mais aussi une immobilisation limitée du véhicule via une intervention sur site », énumère Rodolphe Noulin.
… ou de l’intervention en direct
« Depuis le début de notre activité en 2000, nous avons majoritairement des accords d’exclusivité et des accords commerciaux. Ces derniers font que l’on ne passe pas par un tiers-payant pour l’assurance », pointe pour sa part Marc Novick, directeur marketing du réseau Mondial Pare-Brise.
Auto-assurance ou intervention en direct encadrée par un appel d’offres plutôt que le recours à l’assurance : ces choix s’expliquent aisément. « On évalue à environ 8 % par an le taux de bris de glace, poursuit Marc Novick. Des entreprises préfèrent donc négocier un accord commercial avec un réseau de spécialistes au lieu d’assurer le bris de glace. »
Le faible ratio de dommages sur les pare-brise reste toutefois une moyenne, prévient Hadrien Fontanez pour France Pare-Brise : « Si un bris de glace se produit en moyenne une fois tous les sept ans, c’est un peu plus pour certaines flottes. » Causes de ces moyennes plus élevées : « Elles dépendent beaucoup des métiers, de l’usage des véhicules, en fonction des zones routières », justifie le responsable.
Pour s’attirer les entreprises, les services font partie de la gamme des prestations pensées par les enseignes. Et ils se développent au fur et à mesure que ces dernières se spécialisent sur cette clientèle. Outre les dispositifs de prévention, les réseaux mettent en avant des reportings pour une meilleure maîtrise des coûts.
Toujours plus de services pour les flottes
« Grâce à notre intranet, les gestionnaires de flotte ont la possibilité de savoir, en temps réel, où se répartissent géographiquement les réparations, mais aussi d’obtenir une typologie des sinistres : pare-brise, lunettes, vitres latérales, etc. Ils ont alors la capacité de piloter au plus près leurs dépenses », illustre Hadrien Fontanez pour France Pare-Brise.
France Pare-Brise aligne aussi des reportings mensuels qui peuvent se compléter par des alertes : « Les responsables de parc ont la possibilité de les déclencher pour savoir si des interventions rapprochées ont été réalisées sur les mêmes véhicules, si des multi-impacts ont été réparés ou bien lorsque les budgets alloués à l’année sont dépassés », reprend Hadrien Fontanez.
Des services similaires existent chez Mondial Pare-Brise : « Notre outil de facturation établit des statistiques très précises, notamment par catégorie de véhicules, famille de produits, etc. », décrit Marc Novick. Chez ce prestataire, et afin d’éviter les abus, les gestionnaires de flotte peuvent aussi vérifier que les immatriculations des voitures réparées correspondent bien aux véhicules de la flotte.
Rendez-vous en ligne et cartes VIP
Et si des outils sont développés à destination des gestionnaires, d’autres ont été pensés pour les conducteurs. Par exemple chez France Pare-Brise : « Nous construisons un système de rendez-vous en ligne pour mieux orienter les utilisateurs et éviter qu’ils s’adressent à des réseaux avec lesquels leur entreprise n’a pas passé d’accord. Cet outil sera déployé début 2018 », précise Hadrien Fontanez. Chez Mondial Pare-Brise, c’est un système de carte VIP qui facilite la reconnaissance des conducteurs de la flotte : « Ils sont identifiés automatiquement, ce qui facilite ensuite le travail administratif », indique Marc Novick.
Ces outils destinés au suivi et à la maîtrise des dépenses se veulent d’autant plus importants aujourd’hui que les coûts des changements de vitrage sont orientés à la hausse. En cause : « Une technicité croissante, constate Hadrien Fontanez. Les vitrages se dotent désormais de systèmes d’aide à la conduite : caméra, contrôle des distances. » Progressivement, le pare-brise devient de fait le support privilégié des outils d’aide à la conduite, dits ADAS.
Des pare-brise toujours plus techniques
« Les constructeurs proposent de plus en plus de pare-brise embarquant un grand nombre de technologies, à l’image des caméras qui reconnaissent les panneaux de signalisation, les lignes au sol, les piétons ou tout autre obstacle », abonde Marc Novick pour Mondial Pare-Brise. Avec ces équipements, en cas de remplacement, le temps de main-d’œuvre s’allonge : « Il faut reparamétrer la caméra de façon à ce qu’elle redevienne efficace », souligne Rodolphe Noulin de Speedy. « Les affichages tête haute peuvent pareillement demander un calibrage », complète Nadège Scapin, directrice marché entreprises de Carglass. Autant d’évolutions technologiques qui, ajoutées à la tendance à l’accroissement des surfaces vitrées, contribuent à alourdir la facture des remplacements. « De manière générale, nous constatons que les tarifs des vitrages augmentent tous les ans, entre autres du fait de la hausse des prix des matières premières et de la complexité accrue des pare-brise : détecteurs anti-pluie, anti-reflet, etc. », confirme Olivier Battaglia pour Madic (voir son témoignage).
Reste que si les professionnels de la gestion de flotte ont bien conscience de ces évolutions, ils ne possèdent pour l’instant que peu d’informations sur les répercussions de ces nouveaux équipements sur les coûts de changement des pare-brise. « Lorsque l’on achète un véhicule, on se soucie de sa motorisation, d’un certain nombre d’options, mais il est difficile de connaître le coût des vitrages et tout ce qui concerne les technologies embarquées sur ces vitrages. C’est l’opacité totale », résume Rodolphe Noulin pour Speedy.

Les ADAS pèsent sur les prix
Ce n’est qu’au fil des dommages et des remplacements que les gestionnaires de parc peuvent se rendre compte de la technologie associée aux vitrages de leurs véhicules. « Et cela n’implique pas que les modèles haut de gamme, poursuit Rodolphe Noulin. Il peut y avoir des surprises : des véhicules d’entrée de gamme comme les Twingo peuvent aussi s’équiper de caméras. »
Pour l’instant, la diffusion de ces pare-brise de dernière génération demeure encore restreinte. Pour France Pare-Brise, Hadrien Fontanez estime à 1,5 % le nombre de voitures équipées de ces vitrages. « Mais ce pourcentage ne va faire que croître dans les années à venir, il sera d’environ 20 % en 2020 », avance-t-il. Et les flottes qui financent leurs véhicules en location longue durée, en bénéficiant de modèles plus récents, seront plus susceptibles d’être touchées par les hausses de prix engendrées par cette évolution. « Le coût des vitrages progresse d’environ 3 % en moyenne d’une année sur l’autre, à équivalence d’options. Mais ce coût va augmenter pour dépasser les + 5 ou 7 % annuellement à l’horizon 2020 », évalue Marck Novick pour Mondial Pare-Brise.
Car avec ces nouveaux pare-brise, ce ne sont pas seulement les coûts de main-d’œuvre et des matériels qui sont répercutés aux clients : c’est aussi celui des outils nécessaires à leur installation. « Nos centres sont en train de s’équiper et les salariés sont en formation pour tout ce qui touche au calibrage des caméras afin de répondre aux besoins des dernières générations de véhicule. L’objectif est donner une réponse satisfaisante aux utilisateurs après un impact ou pour un changement de pare-brise qui intègre des aides à la conduite », expose Hadrien Fontanez pour France Pare-Brise.
Des coûts aussi pour les enseignes
Des équipements et des formations qui vont contribuer à bouleverser le marché de la réparation et du remplacement de vitrage, relève Marc Novick de Mondial Pare-Brise : « Un matériel de recalibrage coûte entre 12 000 et 15 000 euros avec des systèmes d’abonnement pour les mises à jour des référentiels des derniers modèles commercialisés. Cela pourrait freiner les nombreux réseaux qui naissent spontanément sur ce marché », anticipe ce responsable.
Car jusqu’ici, la facture des interventions des prestataires était en partie optimisée grâce à la maîtrise du coût de la main-d’œuvre par les prestataires. « Les prix des pièces sont définis par les constructeurs ; pour les aspects liés à la facturation, nous respectons les temps des barèmes qu’ils indiquent. Cela permet à notre réseau d’avoir un coût moyen le plus juste possible et le meilleur rapport qualité-prix, indique Hadrien Fontanez. Et historiquement, notre coût de main-d’œuvre est inférieur à la moyenne des métiers de l’automobile. » Des efforts sur le prix de la main-d’œuvre qui participent à réduire la facture des changements de pare-brise. Même si pour arbitrer entre les différents prestataires, les gestionnaires de flotte doivent aussi veiller à se pencher sur les coûts annexes des matériels facturés pour ces remplacements.
Vers la remise en cause des ateliers mobiles ?
Demain, la diffusion des pare-brise dotés d’aides à la conduite pourrait également contrarier les arguments commerciaux des prestataires, notamment sur les remplacements à domicile présentés jusqu’ici comme générateurs d’économies. « Cela peut aller assez loin avec des contraintes d’immobilisation du véhicule, comme le temps nécessaire pour régler le dispositif de caméra, auquel s’ajoute celui des réglages du train avant », constate Rodolphe Noulin de Speedy. Et de facto, le gain des interventions sur site, dû à l’économie de l’immobilisation des véhicules et des conducteurs, pourrait lui aussi disparaître. Une petite révolution dans le monde du vitrage.
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