Volkswagen ID.4 : redéfinition

Dans la famille électrique ID de Volkswagen, je voudrais le crossover… Le Volkswagen ID.4 est le grand frère de l’ID.3 (voir l’essai) et il est au Tiguan ce que l’ID.3 est à la Golf. Tous deux partagent un empattement identique mais l’ID.4 affiche une longueur (4,58 m) et une hauteur (1,63 m) supérieures, pour un volume intérieur et un coffre (543 l) dignes de son rang. Ce grand modèle peut donc emmener une petite famille et ses bagages, y compris sur de longs trajets.

De fait, la version pourvue de la plus grosse batterie Pro Performance, celle définie en Business à 51 660 euros TTC, assure une autonomie généreuse de 518 km en WLTP. Pour arriver à ces chiffres, elle se compose de douze modules cumulant 77 kWh de capacité nette, pour un poids conséquent de 493 kg. Ces batteries sont fabriquées en Pologne dans une usine LG Chem. Mais attention, la consommation fluctue beaucoup selon le style de conduite et les conditions (température, vent, etc.) : comptez 300 à 350 km au maximum sur autoroute à 120 km/h. Heureusement, la charge rapide est accessible, avec une puissance jusqu’à 125 kW, pour récupérer 320 km d’autonomie en trente minutes.

Plusieurs formules existent avec une carte RFID We Charge pour accéder à 16 000 bornes en France avec des tarifs préférentiels (moyennant abonnement) dans les stations de charge rapide Ionity, consortium dont Volkswagen est partie prenante. La marque propose aussi des packages pour installer une wall box à domicile avec Elvi Charger ou Zeplug. Connectée comme il se doit, l’ID.4 est associé à une application smartphone avec We Connect ID, pour gérer à distance la recharge, la climatisation, analyser sa conduite, voire géolocaliser et verrouiller l’auto à distance. À bord, le système de navigation vient de recevoir une mise à jour qui inclut les stations de recharge dans les itinéraires, à la manière de Tesla, mais sans le précieux réseau spécifique mis en place par l’américain.

Volkswagen ID.4 : conduite instinctive

Une fois au volant, il suffit de freiner et de passer le petit sélecteur de vitesse solidaire de l’écran d’instrumentation en position D pour partir, la clé étant reconnue automatiquement pour l’accès. Au volant, si l’on ressent la masse de l’auto (2,1 t), son couple généreux de 310 Nm et ses 204 ch offrent des performances tout à fait satisfaisantes. Mieux, l’étonnante maniabilité de l’ensemble est assurée par un diamètre de braquage réduit (identique à celui de l’ID.3), qui met à l’aise au volant, également en milieu urbain. Dommage : même avec la régénération maximum, la conduite à une pédale ne permet pas d’atteindre l’arrêt complet. Le confort est remarquable et l’insonorisation très travaillée, pour envisager sereinement des trajets plus longs.

Sur route, on apprécie le système de vision tête haute avec réalité augmentée, qui plaque des flèches de direction dans le champ de vision, en temps réel, au niveau des routes à prendre aux intersections. Bluffant et très efficace à l’usage. Mais le reste de l’ergonomie se montre moins convaincant, avec des touches capacitives au volant trop sensibles que l’on déclenche par erreur. Et les menus de l’écran principal, par lequel il faut passer pour toutes les commandes, manquent de clarté.

Avec cet ID.4, voilà donc un modèle fondateur qui redéfinit la voiture familiale. Une copie réussie mais qui n’élimine pas les travers majeurs de l’électrique, avec une autonomie limitée sur longs trajets autoroutiers et une recharge chronophage, voire stressante avec le réseau rapide actuel, encore trop limité.