
La vente de la filiale UD Trucks de Volvo Trucks au japonais Isuzu a été entérinée le 30 octobre dernier (voir notre brève). Avec cet accord stratégique, les deux constructeurs vont créer conjointement des véhicules utilitaires de plus de 7,5 t et des véhicules industriels lourds à énergie alternative. Objectif : alimenter les marchés japonais et asiatiques dans les vingt prochaines années.
Au cœur de cet accord se situeront les technologies maîtrisées par les deux constructeurs. Isuzu apportera sa notoriété dans les marchés asiatiques, mais aussi sa maîtrise de la distribution urbaine au gaz et à l’électricité. Il en avait d’ailleurs montré les dernières innovations au salon de Tokyo 2019. On a pu y voir ses VU ELF au GNC ou hybrides gazole-électrique, sa télématique incluant un système de détection des objets et des personnes immobiles, sa maintenance prédictive PREISM et ses outils télématiques d’infotainment pour les passagers.
Conduite autonome et pile à combustible
De son côté, Volvo Group transférera à son partenaire son savoir-faire sur la technologie de conduite autonome. Une technologie dans laquelle UD Trucks, avec son véhicule Quong, a atteint le niveau 4. Soit la capacité de se déplacer sur route sans intervention humaine, mais sous supervision d’un technicien de bord. Cette technologie sera vraisemblablement implantée sur le nouveau poids lourd Giga d’Isuzu pour les activités de livraison de fret lourd en circuits fermés.
En second lieu, Isuzu profitera des avancées de Volvo Group, à travers sa joint-venture avec Daimler, sur les motorisations électriques à pile à combustible à hydrogène. Ce qui pourrait accélérer la commercialisation de son futur poids lourd longue distance FL-IR, présenté lui aussi au salon de Tokyo.

Un accord à 2,069 milliards d’euros
Avec ces technologies, Isuzu compte enfin s’imposer sur le marché des poids lourds. C’est la raison pour laquelle la vente d’UD Trucks à Isuzu est assortie d’une clause de soutien commercial à son ancienne filiale par Volvo Group. Et d’un paiement en deux fois : sur les 2,069 milliards d’euros accordés pour la transaction, Volvo Group recevra 1,923 milliard lors du transfert de propriété. Le reste, soit 115,384 millions d’euros, sera assujetti à la rentabilité d’UD Trucks de 2021 à 2023.
Deux facteurs pourraient cependant gripper le mécanisme de cette alliance. C’est d’abord son assujettissement à l’accord des autorités de régulation du marché, attendu en 2021. C’est ensuite la permanence jusqu’en 2022 de l’accord signé en janvier 2020 par Isuzu avec Honda pour l’utilisation de sa pile à combustible pour ses camions.
Voir notre précédente brève sur Isuzu
Les articles du Guide de la gestion des poids lourds 2021 sur les véhicules industriels verts
