Après un début d’année plus que correct du fait de la nécessité, pour beaucoup d’entreprises ayant prolongé les véhicules, de renouveler leur parc, le marché français des utilitaires a enregistré un net recul. Afin d’y voir plus clair, nous avons interrogé les représentants des marques sur leur analyse de ce marché, sur l’impact de la crise, ainsi que sur les évolutions des gammes – la nouveauté étant souvent synonyme de relance du volume des ventes.
Citroën : le challenger sur le marché des utilitaires
Pierre Laromiguière, responsable véhicule utilitaire de Citroën France, analyse ainsi le marché VUL 2012 : « En France, sur un...
Après un début d’année plus que correct du fait de la nécessité, pour beaucoup d’entreprises ayant prolongé les véhicules, de renouveler leur parc, le marché français des utilitaires a enregistré un net recul. Afin d’y voir plus clair, nous avons interrogé les représentants des marques sur leur analyse de ce marché, sur l’impact de la crise, ainsi que sur les évolutions des gammes – la nouveauté étant souvent synonyme de relance du volume des ventes.
Citroën : le challenger sur le marché des utilitaires
Pierre Laromiguière, responsable véhicule utilitaire de Citroën France, analyse ainsi le marché VUL 2012 : « En France, sur un marché en recul de 7,6 % au premier semestre 2012, Citroën baisse un peu plus que la moyenne mais maintient son deuxième rang de marque la plus vendue en utilitaires, avec une pénétration de 16,5 % à fin juin. »
Sur ce premier semestre, les Berlingo et C3 se positionnent dans le Top 10 des VUL les plus vendus, avec respectivement 10 600 et 7 660 immatriculations (5e et 9e places). Les véhicules de société (dérivés VP) diminuent le moins (- 2,8 %) et Citroën progresse de 1 point en part de marché sur ce segment pour atteindre 20,3 % de pénétration. Un résultat lié au plein effet des familles C3 et C4.
Citroën a aussi renforcé son offre. Après l’introduction des motorisations Euro 5 fin 2011 sur l’ensemble de la gamme, Jumpy et Berlingo ont bénéficié, en février 2012, d’évolutions de style et d’équipements. Avec à la clé une gamme très étendue et récente – le plus ancien modèle est le Jumper lancé en 2006.
Selon les responsables de la marque, la donne environnementale constitue un axe stratégique fort. De fait, Citroën poursuit l’optimisation des moteurs thermiques (deuxième génération de Stop & Start e-HDi), avec également la technologie hybride diesel sur la DS5. Pierre Laromiguière rappelle que depuis bientôt deux ans, Citroën commercialise aussi la C-Zéro, citadine 100 % électrique et que les entreprises, comme les particuliers, sont de plus en plus sensibles à la dimension environnementale dans leurs choix, autant pour l’aspect économique que le retour sur investissement.
Fiat Professional : une offre de VUL au plus près des besoins
Pour Patrice Bergonzi, directeur général de Fiat Professionnal France, le segment de marché qui souffre le plus reste la camionnette : « C’est pourquoi nous souffrons sur le Fiorino et le Doblò Cargo. D’autant que certains concurrents sont très agressifs. C’est aussi le segment avec des clients traditionnels, comme les artisans, qui pâtissent le plus des difficultés économiques. La crise impacte la confiance des entrepreneurs et la fin d’année devrait être compliquée. La reprise n’est pas attendue avant mi-2013. »
Le marché 2012 est en retrait de 7,3 % à fin juin, ce qui le situe entre le marché de 2009 (crise) et 2010 (reprise). Mais Fiat enregistre aussi de bonnes surprises : avec le Scudo, le segment est en baisse de 5,9 % mais gagne 0,6 point de part de marché ; avec le Ducato (hors Camper), le recul est de 5,6 % mais la part de marché progresse de 0,5 point. De même, le Ducato benne gagne 1 point de parts de marché, le marché du frigo 1,7 point, et le Doblò cabine approfondie se tient très bien avec 10 % des volumes de Doblò Cargo. « Et nous maintenons notre leadership sur les camping-cars (80 % des volumes) », poursuit Patrice Bergonzi.
Le GNV, une alternative pour les utilitaires
Outre le travail accru de présence sur le terrain et de professionnalisation du réseau, Fiat Professional veut proposer des véhicules qui répondent aux attentes des clients, en termes de taille, de carrosserie spéciale, de justes volumes et de charge utile, pour des consommations maîtrisées.
Fiat Professional s’appuie aussi sur son offre commerciale avec les nouvelles versions Pack CD Clim (avec équipement enrichi), le nouveau pick-up Strada qui arrive en concession en septembre avec une version double cabine et motricité renforcée (appelé Adventure), le Doblò Maxi XL ou encore le Scudo cabine approfondie (production usine), d’ores et déjà ouvert aux commandes.
Le constructeur mise aussi sur sa gamme GNV (Fiorino, Ducato et Doblò Cargo) « une alternative intéressante, crédible et reconnue aux hybrides. Aujourd’hui, pour un prix accessible, une société peut s’équiper d’un compresseur de recharge de GNV dans ses locaux. Fiat Pro est leader en Europe sur cette offre GNV, preuve de notre crédibilité », conclut Patrice Bergonzi.
Ford : en attente dunouveau Transit
« Alors que le marché des VUL baisse de 11,35 %, la marque recule de 13,95 %. À l’aube d’un large renouvellement de sa gamme d’utilitaires, Ford souffre logiquement plus que le marché. En tout état de cause, nous prévoyons pour 2012 un marché global (VUL + VUM) en retrait de 10 % », anticipent les responsables de la marque. La Fiesta Van réalise 1,11 % de pénétration. Toujours première importée des dérivés VP, la Focus « affairisée » maintient une croissance de + 85 %. Le Transit reste le quatrième utilitaire moyen le plus vendu en France (derrière les Trafic, Master et Ducato) et le premier en Europe à 6,47 % de pénétration, en recul de 8,36 %.
« Nos deux réussites de début 2012 restent le maintien du Transit à la quatrième place des VUM et l’accueil unanime du nouveau Ranger, malgré les problèmes d’approvisionnement dus aux inondations en Thaïlande », complètent les représentants de Ford. Ils soulignent aussi que ces résultats ont été obtenus sur fond d’une crise économique qui touche durablement le marché des VUL.
Une offre de services adaptée aux clients
Une porte de sortie peut être de mettre des services à disposition des clients pour s’adapter plus rapidement aux fluctuations de leurs activités. « Par exemple, avec le pack Zen & Free de Ford Business Partner, un artisan peut changer son véhicule au bout d’un an sans frais de restitution anticipée, à condition qu’il reprenne un VU Ford plus petit ou plus gros », détaille-t-on chez Ford.
La gamme VU va être renouvelée en débutant avec les Transit et Tourneo Custom. À cela s’ajoutent les moteurs Euro 5 sur les VU, avec des consommations diminuées de 10 à 17 % par rapport aux moteurs Euro 6. Comme le rappellent les responsables, « le taux de CO2 affecte fortement le TCO. De ce fait, les entreprises sont de plus en plus sensibles à des véhicules classiques, avec un faible CO2. L’autre impact fort demeure la consommation de carburant. Pour les modèles électriques ou hybrides, le TCO est systématiquement supérieur à celui d’un moteur thermique, y compris avec les aides de l’État et l’utilisation de l’électrique reste très restreinte. »
Goupil : le coup de pouce du nouveau bonus
L’arrivée du nouveau bonus pour les véhicules « zéro émission » tombe à pic pour le petit constructeur français : « Nous mettons beaucoup d’espoir dans ces aides. Jusqu’à présent, les véhicules à 0 g de CO2 bénéficiaient d’une aide équivalente à 20 % de leur valeur TTC, plafonnée à 5 000 euros, à condition d’être homologué N1. Le nouveau dispositif prévoit un plafond de 7 000 euros, soit 30 % de la valeur TTC du véhicule », explique Philippe Hugue, directeur commercial de Goupil Industrie. Ainsi, sur un Goupil G3 N1 plateau basculant vendu 20 000 euros HT, le bonus pèse 6 000 euros, réduisant le prix à 14 000 euros HT.
« Cela change tout pour nous, pointe Philippe Hugue. Comme les acheteurs de VUL raisonnent tous en TCO, le surcoût de l’électrique constitue un handicap majeur. Avec ce bonus en vigueur jusqu’à fin 2012, nous pouvons davantage lutter face au thermique, tout en conservant l’argument principal de l’électrique : l’absence de rejet de CO2 lors de son utilisation. » À noter que Goupil travaille au développement de nouvelles versions dont une solution de livraison « froid » 100 % électrique.
Iveco : le Daily étend sa gamme de services
Le marché sur lequel évolue le Daily a enregistré un recul d’environ 7 % au premier semestre, beaucoup plus fort sur le segment des 2,8 à 3,5 t (environ – 10 %) et un peu moins fort sur celui des « gros utilitaires ». Paradoxalement, Iveco, implanté sur ce seul secteur des gros utilitaires, a tendance à plus baisser que le marché. « Cela est lié à notre mix de véhicules, majoritairement composé de châssis-cabines, principalement présents dans le BTP et le second œuvre qui ont beaucoup souffert de la crise », avance Thierry Kilidjean, directeur commercial d’Iveco France.
La demande a logiquement été beaucoup plus forte pour les fourgons de série. « Nous avons également rencontré de nombreux soucis pour immatriculer ces gros utilitaires avec le nouveau système SIV, ce dont atteste notre portefeuille de commandes, en ligne avec le marché », note Thierry Kilidjean.
Pour attirer une clientèle plus large et plus nombreuse vers le Daily, qui paraît souvent « surdimensionné » par rapport aux besoins de nombreuses entreprises, et afin de rassurer les futurs détenteurs, Iveco propose, depuis la rentrée, une offre de garantie, financement et entretien « tout compris » sur cinq ans. Pas de révolution au sein de la gamme mais le catalogue Iveco s’enrichit de nouvelles versions (2.3 à 146 ch Stop & Start, option BVA6 sur le 2.3 et nouveau moteur EEV 146 ch avec turbo à géométrie variable).
Mega : l’e-Worker éligible au « super » bonus
Le Mega e-Worker, utilitaire 100 % électrique et dernier-né de la marque française, est désormais homologué en catégorie N1. Ce qui lui permet d’être éligible au nouveau bonus accordé aux véhicules zéro émission et qui concerne aussi bien les entreprises que les
collectivités.
À titre d’exemple, pour l’achat d’un e-Worker N1 d’une valeur de 20 000 euros TTC, la déduction du bonus écologique de 30 % du prix TTC au maximum permet une économie de 6 000 euros. Ou 7 572 euros pour un e-Worker N1 à plateau basculant long, d’une puissance de 17,5 kWh et doté de l’option chauffage additionnel, proposé à un prix de départ de 25 240 euros TTC.
L’e-Worker est un véhicule électrique disponible en deux longueurs d’empattement, livrable au choix avec trois types de batteries (8,6, 11,5 et 17,3 kWh). Il est doté d’un rayon de braquage particulièrement réduit grâce à ses petites dimensions, ce qui ne l’empêche pas d’afficher une charge utile allant jusqu’à 850 kg. Ce modèle très récent complète la gamme des utilitaires urbains de Mega.
Mercedes : le Citan débarque sur le marché des fourgonnettes
C’est la révolution chez Mercedes avec l’arrivée prochaine du Citan, première incursion de la marque sur ce segment. Cette fourgonnette, qui reprend la base technique du Renault Kangoo dans le cadre des accords industriels entre les deux groupes, permet à Mercedes de proposer une offre complète.
Philippe Glarner, directeur marketing et ventes VUL, revient sur le marché 2012 et les évolutions à venir : « Le marché 2012 est en retrait, comme l’économie en général. Pour nous, après un début d’année compliqué lié à des soucis d’approvisionnement et de “mix” disponible, la situation s’est rétablie nettement avec une part de marché de plus de 10 %. À noter aussi deux pics de performances en juin et juillet avec près de 15 % de pénétration pour nos gammes Vito et Sprinter. »
Outre le Citan, il y a eu quelques nouveautés sur les gammes VUL. À commencer par la boîte automatique 7 G-Tronic sur le Sprinter ainsi que, sur la gamme Vito, une série spéciale originale dite « CRAM » (Caisse Régionale d’Assurance Maladie) ; celle-ci comprend l’équipement de sécurité habituel (ESP, ABS, airbag conducteur) auquel s’ajoute un airbag passager, avec à la clé le bénéfice des aides simplifiées de la CNAM. Mercedes devrait poursuivre le développement de ses offres packagées (location, entretien, assurance).
Enfin, selon Philippe Glarner, « le marché n’est pas encore totalement prêt pour l’électrique. Le coût d’achat et, surtout, l’autonomie constituent les deux freins. Nous avons quand même des Vito E-Cell en dotation chez quelques-uns de nos clients, via Location CharterWay. En revanche, il y a un fort attrait pour les véhicules thermiques optimisés – BlueEfficiency, Euro 5, EEV. Aux yeux des acheteurs, c’est, semble-t-il, le meilleur compromis actuel en regard du TCO », conclut le responsable.
Nissan : une organisation spécifique aux clients VUL
Avec une gamme jeune (NV200 et NV400), Nissan affiche logiquement des ambitions plus fortes que par le passé. Mais sur ce segment du VUL, la marque souffre aussi. « Ce marché connaît un début d’année difficile avec une baisse de – 6,5 %. Dans ces conditions, notre performance est contrastée (- 7,5 %), avec d’une part l’effondrement du marché des pick-up (- 20 %) et de l’autre la forte progression de nos fourgons (+ 25 %) », constatent les responsables de Nissan. L’arrivée du NV400 (460 immatriculations) et la poursuite du développement du NV200 (plus de 1 000 immatriculations en VUL) ont notamment permis cette performance pour les fourgons. Sur le marché des flottes (hors LCD), Nissan est stable, dans un marché en léger recul.
Nissan mise sur la largeur de sa gamme et a lancé des produits très spécifiques tels que le NV200 frigorifique pour compléter et renforcer son offre. La marque a aussi mis en place une organisation pour renforcer son savoir-faire en matière de ventes aux professionnels. Le département Corporate Sales regroupe dorénavant les ventes sociétés et celles d’utilitaires, afin de répondre au mieux aux demandes spécifiques des professionnels. « Pour aller chercher de nouveaux clients, cette entité pourra compter sur l’arrivée prochaine du NV200 cabine approfondie et du NV400 conversion (châssis, plancher, benne, caisse grand volume, cabine approfondie) », souligne-t-on chez Nissan.
L’aspect environnemental est également de plus en plus pris en compte, avec prochainement une déclinaison tout électrique du NV200, produite à Barcelone.
Opel : le nouveau Combo pour doper les ventes
Chez Opel, les résultats du premier semestre ne sont pas conformes aux prévisions des responsables de la marque. Qui restent cependant confiants avec le lancement en début d’année du nouvel Opel Combo (un Fiat Doblo rebadgé). Opel avait ainsi anticipé, en début d’année, un marché étale à 425 000 unités. Un chiffre revu à la baisse à 400 000 unités, soit une chute de 7 % par rapport à 2011, au premier trimestre 2012. « Si le marché reste à ce niveau au second semestre 2012, il pourra être qualifié de normal. Mais il y a un risque qu’il se situe aux alentours de 380 000 unités », précise-t-on chez Opel.
« En matière de volumes, nous ne sommes pas en ligne avec notre objectif initial de 10 000 unités (4 000 VU à fin juin). Mais nous pensons que l’Opel Combo, lancé à la fin du premier trimestre, montera en cadence pour atteindre un volume plus conséquent sur le dernier quadrimestre. Et nous sommes satisfaits des volumes Vivaro et Affaires, alors que le Movano n’est pas encore à sa pleine capacité », poursuivent les responsables d’Opel.
Si le marché des professionnels est « moins touché que celui des particuliers », certains secteurs demeurent très attentistes, les hausses fiscales gouvernementales et les incertitudes économiques contribuant à créer ce sentiment. Par ailleurs, les TPE-PME sont touchées par la difficulté à accéder au crédit. « Les acheteurs restent concentrés sur le coût d’exploitation des véhicules et leurs prix. Le choix environnemental s’avère cher, mais notre offre ecoFLEX est néanmoins une réponse adaptée conciliant à la fois de faibles coûts d’utilisation et des émissions de CO2 très mesurées », affirme le constructeur.
Peugeot Professionnel France : la gamme Utility tire les commandes
Poids lourd sur le marché des VUL, Peugeot enregistre une diminution de ses volumes de ventes, même si les responsables de la marque affichent un réel optimisme : sur un marché VU en baisse de près de 8 % à fin juin, les ventes de Peugeot reculent de 5 %, avec le détail suivant par segment : les ventes de dérivés de VP diminuent d’un peu plus de 10 % sur un marché en retrait de 3 % ; une mauvaise performance liée à la fin de vie de la 207 Affaire et au transfert de production de la 308 Affaire de Mulhouse à Sochaux sur le deuxième trimestre, ce qui a privé Peugeot de production durant trois mois.
Pour les fourgonnettes, les ventes diminuent de 16,2 %, dans un marché en repli de 18 %. Celles du nouveau Partner, lancé en avril 2012, progressent de 8,2 % (+ 698 unités), ce qui ne suffit pas contrebalancer l’arrêt du Partner Origin que la marque avait fortement poussé sur le premier semestre 2011 (près de 3 000 ventes). Avec les fourgons compacts (K1), les ventes bondissent de 16,1 % dans un marché à – 6 % ; avec les grands utilitaires (K2 et K3), la croissance s’élève à 23,5 % dans un marché à – 2 %.
Pour les résultats des segments K1, K2 et K3, la marque souligne le développement des ventes de sa gamme Utility, avec des commandes en hausse de 60 % sur le premier semestre. Enfin, Peugeot s’appuie sur son site internet web-Storepro qui met en avant l’ensemble des véhicules de tous les points de vente. Pour ces véhicules, Peugeot Professionnel s’engage à prendre en charge le transport entre sites pour favoriser une disponibilité rapide.
Peugeot mise aussi sur ses modèles les plus récents, à commencer par la 208 Affaire en version 5 portes. Le Partner et l’Expert VU ont tous deux été restylés au premier semestre. Le nouveau Partner propose des équipements encore plus en phase avec les attentes des professionnels (dont le limiteur fixe, l’habillage bois et attelage en option usine), mais aussi les motorisations 1.6 e-HDi 92 FAP équipées du Stop & Start de dernière génération (129 g de CO2) et le nouveau 1.6 HDi 115 FAP.
De son côté, le nouvel Expert offre des équipements comme le Grip Control, la détection de sous-gonflage et le limiteur fixe. « Nous avons profité de ce restylage pour ouvrir la gamme à la motorisation 2.0 HDi 163 FAP équipée de la BVA6 pour 189 g de CO2. Cette version conviendra aux clients à la recherche de puissance et d’agrément. Rappelons que l’Expert existe depuis ce début d’année en version cabine approfondie au tarif constructeur », ajoute-t-on chez Peugeot.
Renault : une offre large de produits
« Le marché des VU (tous clients y compris camping-cars) évolue à la baisse, à – 6,4 % à fin juillet mais pas pour Renault qui pointe en volume à + 1,5 %, soit 32,44 % en parts de marché. Dacia représente 1,2 % de part de marché », détaille d’emblée Jean-Louis Wiedemann, chef de service marketing – ventes flottes et véhicules utilitaires de Renault.
Une évolution différenciée selon les segments : hors pick-up et camping-cars, les fourgonnettes régressent, alors que les fourgons reculent plus doucement ; les small-trucks chutent fortement et les véhicules société restent presque stables.?« Notre satisfaction est donc globale. Cela étant, la crise a fortement impacté les ventes. Le MTM (toutes marques confondues) du VU est en berne et va continuer à diminuer ; notre estimation 2012 se situe à 390 000 véhicules », reprend Jean-Louis Wiedemann.
Côté nouveautés, Renault mise beaucoup sur la Clio 4 déclinée en deux places société avec les moteurs Energy dCi 90 ch à 90 g/km de CO2 et dCi 75 ch à 97 g. La rentrée sera aussi l’occasion d’apporter des modifications sur la fourgonnette la plus vendue en France : le Kangoo. « Ces évolutions légères (nouveaux rétroviseurs) accompagnent aussi la sortie du Mercedes Citan fabriqué dans notre usine de Maubeuge, en attendant un facelift plus lourd », note Jean-Louis Wiedemann. Ces nouvelles versions de Kangoo, qui affichent un TCO restreint grâce à la diminution de la consommation de carburant, arrivent en complément du Dacia Dokker, première fourgonnette low-cost du marché.
Autre nouveauté, le boîtier Fleet Asset Management avec des remontées journalières sur 60 données : kilométrages, régimes moteur, consommations, pannes techniques, temps d’arrêt, etc. Sans compter les données spécifiques aux véhicules électriques (charge batterie, autonomie, alerte), avec un suivi en temps réel sur smart phone, par exemple pour la recharge.
Fleet Asset Management, un outil de gestion des flottes
Par ailleurs, Renault met les données techniques du véhicule à disposition des loueurs longue durée (en démarrage avec Arval et Overlease) et des grands comptes ; le couple remontée des données brutes et outil informatique pour suivi du parc est proposé via RCI et sera commercialisé pour les flottes de proximité et les artisans au second semestre 2012. Selon Renault, ce système génère des gains de temps, donc d’argent, de 5 euros par véhicule et par mois, mais aussi des gains en termes d’« accidentologie », avec à la clé une diminution du TCO d’environ 2,5 euros mensuels par véhicule.
1 426 Kangoo Z.E. ont été immatriculés à fin juillet 2012. « Preuve, selon Jean-Louis Wiedemann, que ce véhicule a trouvé sa place chez les grands rouleurs qui ont des activités récurrentes de distribution, de colisage et de maintenance. À noter que le bonus est récemment passé à 7 000 euros pour l’électrique, ce qui va permettre de vendre le Kangoo Z.E. à partir de 13 000 euros HT. »
Renault Trucks : le Master, chef de file du VUL lourd
Acteur majeur du poids lourd, Renault Trucks dispose de plusieurs modèles de VUL, issus d’accords industriels avec le Renault-Nissan – Renault Trucks ne faisant plus partie de la galaxie du losange. « Le marché des VUL a été très attentiste au premier semestre, en baisse entre autres pour les métiers du bâtiment, avec une stabilisation en juin-juillet. La bonne surprise concerne le rebond en juin-juillet malgré le contexte morose. La mauvaise, c’est le permis C1 que tout le monde attendait comme un examen facile et abordable pour accéder aux VUL de + de 3,5 t. Malheureusement, il ne sera qu’à peine allégé par rapport à la formation PL. Peu de clients franchiront le pas. Le segment 3,5 t-7 t restera une niche en France », analysent les responsables du constructeur.
La marque commercialise deux modèles : Master et Maxity. « Nous constatons toujours une bonne performance du Master grâce à l’effet nouveauté. L’ensemble des gammes moteurs a été revu pour améliorer la consommation, indépendamment des normes de dépollution. L’objectif est d’offrir le meilleur coût d’exploitation, associé à des échéances de maintenance allongées depuis le nouveau Master en 2010. Nous nous positionnons comme un fournisseur de solutions pour améliorer le compte d’exploitation de nos clients ».
Des évolutions importantes ont aussi été lancées l’été dernier comme les suspensions pneumatiques et l’augmentation du poids total roulant autorisé (PTRA) à 8 t. Le Maxity prend aussi de plus en plus d’importance dans le segment des véhicules à carrosser, notamment de par son profil de « petit camion » qui le distingue de ses concurrents.
Sous le label Clean Tech, Renault Trucks commercialise des modèles 100 % électriques, hybrides ou GNV. La marque compte plusieurs clients du Maxity électrique (2 t de charge totale et jusqu’à 100 km d’autonomie), « pleinement satisfaits de leur décision ». Néanmoins, le surcoût à l’achat et les faibles avantages fiscaux n’autorisent pas encore le passage à la grande série.
Volkswagen Utilitaires : renforcer le positionnement premium
Pour Antoine du Cluzel, directeur de Volkswagen Véhicules Utilitaires France, « le marché du VUL est sur une tendance à – 10 % par rapport à 2011. Cela étant, l’évolution par segment ne réplique pas le schéma de 2009, avec au contraire une baisse plus forte sur le segment A (Caddy) et très modérée sur le segment CD (Crafter). Pour l’instant, la crise impacte plus fortement les ventes à loueurs courte durée et mono-possesseurs, c’est-à-dire les segments de clients les plus sensibles à la morosité ambiante. »
Volkswagen Véhicules Utilitaires continue à surfer sur le succès de l’Amarok, porté notamment par sa production en Allemagne et le lancement de la boîte auto. « Sur les autres segments, nous profitons de notre positionnement premium à travers des séries spéciales (exemple : Multivan Edition 25) et une progression des ventes de DSG, 4Motion, Bluemotion, etc. », avance Antoine du Cluzel.
Du côté des véhicules propres, l’extension des modèles Bluemotion et la croissance des ventes de Caddy Ecofuel (GNV) répondent à une attente du marché. « Néanmoins, les aspects pratiques et le TCO continuent à primer », conclut le responsable.
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