
Spécialiste du transport des marchandises de luxe, MHM Translog a commencé à électrifier sa flotte il y a trois ans. Ce transporteur, qui opère en France et dans les pays voisins, gère une flotte d’une soixantaine de véhicules dont 14 VUL électriques. Ce parc comprend 70 % de VUL et 30 % de poids lourds. Côté poids lourds, MHM Translog a passé commande de 8 Volta Zero (voir ci-dessous) pour 2023, en plus de quatre en pré-commande pour 2024.
La flotte de MHM Translog se compose en majorité de diesel, avec aussi des véhicules carburant au gaz (3,5 t et 19 t). « Dans Paris et sa région, 80 % de nos livraisons se font en électrique ou en gaz », souligne Anthony Elbaz, directeur général de MHM Translog. Le but étant de livrer l’Île-de-France en 100 % électrique. Précisons que les VUL électriques de MHM Translog sont des 20 m3. « C’est un grand gabarit, qui n’est pas courant en électrique dans le marché actuel, commente Anthony Elbaz. Nos VUL électriques livrent surtout la capitale et la région parisienne, avec une autonomie réelle entre 260 et 280 km. »
MHM Translog livre en électrique à Paris et en petite couronne
« Avec les autonomies réelles que l’on constate actuellement, il n’est pas réaliste d’imaginer livrer ailleurs qu’en Île-de-France, pointe le dirigeant. L’enjeu du délai rend déjà les conditions de livraison assez contraignantes. Nous ne pouvons pas nous permettre d’y ajouter la recharge comme limite supplémentaire. Là où un véhicule traditionnel réalise trois services en une journée, un VUL électrique effectue une, voire deux tournées au maximum. Nous avons donc moins de rentabilité de ce côté-là. » Ainsi, les clients intéressés par l’électrique verront le coût de la prestation augmenter afin d’amortir les frais d’investissement en matériel, toujours selon le dirigeant.
Pour recharger, MHM Translog a installé six bornes de 22 kW (courant alternatif) dans ses locaux en Seine-Saint-Denis (93). « Nous allons déployer six bornes supplémentaires, toujours de 22 kW, pour recharger nos futurs Volta Zero », indique Anthony Elbaz. Par ailleurs, l’un des VUL électriques de MHM Translog, situé en Seine-et-Marne (77), recharge sur une borne publique. C’est la recharge la plus proche du lieu où ce véhicule récupère sa marchandise. « Et plusieurs clients seraient volontaires pour installer des bornes chez eux pour la recharge à destination », note Anthony Elbaz.
Miser sur la durabilité des batteries
À l’exception du véhicule se rechargeant en extérieur, en Seine-et-Marne, MHM Translog n’a jamais recours à la recharge en itinérance. En effet, « nous avons du mal à trouver des aires de recharge pour les utilitaires électriques de ce gabarit », justifie Anthony Elbaz. Ainsi, sa flotte électrique, une fois rentrée en Seine-Saint-Denis, se recharge exclusivement sur site. Ces pratiques de recharge permettent aux VUL électriques de MHM Translog de parcourir près de 50 000 km par an. « En revanche, nos VUL thermiques font 200 000 km », ajoute le DG.
« Alors que nous remplaçons nos véhicules thermiques tous les deux ans, cela ne vaut pas pour les électriques. Nos VU électriques roulent en moyenne 150 km par jour. Nous essayons de préserver au maximum leur durée de vie, car celle-ci va dépendre surtout de la batterie. Or, nous n’avons pas assez de recul pour l’instant et donc pas assez de visibilité sur combien de temps nous allons les garder, mais nous tablons sur 5 à 8 ans d’usage ». Même chose pour les Volta Zero « qui seront en location avec option d’achat (LOA) pour un contrat de 8 ans », conclut Anthony Elbaz.